Speedback gt la resurrection de david brown

En véritable passionné d'automobile, David Brown acheta en 1947, Aston Martin et Lagonda. Après avoir relancé la marque britannique en créant la DB2, à laquelle il donna ses propres initiales " DB ", il construisit le mythe sportif de la firme anglaise avec des victoires aux 24 Heures du Mans et aux 24 Heures de Spa. Autant dire que l'apparition, l'an dernier, d'un coupé inédit construit par David Brown, un homonyme, ne pouvait que déclencher la passion.
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Un hommage ?

David Brown s’amuse de l’homonymie de son nom, mais après tout, en Grande-Bretagne cela équivaut à s’appeler Martin ou Dupont en France. Quant à l’inspiration du modèle, il s’agit, pour lui, bien plus qu’une simple interprétation moderne de la DB5, le modèle qui a propulsé James Bond vers la gloire cinématographique.

Ses bulles de phares sont plus inclinées, comme sur la première génération de Jaguar Type E, la prise d’air sur le capot évoque la Ferrari 250 SWB et la verticalité de son pare-brise rappelle les canots à moteur. Le dessin des optiques arrière est un hommage aux feux Lucas utilisés par de nombreux constructeurs dans les sixties. Au bout du compte, il y a autant de points communs entre cette Speedback GT et une DB5 qu’entre une Mini Cooper des années 50 et sa réinterprétation actuelle.

Pour les anglais la Speedback GT évoque une Aston Martin, alors que les italiens lui trouvent des airs de Ferrari et de Maserati. Quant aux autres, ils la trouvent simplement belle, sans vraiment comparer son design à un modèle en particulier.

Performante, mais pas hargneuse !

C’est sur les routes du nord Yorkshire que David Brown nous a conviés à effectuer en exclusivité l’essai du tout premier exemplaire roulant de ce modèle. Il aura fallu pas moins de 16 mois de développement pour métamorphoser un cabriolet Jaguar XKR, qui sert de base technique, en l’un des plus désirables coupé Grand Tourisme au monde.

Le moteur V8 compressé de Jaguar délivre un couple onctueux à bas régime, idéal pour le cruising. Côté consommation, la valeur se veut comparable à celle de la XKR, soit 12,3l/100 km, à condition de garder le pied léger sur l’accélérateur. Ses 510 chevaux et ses 625 Nm de couple lui permettent des performances dignes d’une voiture de sport moderne. Ce groupe motopropulseur permet à la Speedback GT d’atteindre les 250 km/h, une vitesse limitée électroniquement, et de couvrir le 0 à 100 km/h en 4,6 secondes. Sans en avoir l’air, cette Speedback GT affole le chrono, en offrant des prestations comparables à un coupé BMW 650i (4,6 s) ou une Maserati GranTurismo MC Stradale (4,5 s).

La boîte automatique à 6 rapports se révèle douce en mode normal et plutôt réactive en mode sport. Performante, cette transmission s’adapte avec virtuosité à tous les types de conduite. Elle permet de tirer toute la quintessence de ce V8 à compresseur dont la sonorité semble même embellie à bord de la Speedback GT. Le confort de roulement est parfaitement préservé par l’utilisation d’une monte en 19 pouces. Les irrégularités de la chaussée sont évidemment mieux absorbées qu’avec une monte de 20 pouces, disponible en option. Il n’a pas été nécessaire de re-paramétrer la direction assistée de la XKR pour préserver la rapidité et l’agilité de ce coupé 2+2.

L’agrément de conduite de cette Speedback GT dépasserait presque celui de la Jaguar XKR sur un tracé routier particulièrement exigeant emprunté par le Tour de France cycliste, l’été dernier. Les mouvements de caisse sont parfaitement contrôlés. Le châssis encaisse parfaitement le moindre débordement mécanique. On apprécie la précision et l’agrément de conduite de l’auto dont le comportement se révèle agile et incisif. Toutefois la Speedback ne se veut pas une sportive pure et dure. Certains amateurs de circuits lui reprocheront un freinage manquant de mordant et souhaiteront une direction plus communicante. Pas question pour David Brown de retrouver la fermeté et l’exubérance d’une voiture de course. Il n’est donc pas envisageable de voir apparaître une variante GTS de la Speedback animée par les 550 ch de la XKR-S. En accord avec la douceur sensuelle des courbes de la carrosserie et de son habitacle raffiné, la Speedback GT reste une splendide et délicieuse voiture aussi agréable à conduire qu’à regarder.

Dans le cockpit…

À bord, l’univers semble familier, pourtant les fonds de compteur de l’instrumentation, le volant bois et les commutateurs luminescents en aluminium poli font la différence. L’idée étant de balayer le sentiment de banalité que l’on ressent à bord de la Jaguar en modifiant tout ce qui est visible. On adore le banc de pique-nique qui émerge du plancher du coffre, c’est beaucoup plus chic et exclusif que prendre place sur la partie basse d’un hayon de Range Rover pour suivre une compétition de polo, une coupe de champagne à la main. La présentation du modèle de série sera légèrement modifiée avec une cinématique masquée, une astucieuse commodité. Contrairement au coupé Jaguar, il est possible de replier les sièges arrière afin de jouer les antiquaires ou de transporter pas moins de trois sacs de golf. Un set de bagages reprenant le cuir de la sellerie est actuellement en cours de développement. Autre atout, le vitrage réalisé par la société Starglass intègre, à la différence de la Jaguar XKR, de petites vitres arrière descendantes.

Certains se posent la question de l’intérêt et de la légitimité de cette élégante ode aux années 60. Il suffit de voir les regards admiratifs que suscite le passage de la Speedback, assurément le charme des années soixante opère toujours. Se glisser derrière son volant en bois convaincra les plus réticents, lorsqu’ils découvriront l’agrément de conduite et la fiabilité qui font défaut aux modèles de collection. C’est d’ailleurs lors d’un regroupement de voitures de collection dans le sud de la France que David Brown a pris la décision de construire un véhicule unissant le meilleur des deux mondes. Un ami conduisait un spider Ferrari Daytona, « c’était un camion et il faisait 50° à l’intérieur, tous rêvaient de prendre le volant de ma Peugeot 106 climatisée de location », glisse-t-il malicieusement.

Il n’y en aura pas pour tout le monde !

Aujourd’hui un délai de six mois après commande est nécessaire pour acquérir ce modèle. David Brown possède un stock de onze exemplaires en attente de construction. Le carnet de commandes compte six clients, dont un français souhaitant rester anonyme. Deux modèles ont été commandés en Grande Bretagne, un en Espagne, un en Allemagne et le dernier en Australie. Moins d’une centaine d’unités de Speedback GT seront produites afin de préserver l’exclusivité du modèle requise par des clients qui trouvent une Rolls Royce Silver Wraith trop aristocratique et une Ferrari FF trop parvenue. Il ne fait aucun doute que David Brown n’aura pas de mal à séduire la centaine d’esthètes à travers la planète. Seul bémol, il faut débourser 630 716,26 € hors taxes (756 859,51 € ttc) pour entrer dans un univers de douceur et de raffinement, très loin de l’agressivité des supercars actuelles.

Note : 16/20

Bien vu
– Design néo-rétro
– Onctuosité du moteur
– Hayon pratique

À revoir :
– Tarif stratosphérique
– Ce n’est pas une pistarde

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