Essai BMW 420d Gran Coupé : le style ne fait pas tout

Après la stupeur quasi générale lors de la présentation de la nouvelle Série 4 et de son énorme calandre, de l’eau a coulé sous les ponts, et les discussions enflammées sur le sujet ont laissé place à des avis divers mais acceptés de chacun. De notre côté, si nous apprécions toujours le style général de la Série 4, même dans cette déclinaison Gran Coupé, l’immense double calandre n’arrive pas à nous séduire.

Par ailleurs, l’esthétique de ce coupé 5 portes est plutôt sobre et passe-partout, et tranche d’autant plus avec l’immense calandre qui se marie mieux avec un pack M qu’avec cette finition Business Design. Néanmoins, BMW a trouvé la recette pour rendre ses Gran Coupé plus agréables en design que ses premiers modèles, cette Série 4 affichant une agréable ligne de toit et des proportions séduisantes.

Coupé mais accueillant

Les occupants bénéficieront pleinement des dimensions généreuses de cette berline-coupé (L*l*h = 4,78 m x 1,85 m x 1,44 m) qui offre notamment un volume de coffre dans la moyenne de 470 litres (jusqu’à 1 290 litres une fois la banquette 40/20/40 rabattue), mais surtout un espace de vie à la hauteur.

Les passagers arrière, même adultes, trouveront leur aise tant pour les jambes que pour la tête, tant que l’on évite l’inutilisable place centrale. Ils pourront néanmoins se sentir à l’étroit à cause de la ceinture de caisse haute et de la faible surface vitrée. À l’avant, rien de ce genre à déplorer, et nous apprécions franchement l’accueil très agréable des sièges Advanced en cuir Vernasca et la position de conduite basse.

Devant le conducteur se trouve une dalle numérique, en guise d’instrumentation, et un affichage tête haute très lisible, comprenant l’affichage des limitations de vitesse ou encore la navigation, qui vient avec le pack Innovation (4 150 €), incluant également les excellents feux laser. Nous apprécions très franchement l’ergonomie générale, bien que l’écran tactile de 10,25 pouces puisse paraître un peu petit de nos jours. BMW propose encore des commandes de climatisation physiques en plus de la molette i-Drive qui tombe naturellement sous la main, le tout nous évitant de trop quitter la route des yeux.

Côté tarif, notre BMW 420d Gran Coupé d’essai s’échange contre la coquette somme de 67 260 €, puisqu’elle reçoit tout de même 15 000 € d’équipements tels le bon système audio Harman Kardon (1 100 €), les jantes de 18 pouces (1 600 €), le pack Confort (1 900 €) ou encore la peinture métallisée gris Skyscraper. En échange, la BMW Série 4 offre une finition et des matériaux de qualité et, surtout, se contente d’un malus écologique compris entre 75 et 330 €, selon l’équipement, pour une confortable motorisation de 190 ch.

Confort, le maître mot

BMW n’usurpe décidément pas son image de très grand motoriste. Alors certes, il est bien loin le temps des légendaires 6 cylindres en ligne atmosphériques, mais tout de même, le constructeur bavarois fait ici encore preuve de sa maîtrise des moteurs thermiques.

Le 4 cylindres turbo de 2,0 litres développe 190 ch et 400 Nm de couple capables de propulser la 420d de 0 à 100 km/h en 7,3 secondes, malgré le poids conséquent de 1 790 kg. Surtout, ce moteur le fait avec la manière, parfaitement secondé par la boîte automatique à 8 rapports. Peu importe ce que demande le conducteur, il l’obtiendra. À la fois efficace en reprise et doux dans la manière, ce duo moteur/boîte se paie le luxe de se montrer particulièrement discret pour un 4 cylindres diesel, autant qu’économe. Si la moyenne de notre essai très urbain et périurbain s’élève à 7,1 litres aux 100 km, un long trajet loin des villes nous a gratifiés d’une moyenne de 4,9 litres aux 100 km en mode Eco (favorisant le mode roue libre).

La 420d Gran Coupé ne déçoit pas non plus par son comportement routier ; simple propulsion, elle fait oublier son poids par une agilité plaisante et une tenue de route particulièrement précise. Dommage que BMW se soit un peu perdu ces dernières années dans le calibrage de leurs directions. Celle de notre modèle du jour ne fait pas exception : précise, mais elle manque de naturel et de consistance. Du côté de l’amortissement, non piloté sur ce modèle, il serait bien ambitieux de lui chercher des défauts tant il fait du bon travail, quel que soit l’état de la route ou la vitesse à laquelle vous évoluez.