Car oui, le Grandis sort des mêmes lignes d’assemblage espagnoles que le Symbioz. Mêmes proportions (4,41 m de long), même silhouette discrètement carrée, même banquette arrière coulissante façon train Corail qui libère ou grignote le coffre (492 à 624 litres selon réglage). Bref, ce n’est pas un modèle japonais conçu à Tokyo, mais un Français expatrié à la sauce nippone.
Sous le capot, rien de secret : un full hybrid 160 ch cumulés composé d’un 1.8 L essence et d’un moteur électrique, pilotés par une boîte auto multimodes. Le bloc tourne au rythme imposé par l’électronique, qui jongle entre thermique, électrique, ou les deux à la fois, selon l’humeur et le niveau de batterie.
Mitsubishi propose trois finitions claires, histoire d’éviter les brochures de 60 pages façon catalogue Ikea :
- Grandis Invite+ : 36 890 €
- Grandis Intense : 40 690 €
- Grandis Instyle : 43 390 €
Face à lui, le Renault Symbioz en finition Techno (équivalente à l’Invite+) démarre à 34 900 € . Soit un écart de 2 000 € dès l’entrée de gamme, et qui grimpe vers 3 000 € sur les versions hautes.
Le client Mitsubishi paie donc le privilège d’avoir “Grandis” écrit sur sa carte grise au lieu de “Symbioz”. Un supplément patrimonial, en quelque sorte.
En réalité, la liste est presque la même qu’en face. Dès la version Invite+, on retrouve écran tactile 10,4’’, aides à la conduite de niveau 2 (régulateur adaptatif, maintien dans la voie, freinage actif), radars et caméras. Les packs supérieurs ajoutent :
sellerie cuir,
toit panoramique opacifiant,
système audio Harman Kardon,
caméra 360°,
jantes bi-ton de 19 pouces .
Exactement ce que Renault facture dans ses finitions Esprit Alpine ou Iconic. La seule vraie différence ? La nomenclature : chez Renault, on parle de Techno, Esprit Alpine et Iconic. Chez Mitsubishi, Invite+, Intense et Instyle. Les mots changent, le contenu reste.
Certains verront dans cette offre simplifiée un avantage : pas de prise de tête, trois paliers et c’est réglé. D’autres y liront surtout une contrainte : moins de liberté pour composer son Grandis à la carte, obligation de monter en gamme pour obtenir une option particulière.
Renault, avec sa stratégie “à la française”, offre plus de souplesse mais aussi plus de confusion. Mitsubishi joue la carte inverse : “voici trois formules, choisissez celle qui rentre dans votre budget et basta”.
Le supplément Mitsubishi peut s’expliquer par plusieurs ingrédients :
Réseau de distribution : maintenir des concessions avec peu de modèles impose des marges supérieures.
Marketing : relancer un nom comme Grandis, cela coûte en affiches et en spots TV.
Positionnement : Mitsubishi se veut plus “exotique” que Renault, et tente de capitaliser sur l’image japonaise, même si l’ADN reste 100 % latin.
En clair, l’écart de 2 000 à 3 000 € sert à financer le droit de rouler dans un Symbioz… qui ne dit pas son nom.
Mettons les choses à plat :
Modèle |
Finition |
Prix |
Équipement phare |
Renault Symbioz |
Techno |
34 900 € |
écran 10,4’’, aides de conduite, coffre modulable |
Mitsubishi Grandis |
Invite+ |
36 890 € |
idem, logo Mitsubishi, sellerie spécifique |
Renault Symbioz |
Iconic |
env. 42 000 € |
toit vitré opacifiant, Harman Kardon, cuir |
Mitsubishi Grandis |
Instyle |
43 390 € |
toit vitré opacifiant, Harman Kardon, cuir, logo Mitsubishi |
Moralité : pour chaque palier, le Grandis coûte un billet de train supplémentaire.
Finalement, le Grandis illustre parfaitement ce jeu de miroirs dans l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Renault fournit la mécanique, l’usine et la base. Mitsubishi colle son badge et raconte une autre histoire. Le client, lui, paie pour ce récit, plus que pour une différence tangible.
Certains aimeront dire : “je roule en Mitsubishi, pas en Renault”, comme on préfère commander des sushis plutôt qu’un plateau de charcuterie. Les deux nourrissent, mais l’un paraît plus exotique.
2021 63855 km Automatique Diesel
2019 63208 km Automatique Diesel