L'Association des Constructeurs Européens d'Automobiles (ACEA) n'y va pas par quatre chemins : le tableau des ventes de voitures électriques en Europe est loin d’être réjouissant. Le dernier mois a enregistré une chute vertigineuse de 43,9 % des immatriculations de ces véhicules. Une série de chiffres qui laisse présager un automne plus que frais pour l'électromobilité.
Pour mettre cela en perspective, les ventes automobiles globales en Europe ont également pris un coup, avec une baisse de 18,3 % par rapport à l'an passé. Si la tendance à la baisse des ventes de véhicules électriques s'étend sur toute l'année, le mois d'août a révélé un effondrement alarmant : la part des voitures électriques (VE), qui s'élevait à 21 %, a dégringolé à 14,4 %. On notera particulièrement les performances catastrophiques de l'Allemagne, affichant un déclin de 69 %, suivie de la France avec une baisse de 33 %. Ces chiffres s’expliquent en grande partie par l'élimination des incitations financières qui avaient soutenu le marché jusqu’ici. À l'inverse, la Belgique affiche une tendance à la hausse, grâce à des primes flamandes et à des avantages fiscaux favorisant les voitures de société électriques.
Alerte rouge dans les couloirs de l'ACEA
Face à ce constat alarmant, l’
ACEA exprime de vives inquiétudes concernant l’avenir du secteur. Selon l'association, les ambitions fixées pour 2025 en matière d’émissions de CO2 sont gravement menacées. Les conditions essentielles à la croissance des véhicules zéro émission se révèlent insuffisantes : infrastructures de recharge à la traîne, environnement de production peu compétitif, énergie verte coûteuse, absence d'incitations à l'achat, sans oublier les défis liés à l'approvisionnement en matières premières. L'
ACEA appelle à une révision des réglementations, jugées trop rigides face à un contexte géopolitique et économique en constante évolution, menaçant ainsi la compétitivité du secteur. Pour soutenir cette industrie vacillante, il est proposé de revoir à la baisse les objectifs de CO2 pour 2025, tant pour les voitures particulières que pour les véhicules utilitaires.

Et les autres motorisations ?
Les
voitures rechargeables ne sont pas les seules à souffrir. Les ventes de véhicules hybrides rechargeables chutent de 22,3 % par rapport à août de l’année précédente. Les voitures à essence et diesel suivent le même chemin, avec des baisses respectives de 17,1 % et 26,4 %. En revanche, les véhicules hybrides à recharge automatique se distinguent, avec une hausse de 6,6 % et une augmentation de leur part de marché, grimpant de 24 % à 31,3 %. Quant aux voitures à essence, elles restent les reines du marché avec une part de 33,1 %.