Essai Audi S8 restylée : Highlander dans une époque en transformation

Pour chaque constructeur, il y a LE véhicule porte-étendard de la marque, celui qui en met plein les mirettes, gavé de technologies. Ainsi, si Mercedes a sa classe S et BMW sa série 7, Audi peut compter sur la 4e génération de A8 introduite en 2017, pour remplir ce rôle. Modèle de niche (75 ventes en 2021), son restyling suffira-t-il à lui laisser une certaine légitimité sur un marché au contexte environnemental oppressant ?
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Le blues du mercredi matin

Mercredi matin 6 h, tête dans le cirage, froid de canard. Direction Munich avec un aller/retour dans la journée pour cette 1re prise en main. Dit comme ça, avouez que cela ne fait pas envie. Pourtant, en arrivant quelques heures plus tard au Audi Training Center, mon sourcil s’est levé en voyant les nouvelles A8 et S8 garées sur le parking.

Avec sa teinte Bleu Ultra (nouvelle au catalogue et de série), la S8 a su me faire de l’œil. Du coup, je me suis senti obligé de l’essayer (je suis faible, je sais). La S8, c’est la cerise sur le gâteau de la gamme A8 qui vient chapeauter l’offre composée en France, du 50 TDI (hybridation légère) de 286 ch et du 60 TFSI e (hybride rechargeable) de 462 ch.

Comme pour ses sœurs, la S8 voit sa face avant évoluer avec assez de différences pour la démarquer de la version de 2017. Le bouclier avant arbore les derniers codes de styles de la marque avec ses nouveaux feux ciselés intégrant une signature lumineuse inédite en pointillé et encadrant surtout cette immense calandre.Plus agressive et sportive que l’ancienne, je préfère l’ancienne, un poil moins exubérante.Question de goût, me direz-vous.

La S8 conserve son profil équilibré ainsi que sa signature lumineuse arrière distinctive et reconnaissable de loin, avec cet immense bandeau parcourant la malle du coffre et cette quadruple sortie d’échappement (actifs).

À l’intérieur, point de révolution à l’horizon sauf pour les passagers arrière qui gagnent deux écrans de 10,1 pouces. La présentation de cette S8 est toujours impeccable, avec des ajustements et matériaux irréprochables ou encore une ergonomie soignée.

Comme pour tout vaisseau amiral, les maîtres mots seront confort et silence. Sur ce point, les sièges cuir offrent un bon maintien latéral (ainsi qu’un moelleux incomparable) quoiqu’un peu juste au niveau des cuisses. Point de changement sur la capacité du coffre plus que suffisante de 505 l, contrairement à la version 60 TFSI e qui se retrouve amputée de 115 l, à 390 l (sic).


Tapis volant (mais avec des roues directrices et des freins céramiques)

Seuls les vrais savent (excusez le français), mais comprendront le début de sourire que l’on a en coin de lèvre, après avoir pressé le bouton Start et entendu cette douce mélodie qui se dégage. Malgré ses 5,19 m de long et ses 2 295 kg sur la balance, la limousine se comporte dès les premiers kilomètres comme une berline.

Le V8 reprend en douceur dès les bas régimes, aidé par une boîte S-Tronic bien étagée. Le V8 reste inchangé avec 571 ch, 800 Nm de couple et un 0 à 100 km/h annoncé en 3,8 s. C’est tout simplement jouissif à chaque accélération, mais également lors des enchaînements de virages.

La suspension active gomme très bien les imperfections de la route en mode confort+ et arrive à contenir les mouvements latéraux lors des enchaînements de virages plus musclés, renforçant l’impression de ne faire qu’un avec la voiture. Dans l’ensemble, le châssis se comporte de manière saine, les mouvements de caisse sont contenus, quel que soit le type de situation tandis que le freinage reste sécurisant : pour un peu, on donnerait à cette S8 plusieurs centaines de kilos en moins.

Notez que notre modèle d’essai était équipé de freins en céramique (option à 10 500 euros) qui n’auront d’utilité que si vous sollicitez de manière extrême la voiture.

Histoire de dire, ce V8 est politiquement « correct » avec l’implémentation d’une hybridation légère 48 V. Rien de révolutionnaire en soi, mais cela permet d’abaisser un poil la consommation qui est à la hauteur des chevaux sous le capot, avec un 16.5 l/100 relevé.

Cette S8 s’est révélée étonnante de versatilité, tant elle peut vous envelopper dans un confort impérial comme de vous sortir d’une certaine torpeur en une fraction de seconde. L’insonorisation est parfaite, la position de conduite idéale (avec une multitude de réglages pour y arriver) et le couple V8 et boîte S-Tronic à 8 rapports démontre une belle harmonie.

Sur Autobahn, il en ressort une impression littérale d’être sur un tapis volant tant la voiture reste stable, fluide et véloce, résumant n’importe quel véhicule que vous croisez, à un simple point dans votre rétroviseur.


The end ?

La S8 est en réalité un bijou unique dans sa catégorie de limousine sportive. La BMW Série 7 comme la Mercedes Classe S misent avant tout sur des motorisations diesels ou hybride essence affichant de bonnes performances, mais pour des voitures au comportement policé et plus orienté réduction des émissions de CO2.

De ce fait, les tarifs sont plus « abordables ». Ceux d’une BMW 750 Li (530 ch – 4,1 s) démarrent à 125 500 euros tandis que la limousine à l’étoile Classe S 580e (510 ch – 5,2 s) demande au minimum 137 749 euros. Du coup, si les tarifs de la S8 démarrant à 160 700 euros ne vous font pas peur, vous aurez de série des projecteurs Matrix LED, du double vitrage, d’un toit ouvrant ou encore de la suspension active prédictive et de l’aide au changement de file de série.

La marque ne déçoit pas (joke) puisqu’il faudra piocher dans le catalogue des options. Si certaines peuvent se « justifier » telles que les freins céramiques (10 500 euros) ou encore le système sonore 3D Bang&Olufsen (6 060 euros), d’autres frôlent la mesquinerie tels que le Pack assistance route à 2 570 euros (freinage d’urgence et la reconnaissance des panneaux par caméra entre autres) ainsi que les appuie-tête confort à l’arrière à 310 euros.

Mais si la passion l’emporte encore, sachez que la S8 est n’est malussée qu’à hauteur de 40 000 euros (soit 1/4 du prix de base), tarif qui commence à chatouiller sérieusement… Bref, préparez l’optimisation fiscale pour profiter de cette dernière espèce.

Conclusion:

Sur le papier, cette S8 est toujours un coup de cœur. Oui, c’est peut-être aberrant de vouloir concilier limousine et sportive, mais elle le fait proprement. Douce, énervée, technologique et luxueuse, le mélange des genres prend. Malheureusement, faute de pouvoir en profiter non sans avoir vendu 2 reins (oui 2 et non 1), il faudra plutôt se tourner vers le V6 Hybride pour de simples raisons de fiscalité, que nous ne manquerons pas d’essayer prochainement.

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