NYPD au NYIAS 2025 : quand l'ordre public roule en électrique et en V8

Sous les gyrophares, des fiches techniques

Commençons par le plus visible : le Ford Explorer Police Interceptor Utility. Il constitue encore l’épine dorsale de la flotte. Base de SUV civil transformée pour l’intervention, il embarque un V6 3.3 litres hybride, couplé à un moteur électrique pour une puissance cumulée d’environ 318 chevaux. L’architecture reste en transmission intégrale permanente, avec un différentiel arrière renforcé, parce que tous les quartiers de New York ne se traversent pas en mode "éco".

Poids en ordre de marche : 2 250 kg, mais justifié par un blindage partiel (portes, plancher), des plaques pare-balles dans les dossiers avant, et un compartiment arrière aux surfaces lavables. Oui, lavables. Car une voiture de police n’est pas qu’un bureau mobile ; c’est aussi parfois un taxi improvisé pour suspects peu coopératifs.

Ajoutez à cela un alternateur haute capacité, des batteries AGM dédiées aux équipements auxiliaires (radio, gyrophares, clim à l’arrêt moteur coupé), et vous obtenez une voiture capable de tenir plusieurs heures en stationnaire avec tout allumé — plus qu’un DJ de mariage.

Tesla Model Y NYPD : le silence comme arme

Oui, il y a aussi du 100 % électrique dans la flotte. En tête, le Tesla Model Y Patrol, carrossé aux couleurs réglementaires. L’idée ? Utiliser la souplesse de l’électrique pour les patrouilles urbaines, notamment dans les zones à forte densité piétonne. Et aussi, accessoirement, faire baisser la moyenne des émissions sur Excel.

Avec 330 chevaux, une autonomie théorique de 500 km, et un 0 à 100 km/h en 5 secondes environ, le Model Y a de quoi intercepter une bonne partie des délinquants en trottinette électrique. Mais attention : la version NYPD inclut un pare-buffle, des projecteurs latéraux, et un système radio redondant. Car la cybersécurité, c’est bien, mais ça ne remplace pas un bon vieux push-to-talk.

Le freinage a été renforcé, tout comme les suspensions, souvent mises à rude épreuve par les bordures de trottoirs et les trous de voirie qui semblent faire partie du patrimoine architectural new-yorkais.

Dodge Charger Pursuit : pour les cas où l’électrique hésite

Elle est toujours là. Fidèle. Cambrée sur son train arrière, avec un V8 HEMI 5.7 litres de 370 chevaux sous le capot et une boîte automatique recalibrée pour passer les rapports plus vite qu’un suspect change de trottoir.

La Charger n’est pas là pour patrouiller, mais pour intervenir. Elle sert à poursuivre, encadrer, coincer, et parfois faire comprendre par le son que la diplomatie a atteint ses limites. Elle est capable de prendre 240 km/h (sur circuit fermé, précisons), avec une stabilité à haute vitesse qui justifie sa présence dans des unités spéciales type Highway Patrol.

Certes, l’habitabilité arrière n’a jamais été son point fort, et les agents de grande taille doivent choisir entre confort lombaire ou visibilité latérale. Mais dans un contexte où le volume utile importe parfois moins que l’impact visuel, la Charger remplit sa mission avec sérieux. Et du couple.

Véhicules spéciaux : du blindé au vélo

Moins médiatisés, mais tout aussi présents, les véhicules spécialisés de la NYPD étaient eux aussi exposés au NYIAS 2025. On pouvait croiser :

• Un camion blindé de déploiement rapide, avec blindage B6, filtre NBC et capacité de transport de 8 agents en équipement lourd.

• Un pickup modifié pour la patrouille K9, avec ventilation autonome, caméra de surveillance pour la cage, et capteur CO2 pour éviter d’oublier Médor.

• Un tout nouveau vélo électrique de patrouille urbaine, produit par une société locale, avec cadre renforcé, sirène compacte, gyrophare intégré, et pochette pour contraventions papier. Parce que même en 2025, certaines choses restent manuscrites.

Un virage électrique pragmatique

En discutant avec les agents sur place, un point revient : l’électrification n’est pas là pour faire joli. Elle répond à des enjeux logistiques. Moins d’entretien, pas de ralenti moteur bruyant, et des économies substantielles sur les coûts d’exploitation. Une étude municipale estime à 7 200 dollars d’économie annuelle par véhicule électrique comparé à une plateforme thermique.

Mais attention, tous les postes ne peuvent pas être assurés par des EV. Les interventions d’urgence, les unités spéciales, les interventions en périphérie (où les bornes se font aussi rares que les amendes de stationnement bienveillantes), restent assurées par du thermique.