Imaginez qu’un constructeur décide de faire tenir un SUV, un coupé et un assistant de vie numérique dans le même objet roulant… Il y a de fortes chances que vous obteniez quelque chose qui ressemble beaucoup à la nouvelle Audi Q3 Sportback.
Derrière ses lignes qui tentent de concilier carrure et élégance athlétique, ce n’est pas simplement un restylage maquillé sous un prénom ronflant. Non : Audi a choisi de revoir entièrement son petit best-seller pour l’envoyer sur un nouveau champ de bataille – celui où l'on ne se contente plus de transporter des passagers, mais aussi leurs besoins, leurs humeurs et même leurs playlists YouTube préférées.
Remède contre l’angoisse existentielle sur autoroute
Dès que vous ouvrez la porte, la voiture joue la carte du théâtre high‑tech. Un écran de 12,8 pouces, un combiné digital de 11,9, tout cela vous plonge dans une ambiance qui rappelle qu’en 2025, regarder la route n’est plus l’unique priorité. Vous pouvez aussi regarder un avatar d’assistant vocal qui fait semblant de comprendre vos demandes. Et si vous ne lui parlez pas, il vous surveille tout de même : une caméra scrute vos paupières, prête à rappeler que dormir à 130 sur l’A6 reste une mauvaise idée.
Un détail qui ferait sourire : quand le système décide qu’il est temps pour vous de vous arrêter, la voiture peut elle‑même vous déposer gentiment sur la bande d’arrêt d’urgence, warning allumés. Comme une nounou électronique qui n’a pas envie de vous voir froisser la tôle.
Vous êtes surveillés, certes. Mais Audi appelle ça de la sécurité.
Du coffre pour les valises
Côté dimensions, ça reste du compact SUV bien charpenté : 4,53 m de long, 1,85 m de large. Passons sur la ligne de toit abaissée de 29 mm par rapport au Q3 classique : officiellement pour l’effet « coupé », officieusement pour contraindre les passagers arrière de grande taille à consulter leur ostéo plus souvent.
Le coffre ? 488 litres sur les versions thermiques, ce qui est plutôt honnête, mais il descend à 375 litres pour le plug‑in hybride. Un chiffre qui semble encore suffisant pour un week‑end en famille, sauf si vous voyagez avec quelqu’un qui pense avoir besoin de trois valises pour 48 heures. Bonne nouvelle : les batteries, bien plus généreuses que sur la génération précédente, ne prennent pas tout l’espace vital. Mais il faut admettre que l’on a déjà vu plus pratique sur le segment quand il s’agit de partir à IKEA.
Sous le capot, un choix façon fast‑food
Vous aimez le menu réduit ? Cette Q3 nouvelle génération, elle, va droit au but. Trois choix :
- Pour les végétariens de l’octane, un 1.5 TFSI de 150 ch, équipé du système de désactivation de cylindres. Oui, vos pistons prennent parfois des pauses.
- Pour les gros rouleurs, un 2.0 diesel de 150 ch aussi, facturé comme le carburant qu’il avale : sobre mais pas très glamour.
- Et pour ceux qui veulent tout, sans être encore prêts à plonger dans l’électrique pur, un hybride rechargeable cumulant 272 ch.
Le dernier joue les champions : 0 à 100 km/h avalé en 6,8 s, autonomie électrique annoncée de 120 km WLTP. Mais inutile de jouer au champion du monde : la recharge DC plafonne à 50 kW. C’est bien pour un café rapide, moins pour battre les records de l’autoroute de vacances.
Une suspension qui veut contenter tout le monde
Audi a peaufiné la suspension. De série, c’est confortable. En option, la suspension pilotée promet une agilité affûtée. Sur le papier, c’est la promesse récurrente : douceur et sportivité dans le même package. Dans la vraie vie, on verra surtout si votre trajet quotidien ressemble plus à une départementale défoncée qu’à une portion de Nürburgring.
Un mode « Balanced » fait son apparition, censé être le compromis absolu. Cela ressemble fort à ce que l’on appelait jadis « Normal ». Mais tout est question de storytelling. Oui, les temps changent : on ne dit plus « par défaut », on dit « équilibre ».
L’obsession des phares
On savait qu’Audi aimait jouer avec les signatures lumineuses. Ici, la marque passe en mode démonstration technologique : 25 600 micro‑LED embarquées pour que vos feux Matrix ne se contentent plus d’éclairer. Ils avertissent, dessinent, clignotent… et signalent même un risque de verglas en projetant un flocon sur la chaussée.
Le conducteur du véhicule qui vous suit n’y verra peut‑être rien, mais vous, vous aurez la satisfaction de rouler dans une discothèque ambulante.
Audi a décidé de verdir son discours. Les tapis viennent de filets de pêche recyclés, les tissus sont aux 100 % polyester recyclé, et certains inserts en bois viennent d’essences à croissance rapide. Dire à vos passagers que leur siège a peut‑être été dans une vie antérieure un maillot de foot est une phrase qui pourrait briser la glace.
Les finitions sont sobres, les écrans omniprésents et le système repose désormais sur Android Automotive, permettant d’aller voir YouTube à l’arrêt, comme si votre smartphone était soudain devenu trop petit.
Les prix : bienvenue chez Audi
Côté portefeuille, il faudra prévoir à partir de 43 850 € pour le Q3 SUV TFSI 150 ch et 46 350 € pour le Sportback. Le plug‑in hybride débute à 55 000 € (57 500 € pour le Sportback). Oui, cela grimpe vite. Mais on paie aussi pour l’option d’avoir une voiture qui se prend pour une lampe torche connectée, un coach santé et un bricoleur de parking.