Si on parle de lifting, la plupart des gens pensent à des retouches subtiles. Mais Renault a pris ça au pied de la lettre avec son Captur. Un coup de bistouri sur la face avant, des ajustements dans l’habitacle, et hop, on se retrouve avec un modèle de mi-carrière qui fait mine de boxer dans une catégorie supérieure. Mais, ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est moins le look que ce qui se cache sous le capot. Alors, que vaut ce Renault Captur E-Tech 145, en version full hybrid ? C’est ce qu’on va découvrir, avec la précision chirurgicale que l’on doit à une vraie analyse mécanique.
Un nouveau visage, mais pas une nouvelle âme
2024 marque donc le passage du
Captur par la case restylage, avec une face avant qui a pris quelques cours de muscu pour paraître plus robuste et plus dynamique, surtout dans sa version Esprit Alpine. Ce SUV compact conserve ses lignes distinctives, mais l’évolution la plus visible reste la calandre, affinée pour lui donner ce look à la fois plus sérieux et un peu plus « branché ». Il a également pris 1,2 cm en longueur. Oui, ce n’est pas grand-chose, mais à l’échelle d’un lifting de voiture, ça se compte. Alors, face avant refaite, OK, mais qu’en est-il du cœur de la bête, ce moteur hybride ?
E-Tech Full Hybrid : Moins glouton, plus endurant
Le moteur
E-Tech 145 n’est pas le bloc le plus puissant que Renault propose dans le Captur, mais c’est celui qui est taillé pour les longues distances. Avec une puissance combinée de 145 ch, ce moteur se compose d’un 4 cylindres essence de 1,6 l accouplé à deux moteurs électriques. En théorie, il est capable de se passer du moteur thermique à faible vitesse, et ça marche plutôt bien en ville ou dans les embouteillages. Les démarrages sont doux, grâce à la petite batterie qui, elle, ne nécessite pas d’être branchée sur une prise.
Renault annonce un 0 à 100 km/h en 10,6 secondes. On est loin d’une sportive, mais ce n’est pas vraiment le but ici. Ce
Captur E-Tech se distingue par sa sobriété avec une consommation annoncée à 4,6 l/100 km en cycle mixte WLTP. Sur notre parcours varié, on a réussi à s’approcher de cette valeur sans pour autant adopter une conduite d’ascète. Avec un réservoir de 48 litres, Renault promet jusqu’à 1 000 km d’autonomie. Une prouesse qui rend ce Captur intéressant pour ceux qui cherchent à limiter les arrêts à la pompe, surtout avec les prix du carburant qui grimpent comme une fusée SpaceX.
Un comportement surprenant pour un hybride
Là où ce
Captur surprend, c’est dans son comportement. La suspension recalibrée pour cette version 2024 lui confère un dynamisme que l’on ne soupçonnait pas chez un
SUV hybride. Le roulis est bien maîtrisé, et même dans les courbes plus serrées, il ne se laisse pas impressionner. Bien sûr, ce n’est pas une Clio RS, mais il y a un vrai progrès par rapport aux modèles précédents, notamment sur la précision de la direction. Sur les longs trajets, le Captur se montre confortable, avec une bonne insonorisation (à l’exception de quelques bruits d’air au niveau des portières avant sur l’autoroute).
L’autre point fort, c’est l’ajout des fameuses aides à la conduite, les ADAS (Advanced Driver Assistance Systems). Ici, on retrouve le régulateur adaptatif, l’aide au maintien dans la voie, et même la possibilité de désactiver certaines fonctions via un bouton « My Safety Switch ». Ça ne plaira pas à tout le monde, mais c’est pratique pour ceux qui, comme moi, ne supportent pas que la voiture essaie de tout décider à votre place. Globalement, le Captur se montre rassurant et agréable à conduire, même si, parfois, on aimerait que le moteur thermique se fasse un peu plus discret lors des accélérations appuyées.
L’habitacle : un air de premium, mais à quel prix ?
À l’intérieur,
Renault a pris soin de moderniser son
Captur, en lui offrant un habitacle plus soigné. Les plastiques sont encore durs par endroits, mais globalement, la qualité perçue est en hausse. Le
Captur n’a jamais été aussi proche d’un modèle premium avec ses écrans qui prennent toute la place : tableau de bord numérique de 7 pouces (jusqu’à 10,25 en option) et un écran central de 10,4 pouces. OpenR Link, le système d’exploitation basé sur Android Automotive, est fluide, et les commandes vocales via Google Assistant sont un plus agréable (surtout si vous aimez discuter avec votre voiture).
Le
Captur reste aussi pratique avec ses 2,639 mètres d’empattement, qui offrent une belle habitabilité aux passagers arrière. La banquette coulissante est toujours présente et permet d’agrandir le coffre. Sur la version E-Tech, le volume de chargement varie de 340 litres (banquette reculée) à 616 litres (banquette avancée). C’est moins que sur les versions thermiques, mais pour un hybride, cela reste un bon compromis entre efficacité énergétique et praticité.
Et le prix dans tout ça ?
Le
Captur E-Tech 145 démarre à 29 400 €. À ce prix-là, on s’attend à un équipement généreux, mais attention, certaines options font vite grimper l’addition, notamment le pack Google avec toutes les applications et la navigation. C’est là que Renault se rapproche des modèles allemands, où chaque ajout se paie. On peut toujours se consoler en se disant qu’à ce niveau de prix, il reste plus abordable que bon nombre de ses concurrents hybrides.