Pourquoi un tel remodelage aussi prématuré ? Les plus cyniques y verront une volonté de revenir sur certaines options esthétiques qui n’auraient pas fait l’unanimité. Les plus diplomates répondront que la marque cherche à harmoniser sa gamme, s’inspirant de la face avant acérée du Rafale et de cette nouvelle identité lumineuse qui fleurit un peu partout chez les « SUV coupés ». Le voilà donc, l’Espace V phase 2, avec un capot retouché, un bouclier avant redessiné, et des optiques dont la forme trapézoïdale semble calquée sur la grille d’un puzzle chinois.
En parlant de puzzle, la partie arrière n’est pas en reste : le hayon se pare de traits plus nets, la plaque d’immatriculation se retrouve au centre comme dans un décor minimaliste, tandis que les feux adoptent un motif qui se rapproche du fameux tangram. Le logo, lui, trône au milieu sans complexe, et l’ensemble paraît un brin plus agressif qu’auparavant. Après tout, il s’agit bien de montrer que ce n’est plus le même Espace et qu’on oublie gentiment l’ancienne grammaire Van Der Hacker.
Le nouveau coloris « Gris Bleuté Baltique » a le mérite de mettre en valeur ces lignes revues. On peut tout aussi bien choisir d’autres teintes, comme le Bleu Nocturne ou le Noir Étoilé, pour compléter l’aspect volontairement sobre. Sur les finitions Esprit Alpine ou Iconic, les arches de roue et les bas de caisse passent au Noir Brillant pour un petit surplus d’agressivité. Seuls les puristes remarqueront que la calandre, en Gris Métal dans sa version Techno, vire au Ice Black (noir métallique) sur les finitions supérieures. On n’est pas non plus dans la révolution, mais on voit bien la volonté de faire ressortir un côté plus dynamique.
Ce restylage précipité ne se limite pas à l’extérieur. Dans l’habitacle, on s’est aussi mis en tête d’embellir la vie à bord. Les sièges avant profitent de nouveaux dessins plus enveloppants, idéals pour maintenir un conducteur un peu vif ou empêcher un passager de basculer sur le côté lorsqu’il lit le journal. L’insonorisation est renforcée : des joints de porte retravaillés, un vitrage feuilleté, et hop, on s’enferme dans une relative quiétude, loin des vrombissements du trafic.
La banquette arrière, coulissante sur 22 centimètres, reste l’une des cartes maîtresses de l’Espace : pratique pour caser ses beaux-parents derrière et reculer discrètement le siège quand les discussions enflammées deviennent un brin trop audibles. En configuration 5 places, le coffre peut atteindre allègrement 2 224 litres une fois la banquette rabattue : l’équivalent d’un petit garde-meuble. Pour la version 7 places, les assises de la troisième rangée se replient dans le plancher, gardant malgré tout 212 litres de volume utile si elles sont déployées.
L’autre grande fierté, c’est le toit vitré « Solarbay », véritable vitrine de high-tech. Il atteint près de 2 m², sans traverse au milieu, offrant une vue panoramique sur le ciel ou, en cas de météo médiocre, sur la grisaille la plus complète. La nouveauté tient dans sa capacité à s’opacifier segment par segment selon les envies, d’une simple commande vocale via Google Assistant ou par le bouton de contrôle. Ça peut paraître gadget, mais on s’habitue très vite à doser la lumière ambiante, un peu comme on réglerait une lampe de chevet. De plus, sans vélum, on gagne de la hauteur sous plafond, ce qui évite aux passagers de la deuxième rangée de frôler la coiffe si le trajet passe par des routes pavées.
Autre équipement qu’on n’attendait pas de sitôt : la reconnaissance du conducteur par caméra. Vous montez à bord, l’appareil scanne vos traits et retrouve votre profil de réglages. Inutile de sortir un magazine people ou de se demander si on a un casier judiciaire, c’est simplement l’assistant qui vous remet le siège, les rétros et l’environnement multimédia à votre convenance. Renault jure que les données biométriques ne quittent pas la voiture. On vous épargne la parano, chacun décidera de son niveau de confiance dans l’ère du numérique.
Le double écran de 24 pouces, regroupant l’instrumentation numérique et l’infodivertissement, demeure la pièce maîtresse du « OpenR link ». On y trouve Google intégré, Maps, Assistant vocal et tout un choix d’applications. Les amateurs de services connectés seront ravis : navigation de dernière minute, envoi de destination depuis le smartphone, suggestions automatiques… Ça facilite la vie, même si ça peut agacer ceux qui préfèrent encore les cartes routières en papier, lues à l’envers en plein virage.
En termes de sécurité, 32 ADAS (aides à la conduite) veillent au grain. De l’Active Driver Assist (pour la conduite semi-autonome de niveau 2) au parking mains libres, on peut se reposer sur la technologie pour éviter de froisser la carrosserie toute neuve. Mention spéciale au « Safety Coach » qui, depuis la banquette arrière (façon de parler), surveille si vous respectez les distances ou si vous donnez l’impression de vouloir faire du slalom. L’objectif ? Éviter que l’on finisse sur la bande d’arrêt d’urgence, l’ego froissé.
Sous le capot, l’Espace adopte un trois-cylindres essence de 1,2 litre, agrémenté de deux moteurs électriques. L’ensemble totalise 200 ch, promis pour une consommation moyenne de 4,8 l/100 km (données en cours d’homologation). Sur le papier, ça donne une autonomie pouvant frôler les 1 100 km, ce qui permettra aux moins prévoyants de repousser le passage à la pompe. Le tout est relié à une boîte de vitesses automatique multimode, dépourvue d’embrayage, censée gérer parfaitement la transition entre les phases électriques et thermiques. Pas besoin d’être ingénieur pour apprécier la fluidité des passages et l’absence de secousses au rétrogradage.
Pour manœuvrer sans faire trop de bruit en ville, on retrouve le fameux système de quatre roues directrices « 4Control Advanced ». À basse vitesse, les roues arrière peuvent braquer jusqu’à 5 degrés dans le sens opposé des roues avant, offrant un diamètre de braquage d’à peine 10,4 m. Fini l’angoisse des créneaux serrés dans une ruelle de centre-ville ; ça tourne presque comme une citadine, si l’on passe outre la taille respectable de l’engin.
En proposant ce restylage bien plus tôt que prévu, Renault balaie les hésitations sur l’évolution de l’Espace V. La rupture avec le style Van Der Hacker est nette, et l’inspiration du Rafale se fait clairement sentir, sans pour autant tomber dans le caricatural. L’essentiel reste toutefois la vocation de baroudeur familial : jusqu’à 7 places, un coffre modulable, des autonomies de haute volée, de quoi gérer aussi bien le trajet domicile-boulot que les grandes vacances sur les routes françaises.
On peut reprocher à l’Espace de ne pas bouleverser le paysage automobile, mais il faut admettre que cette nouvelle mouture semble plus aboutie dans ses choix d’équipements et d’allure. La direction paraîtra peut-être moins flottante, la banquette plus accueillante, et le toit vitré passera pour un mini gadget ludique. Ajoutez à cela des consommations annoncées relativement contenues, et vous obtenez un SUV familial qui pourrait bien continuer de hanter les parkings des grandes zones commerciales. Qu’il se maintienne au firmament ou non, ce nouveau visage a le mérite de marquer un cap dans la trajectoire de l’Espace. Impossible de dire si l’ancien style Van Der Hacker manquera à quelqu’un : il appartiendra à chacun d’en juger, tandis que les concessions, elles, s’affairent déjà à arborer l’arrivée de cette version repensée.
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