Essai nouvelle Nissan Leaf : la voiture des zéros

Un monsieur s'approche de la nouvelle Nissan Leaf. Il colle le front afin d'observer l'intérieur. Impatiente, sa femme le somme de se dépêcher de la rejoindre. Un autre plus âgé vient observer le « vaisseau spatial » dont il a lu la prochaine sortie dans Auto Plus. Les questions fusent, la Leaf intrigue et fascine.
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Un peu plus tard, une dame s’approche et me lance :

« C’est quoi comme voiture ?
C’est la nouvelle Nissan Leaf, Madame !
Ah bon ?! Mais qu’est-ce qu’elle a de particulier ?
C’est une voiture entièrement électrique !
Ah bah, ça va pas avancer bien loin si elle est électrique ? »


La réponse est cinglante.

Aussitôt après lui avoir annoncé les 270 kilomètres d’autonomie, notre dame sort du tac au tac : « Oui, eh bien, il faudra s’arrêter au moins 4 fois à la borne pour aller à Paris. »
Elle poursuit sa revue ainsi « elle est agréablement bien dessinée, ça pourrait être la voiture d’une femme de riche ! ». Sceptique, elle renchérit : « vous croyez que c’est l’avenir du futur (sic) la voiture électrique ? »


Des promesses alléchantes sur le papier qui sont dignes d’un beau discours politique. En effet, chez Nissan, l’optimisme a sans doute pris le dessus sur le pragmatisme. Le constructeur a pour ambition d’écrire le futur de la mobilité avec pour dessein un monde avec « zéro accident ».

Pour cette deuxième génération de la Leaf, Nissan a laissé sa berline compacte familiale à l’image de son essence : électrique et robotique, comme si l’auto avait été construite de morceaux de pièces imbriquées à la façon d’un Lego.

À l’intérieur, on a l’impression d’être surélevé, une impression que procure sûrement le long museau de l’auto qui penche vers le bas. Pas de trappe à essence, mais une à l’avant, dotée d’une prise électrique. Le coffre de la Leaf est étonnamment généreux, de part et d’autre deux types de câbles pour la recharge, l’un que l’on peut connecter à n’importe quelle prise murale, et à un autre avec une prise spéciale pour les bornes de recharge. À l’arrière, les feux stop ressemblent étrangement à ceux d’une Volvo. L’arrière arbore un sigle zéro émission qui donne l’impression de lire « Zoro emission ». En dessous, un diffuseur avec des liserés bleutés, l’ultime argument qui achèvera de convaincre.

Sur le papier, l’auto revendique une autonomie de 378 km, pour un temps de recharge de 7 heures. La Nissan Leaf a même la prétention de revendre de l’énergie, se targuant de pouvoir alimenter en électricité un foyer pendant plusieurs jours. C’est la recharge bidirectionnelle. Fantastique, une vraie centrale électrique roulante. La conduire est un régal, pour ne pas dire un jeu d’enfant.

La technologie e-Pedal est un concept amusant, vous conduisez désormais uniquement en appuyant sur la pédale d’accélérateur. Ainsi, dès que vous relâchez légèrement cette dernière, l’automobile ralentit, si vous enlevez complètement le pied, la voiture freine aussitôt. À la façon d’une auto-tamponneuse, on se prend rapidement au jeu — d’autant que, comme c’est une électrique, l’accélération est fulgurante — mais cela nécessite un minimum d’anticipation au risque de ne pas freiner suffisamment à temps...

Dans la continuité des technologies qui tendent à rendre le conducteur encore plus flemmard dans sa conduite active, il y a le Pro-Pilot, qui permet le maintien de la trajectoire grâce au marquage au sol et garde automatiquement la distance de sécurité avec le véhicule devant, à condition de tenir le volant. Sinon, ce serait trop facile. Des agréments de conduite assistée qui surprennent agréablement, mais qui peuvent s’avérer dangereux en cas de pluie ou lorsqu’un marquage au sol temporaire apparaît.

On notera l’absence de levier de vitesses disgracieux, pour une sorte de joystick qui au toucher fait penser à une boule de déodorant dont le schéma est indiqué juste au-dessus à droite.

Essai

Une auto qui en fait presque qu’à sa tête

Si la voiture a en apparence plein d’atouts gagnants, le côté électrique lui confère un caractère trop rigide. Par exemple le fait qu’elle passe son temps à biper, notamment si vous oubliez les feux allumés, elle fera le doux bruit irritable des anciens réveils. De surcroît, si vous gardez une porte ouverte, pour faire une légère manœuvre, la voiture non seulement n’avancera guère loin, mais elle pilera carrément aussitôt. Enfin, on passera rapidement sur le bip de recul, lui aussi insupportable, il donnera l’impression aux occupants et aux piétons dans les alentours qu’un engin utilitaire est en approche, alors que c’est juste vous...

Nissan a réussi à rendre sa Leaf des plus intelligentes avec tout son panel d’aide à la conduite, l’amenant quasiment sur le chemin de la voiture autonome. Toujours dans une volonté de séduction de sa prochaine clientèle et dans le prolongement de ses convictions, le constructeur annonce la mise à disposition d’un grand nombre de bornes de recharges rapides et gratuites, à travers toute la France. Une initiative fort louable et qui a de quoi séduire au premier abord, mais la question réelle qui persiste est : jusqu’à quand ?

L’autre question sous-jacente concerne les enjeux de la voiture électrique. La question est saugrenue, relève d’un tel casse-tête auprès des gouvernements et des constructeurs. Elle soulève d’autant plus de passions, de critiques auprès des journalistes automobiles, de l’indifférence auprès des — blogueurs — et beaucoup d’émotion auprès des puristes de l’automobile qui ragent à chaque fois qu’une personnalité du monde politique ou un lobbyiste se fait le VRP de l’électrique, prônant cette énergie comme étant une solution écologique la plus propre pour notre planète. Le sujet est tellement épineux qu’il devrait figurer dans les prochaines annales des concours de philosophie. L’analyse et la lecture des dissertations des étudiants en Sorbonne ou des futurs normaliens pourraient sans doute faire avancer les atermoiements de l’opinion publique qui ignore encore les enjeux autour de la voiture électrique ?

Car l’électrique n’est pas l’avenir de l’automobile, il n’est pas une solution entièrement propre, loin de là. Il s’agit d’une alternative pour démontrer le savoir-faire des constructeurs, l’avancée des technologies avec notamment la voiture autonome, entre autres. Le véhicule électrique est, certes, le moyen le plus efficace pour faire la nique aux pays producteurs membres de l’OPEP.

Conclusion:

Ainsi, bientôt dans les lycées et les amphithéâtres d’université ou encore dans les écoles d’ingénieurs, les étudiants plancheront sur le réel intérêt du soi-disant « zéro émissions » et étudieront un nouveau concept philosophie et automobile nommé « intelligent mobility ». Développé par Nissan, il s’agit d’un état d’esprit qui ambitionne de révolutionner le futur de la mobilité avec pour dessein : un monde avec zéro accident. ?


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