DS 8 E-Tense : la firme annonce déjà son autonomie
Quand une marque française décide de s’attaquer aux ténors de l’électrique premium, cela mérite un regard attentif. DS Automobiles, dans un élan de mystère soigneusement orchestré, annonce fièrement les premiers chiffres de sa prochaine berline, la DS 8 E-Tense. Et que retenir en premier lieu ? Une autonomie de 750 km en cycle WLTP. Si l’information vous laisse dubitatif, rassurez-vous, nous aussi. Mais avant d’y plonger, mettons les mains dans le cambouis… enfin, façon de parler, c’est une électrique.
Une berline camouflée qui annonce la couleur
La DS 8 E-Tense, ou du moins ses prototypes camouflés, arpente déjà les routes de l’Hexagone. Et autant dire que le choix du camouflage, mêlant noir profond et dorures inspirées de la Formule E, donne immédiatement le ton : ici, on parle de performances et d’aérodynamisme. Certes, un camouflage est censé masquer, mais celui-ci semble crier à tue-tête : « Regardez-moi, je suis déjà une star. »
Sous cette carapace se dessine une ligne qui semble s’éloigner des rondeurs SUV habituelles pour embrasser un design plus élancé. DS promet un modèle affûté, avec un coefficient de traînée (Cx) de 0,24, digne des meilleures berlines sportives. Pour mémoire, une Tesla Model S, grande prêtresse de l’efficience aérodynamique, affiche un Cx de 0,208. DS joue dans la cour des grands, mais garde ses talons aiguilles.
Des proportions pour flirter avec l’efficience
Les premières images laissent entrevoir un long empattement et un capot plongeant, deux choix qui ne sont pas que stylistiques. Un empattement généreux permet à la batterie de s’allonger de tout son long, favorisant l’autonomie. Quant au capot abaissé, il répond à une obsession d’aérodynamisme : moins de prise au vent, plus de kilomètres parcourus. DS n’a pas inventé la roue, mais semble décidée à la faire tourner plus longtemps.
En parlant de capot, ce dernier dissimule un arsenal technologique que DS garde encore sous silence. Les rumeurs parlent d’une batterie de 100 kWh, équipée de la dernière génération de cellules à haute densité énergétique. Côté moteur, on murmure des chiffres proches des 400 chevaux cumulés via deux moteurs électriques pour une transmission intégrale. Mais patience : la révélation finale devrait lever le voile sur ces détails croustillants.
La signature lumineuse : quand l’utile devient art
DS n’a pas résisté à son penchant pour l’exubérance maîtrisée. Les feux avant intègrent la technologie DS PIXELVISION, une innovation promettant une meilleure répartition de la lumière. Encadrés par des DRL verticaux, ces optiques participent aussi à la signature visuelle de la marque, tout en optimisant l’écoulement des flux d’air. Une manière élégante de rappeler qu’esthétique et technique peuvent cohabiter, même sur une voiture qui ne respire plus que des électrons.
Des ailes sculptées pour dompter l’air
À l’arrière, DS continue son travail de sculpteur. Les ailes, taillées comme des blocs de marbre, guident l’air dans une chorégraphie bien orchestrée. Les feux tridimensionnels, eux, ajoutent une touche de modernité tout en remplissant leur rôle aérodynamique. Tout est pensé pour transformer le vent en allié, jusqu’à ces petits détails qui font la différence sur autoroute.
Un habitacle encore secret mais prometteur
Si DS garde jalousement les détails de l’intérieur, on peut déjà s’attendre à un poste de conduite orienté vers le confort et l’innovation. Les dernières créations de la marque ont montré un goût prononcé pour les matériaux nobles et les interfaces futuristes. Une chose est sûre : le volant ne servira pas qu’à tourner, il sera le centre névralgique d’une expérience utilisateur technologique.
750 km, mais à quel prix ?
Passons au sujet qui fâche : l’autonomie. DS promet 750 km en cycle WLTP. Une belle prouesse sur le papier, mais la vraie question reste celle de la consommation en conditions réelles. En ville, l’efficacité pourrait frôler l’excellence, mais sur autoroute à 130 km/h, les chiffres devraient fondre comme neige au soleil. On parle ici de 400 à 450 km réels sur autoroute, une performance respectable mais pas révolutionnaire.
Quant au prix, il faudra s’armer de patience. Si DS veut rivaliser avec des mastodontes comme la BMW i4 ou la Mercedes EQE, on peut tabler sur un tarif dépassant allègrement les 60 000 €. Et si vous pensiez que l’électrique allait sauver votre portefeuille, rappelez-vous que l’exclusivité a un coût.
Conclusion:
Une berline électrique française qui ose rêver grand
La DS 8 E-Tense semble prête à bousculer le segment des berlines électriques premium. Avec son autonomie annoncée, son design affûté et ses promesses technologiques, elle a tout pour séduire. Mais, comme toujours, le diable se cache dans les détails. Ses performances routières, son confort et son rapport prix-prestations devront être jugés sur pièce.
En attendant, DS nous rappelle que l’automobile française a encore de beaux jours devant elle, pour peu qu’elle ose sortir des sentiers battus. La question reste : les clients seront-ils prêts à suivre ? La réponse, avant la fin de l’année.
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