Essai nouveau Captur : la Renault déjà dépassée ?

Le Renault Captur, c’est ce petit SUV urbain qui se vend comme des petits pains depuis son lancement en 2013. Parmi les meilleures ventes Renault, juste après la Clio, et parmi les meilleures ventes européennes tous segments confondus, le Captur se paie même le luxe d’afficher des records de vente année après année. Ce n’est pourtant pas faute d’en avoir dit du mal dans la presse automobile. Alors que vaut le nouveau venu ?

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En soi, peu importe ce que nous pouvions dire sur le Captur, l’ancien s’entend, le critère d’achat numéro 1, clairement déterminant, était le design. 42 % des clients l’achetaient presque exclusivement pour ça.

Honnêtement, il n’avait presque que ça pour lui par ailleurs, avec une tenue de route très moyenne et un habitacle au diapason.

Le nouveau venu, le Captur II, selon ces considérations, devrait excellemment se vendre puisque le design frôle le sans-faute. Il faut aimer les SUV, bien entendu, mais il faut bien avouer que les équipes de Laurens Van Der Acker ne se sont pas trompées malgré la longueur accrue de 10 cm (4,23 mètres). Le renforcement du côté SUV se fait par une largeur augmentée de 19 mm, mais surtout avec un dessin plus affirmé avec un capot plus haut, une grille de calandre plus large qui ne tombe certainement pas dans l’ostentatoire, des skis de soubassement avant et arrière plus larges, des feux en forme de C full LED ou encore un toit flottant apportant plus de dynamisme. L’arrière est également très réussi avec ces nouveaux phares également en forme de C très agréable à l’œil, tout en sobriété. Le nouveau Captur gagne en muscle ce qu’il perd en galbe sans perdre sa personnalité au passage, une belle évolution stylistique.

Parlant de personnalité, les clients auront tout le loisir d’afficher la leur grâce aux 90 combinaisons possibles pour les teintes extérieures. Vous me pardonnerez sûrement de ne pas vous citer les diverses teintes de carrosserie, de toit ou de jantes, mais vraiment vous aurez le choix.

Révolution intérieure

Vous aurez également le choix à l’intérieur avec 18 combinaisons possibles et 8 couleurs d’ambiance lumineuse (selon le niveau de finition). L’ancien Captur, ses plastiques durs omniprésents, sa présentation sommaire et autres joyeusetés ne sont plus qu’un mauvais souvenir. Le nouveau fait mieux en tous points en faisant la part belle aux plastiques moussés dans les parties importantes, reléguant les quelques plastiques durs dans les parties ne nécessitant vraiment pas mieux. La finition Intens offre des assises fort accueillantes, mais manquant de maintien latéral, recouvertes de tissus biton noir et orange sur nos modèles d’essais tandis que la finition haut de gamme Initiale Paris affiche du cuir jusque sur les contre-portes et la planche de bord au côté d’insert imitation bois. Néanmoins, nous ferons volontiers l’impasse sur les inserts orange brillant du pack Signature Orange Safran rappelant plus un vinyle moyen des années 70 qu’un matériau des années 2020.



Face au conducteur, un affichage numérique, moins travaillé que sur la nouvelle 208 (et donc très certainement moins que sur la concurrente directe 2008), mais très lisible, très simple affichant facilement les informations utiles. Je dois bien avouer apprécier franchement cette simplicité qui commence à faire défaut et non, je ne suis pas encore vieux et dépassé par les nouvelles technologies !

La planche de bord est plutôt agréable avec un écran de 9,3 pouces (ou 7 pouces selon les finitions) pourvu du système d’infodivertissement EasyLink qui nous paraît tout de même perfectible dans son ergonomie et fonctionnement. Il n’empêche, il est très complet et bien entendu compatible avec Android Auto et Apple CarPlay.

Nous remercions Renault d’avoir mis les commandes de climatisation entièrement accessibles sous forme de boutons, ça facilite tellement la vie de ne pas devoir passer par l’écran. De même, quelques touches piano donnent accès à quelques fonctions en prenant soin de passer à côté d’un dédié à la navigation. Rien de bien grave, mais c’eût été bienvenu.

Chez Renault, l’espace est pour tout le monde

En grandissant, le Captur se fait plus accueillant, mais ne vous laissez pas tromper par le volume de coffre annoncé de 536 litres. Celui-ci est un argument marketing avant tout et légèrement fallacieux à défaut d’être mensonger.

Ce volume est la capacité maximale de chargement banquette arrière non rabattue. Je m’explique, le Captur propose de prime abord un plancher plat et une banquette poussée au plus loin pour libérer de l’espace aux passagers arrière – plus 17 mm par rapport à l’ancien, soit dit en passant. Dans ce cas, le volume de coffre n’a pas été communiqué, mais il est déjà tout à fait correct. En enlevant la planche, nous dégageons un bel espace supplémentaire et en avançant la banquette coulissante à son maximum, 16 cm tout de même, nous atteignons enfin les 536 litres, mais privons très sensiblement les passagers arrière d’espace et ce ne sont pas les 40 mm de plus en largeur qui les réjouiront dans cette situation.



Il n’empêche, dans tous les cas le coffre est très correct et il faut apprécier la praticité de cette banquette coulissante – et rabattable – disponible de série dès l’entrée de gamme. Apprécions également les 4 prises USB, la climatisation à l’arrière ainsi que les 27 litres de rangement dans l’habitacle et la console centrale flottante (uniquement en boîte automatique) dégageant un espace de rangement supplémentaire.

Là où la déception arrive

Jusque-là, me voilà plutôt convaincu par ce nouveau Renault Captur et je n’ai plus qu’une envie : prendre la route avec. J’opte pour le haut de gamme Initiale Paris et le duo moteur-boîte le plus performant avec le TCe 155 ch et la boîte automatique EDC. Pourquoi se priver après tout.

Je veux savoir si les efforts ont été aussi importants sur la conduite que sur les points précédemment évoqués. Bon, je suis mauvais pour installer un suspens pesant donc je vous réponds tout de suite par la négative. L’amortissement est en nette amélioration et plutôt confortable bien que ferme et parfois cassant en compression, dans l’ensemble c’est plutôt satisfaisant.



Le reste n’est pas à l’avenant, le sélecteur de vitesse – très agréable à l’œil – se montre parfois récalcitrant à passer en marche avant ou arrière, il agace par un fonctionnement erratique que l’on espère lié aux modèles de préséries de nos essais. La boîte de vitesses EDC en elle-même semble imparfaite, ne réagissant pas toujours quand il le faudrait, parfois longue… Mais c’est une boîte qui doit apprendre avec le temps et certainement plus efficace après quelques milliers de kilomètres, à vérifier donc.

Le moteur, pour sa part, se montre honnête mais n’impressionne pas par sa puissance. J’attendais mieux avec cette puissance affichée de 155 ch et un couple de 270 Nm. Sans doute bridé par la boîte qui semble parfois ne plus savoir où elle est. Le train avant, de son côté, est le plus décevant. Très rapidement, il se montre dépassé par la puissance, sans doute mal aidé par des pneus Goodyear Efficient Grip. Il n’empêche, le Captur conserve ses mauvaises habitudes de s’écraser sur son train avant en virage et d’élargir très sensiblement les trajectoires. Ce même train avant renvoie par ailleurs des remontées de couple importantes tout en ayant du mal à digérer la puissance lors de franches accélérations ou sur un démarrage un peu appuyé.

Le mode Sport du MultiSens n’y change d’ailleurs rien, la direction est un peu plus ferme tout en restant bien calibrée, tandis que la boîte devient plus rapide. Finalement, c’est en prenant la main via les palettes et en prenant son temps sur les mises en appui que ce Captur commence à devenir presque « pas mal »… avant de s’écraser une fois de plus sur son train avant sans que j’arrive à accuser quelque chose en particulier, train avant trop lourd, pneus ? Un peu de tout ça ?

Un SUV, c’est un Sport Utility Vehicle. Dans le Captur, nous trouvons bien le côté utilitaire, le côté sportif nous échappe totalement par contre.

C’est dommage, pourtant j’avais de l’espoir, j’avais même envie de l’aimer, mais à l’instar de la Clio 5 TCe 130, le train avant semble perfectible. Les performances n’en sont pas moins correctes avec une vitesse maximale de 202 km/h et un passage aux 100 km/h depuis l’arrêt en 8,6 secondes.

Le bilan est plutôt mitigé au final, heureusement que le système audio Bose de bonne facture est là pour remonter un peu plus une note globale pas si mauvaise dans l’absolu.

Là où la réconciliation impressionne

C’est donc un peu échaudé que je prends le volant d’un nouveau Renault Captur en finition Intens et avec un moteur de « seulement » 130 ch et une banale boîte manuelle à 6 rapports. C’est la même base moteur que le TCe 155 ch, soit un 4 cylindres turbo de 1,3 litre. Quel que soit le niveau de puissance, la sonorité est bien gérée, peu présente et bien contenue sur les phases d’accélération.



La déclinaison en 130 ch et 240 Nm est moins performante sur le papier avec un 0 à 100 km/h en 10,6 secondes et une reprise de 80 à 120 km/h une petite seconde plus lente (8,3 s contre 7,3 secondes). Pourtant, à l’usage, il est plus agréable, l’ensemble est bien plus homogène et le train avant semble métamorphosé encaissant la puissance avec aisance. Après quelques hésitations légitimes, je retrouve le plaisir de conduire sans la crainte de voir l’avant de mon véhicule partir tout droit ou presque. La différence est à ce point flagrante qu’elle en devient incompréhensible, ce Captur TCe 130 se place à l’envie, permettant une conduite fluide et sans « retenue ».

Le guidage de la boîte de vitesse ne souffre pas plus la critique, tout comme le confort un peu plus élevé grâce aux jantes de plus petites tailles (17 pouces contre 18).

Hors route, les différences pourtant flagrantes s’effacent pour proposer de s’échapper dans un confort préservé quelles que soit la version, mais sans permettre de folie particulière compte tenu des 2 roues motrices.

Conclusion:

Non, le nouveau Renault Captur n’est pas déjà dépassé. Il se vendra même très bien, et ce même malgré une concurrence qui montre les crocs. Il est bien dessiné, sobre tout en gagnant en taille sans devenir invivable en longueur pour les citadins. A contrario, l’intérieur devient bien plus vivable, la qualité perçue, à l’instar du confort est franchement en hausse, malgré cette fermeté en compression. Seule la tenue de route interroge, de très bonne avec le modèle TCe 130 BVM à critiquable sur le TCe 155 BVA. La première semble le choix le plus raisonnable, plus agréable sans marquer de net retrait en performance, elle contiendra mieux sa consommation (7,8 l/100 km contre 8,3 relevés sur ces essais).


Performance


Performance
4 / 5
Tenue de route
3 / 5
Habitabilité
4 / 5
Consomation
4 / 5
Prix
4 / 5
Confort
4 / 5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

  • - Style
  • - Habitacle en nette hausse
  • - Confort global
  • - Tenue de route ...
  • ... sauf sur le TCe 155 EDC
  • - Ferme en compression

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