Essai Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio verde : Dame de trèfle ou Dame de cœur ?

On ne va pas se mentir, l’âge d’or des sportives est en train de prendre un tournant des moins désirable avec des normes anti CO2 plus que drastiques, sans parler des débats que l’on passe sous silence (qui a dit qu’une 108 polluait moins sur 7 ans qu’une sportive ?), menant à cette situation ubuesque. À sa sortie, l’Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio avait surpris tout le monde de par sa polyvalence et ses performances. En fin de carrière et avec un malus à 30 000 euros, le coup de cœur est-il encore possible ?
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Un style qui pique

Jamais approchée et pourtant très désirée, mon interaction avec cette Giulia survitaminée se résumait jusqu’à lors à la contempler en photos. Comment ne pas succomber à ces lignes en l’approchant enfin.

Il faut dire qu’elle met en avant de beaux atouts pour vous séduire, tels qu’un bouclier avant disposant de sorties d’air proéminentes ou encore ses immenses et magnifiques jantes de 19 pouces noires.

De profil, on peut constater qu’elle ne semble faire qu’un avec la route, tant elle est basse (-25 mm) tandis qu’à l’arrière, c’est un peu la parade à la manière d’un paon.Jugez par vous-mêmes avec ces 2 doubles sorties d’échappement Akrapovic (en option à 4 000 euros), de part et d’autre de cet immense diffuseur !

S’il peut manquer un becquet (après tout, autant y aller à fond), une discrète lame est toutefois présente sur le hayon tandis que la version radicale GTA se pare de cet élément. Pour compléter le tout, la Giulia Quadrifoglio peut compter sur des couleurs ôtant toute envie de se faire discrète, telle que l’Ocre Gt ou Vert Minéral (option à 2 800 euros), mais le bleu Misano de notre version d’essai (à 1 100 euros) est suffisant pour cet effet.

À l’intérieur, l’ambiance sportive est assez discrète. En dehors des inserts de carbone disséminés ici et là, ainsi qu’un trèfle en bas de volant à 3 branches et des sièges baquets en cuir, l’ensemble ne transpire pas la gomme brûlée. Mais ce n’est pas un mal, la Giulia QV étant aussi un véhicule pensé pour le quotidien avec des places arrière correctes ou encore un volume de coffre bien placé dans la catégorie, de 480 l.

Compte tenu de l’âge de la Giulia ainsi que de la concurrence, la qualité des matériaux et des assemblages reste bonne. L’Italienne n’en oublie pas d’être à la page niveau techno avec des prises USB/USB-C, la recharge par induction ou encore Android Auto/Apple Carplay, mais il lui manque toutefois l’affichage tête haute.

Tel un pervers, je jette un dernier coup d’œil sur le bloc moteur afin d’admirer ce V6 biturbo avant d’emmener la Giulia sur circuit.


Trèfle de plaisanterie

Une simple pression sur le bouton Start réveille le V6 biturbo de 2,9, développant 510 ch et 600 Nm de couple. Dans un son guttural, ce dernier se stabilise et se montre prêt à enchaîner les tours. En utilisation quotidienne, la Giulia QV sait se montrer polie. 2 modes de conduites sont prévus à cet effet (sur les 4) dont un permettant également de limiter le couple moteur afin d’optimiser la consommation.

Ne soyez pas trop enthousiastes, car en conduite mixte, après avoir passé 1 000 km à bord, j’ai pu m’en tirer avec une consommation moyenne de 15 l/100, ce qui reste correct compte tenu de la puissance de la bête.

Mais malgré cette bride, le moteur aidé par les turbos ne rechigne pas à redémarrer très bas dans les régimes et l’on est rapidement surpris de l’écart entre vitesse réelle et ressentie. En mode Dynamique, c’est déjà autre chose avec l’échappement qui commence à se révéler et effectuer quelques retours bien sympathiques lors de descentes de rapports. Les suspensions actives (de série) comme la direction se raidissent et la Quadrifoglio montre peu à peu la facette principale de sa personnalité.

Rien que l’accélération du 0 à 100 km/h en 3,9 s vous collera dans le siège avec cette poussée intense et linéaire. Avec un poids plutôt contenu de 1 620 kg, la Giulia se montre malgré tout agile dans les courbes, avec un train avant soudé à la route tandis que le côté propulsion lui confère un aspect ludique. Mais c’est lors des enchaînements de virages qu’elle commencera à dévoiler son véritable tempérament, avec un train arrière qui tendra à se faire la malle… avant d’être vite rattrapé par les béquilles électroniques.

De quoi s’amuser avec un minimum de sécurité, pour ceux qui souhaitent apprendre. Le reste suit sans problème avec notamment une boîte à huit rapports, attentive à la moindre sollicitation afin de faire tomber les rapports de manière fluide, mais qui sait également laisser le bloc biturbo pousser en continu jusqu’à 6 500 tr/min.

Côté freinage, les disques de 360 mm situés à l’avant sont parfaitement dimensionnés et offrent un mordant ainsi qu’une endurance des plus rassurants. La Giulia propose également des freins carbone céramique en option à 7 350 euros afin d’aller plus loin dans l’endurance de ces phases.

C’est déjà suffisant pour vous donner la banane, mais si vous souhaitez faire tomber les gouttes de sueur, le mode Race sera alors fait pour vous.Cependant, attention, ce dernier supprimera tout garde-fou, et alors, à vous de rattraper du mieux que vous pouvez la Giulia ! Toutefois, avec une répartition des masses de 50/50, l’exercice n’est pas insurmontable, et quel plaisir de voir et entendre la gomme travailler sur la piste !


Le crève-cœur

La redescente sur Terre se fera au moment de passer à la caisse. Car avec ce genre de véhicule, s’il faut prévoir un bon budget carburant/assurance/carte grise (40 CV), la Giulia QV affiche toute de même des tarifs contenus. Ces derniers démarrent à 89 700 euros auxquels il faudra ajouter quelques milliers d’euros pour l’équiper correctement, avec le régulateur de vitesse adaptatif, les sièges électriques ou encore la recharge par induction.

Si vous êtes plus axés sur le côté sportif du véhicule, la couleur des étriers ou l’échappement Akrapovic seront à ajouter, mais l’on restera moins cher que sa concurrente directe : la BMW M3. Côté firme bavaroise, la nouvelle BMW M3 Competition est le pendant Premium de l’Alfa Romeo Giulia Quadrifogllio. V6 de 510 ch, 3,9 s pour le 0 à 100 km/h, on pourrait croire que ce sont de fausses jumelles. Sauf que chez l’Allemande, la facture est bien plus salée avec 102 000 euros en ticket d’entrée.

Plus récente, elle propose également des équipements tels que l’accès via le smartphone, la caméra 360°, l’affichage tête haute, les feux lasers… au prix de quelques milliers d’euros. De ce fait, la Giulia représente un investissement intéressant, mais qui sera plombé par un malus à 30 000 euros. Autant dire que ce dernier signe la mort de la belle Italienne tandis que chez BMW, le client devrait digérer ce dernier sans broncher ou au pire, monter un financement via une compagnie basée aux îles Caïman…

 

Conclusion:

Moins radicale que la BMW M4, elle reste cependant une berline polyvalente sur la route et hargneuse sur circuit et ses petites imperfections la rendent justement attachante. Tuée injustement à coup de malus (30 000 euros), la Giulia Quadrifoglio fait partie de ces perles que l’on gardera dans son cœur quoi qu’il arrive.

Performance


Performance
5 / 5
Tenue de route
5 / 5
Habitabilité
3 / 5
Consomation
3 / 5
Prix
3 / 5
Confort
4 / 5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

  • + Performances de 1er ordre
  • + Tarifs de base, qualité des assemblages
  • + Consommation au quotidien
  • - Put**n de malus

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