Essai BYD SEAL U : L’invasion chinoise a commencé… ?

Vous connaissez BYD ? Non, ce n’est pas une marque de yaourt, ni un nouveau groupe de K-pop. C’est l’acronyme de Build Your Dreams, le premier constructeur mondial de voitures électrifiées. Oui, vous avez bien lu, le premier. BYD est donc plus puissant que Tesla, qui semblait pourtant intouchable du haut de son piédestal californien. Et devinez d’où il vient ?
De Chine, bien évidemment.

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BYD, c’est sans nul doute le grand conquérant automobile que la grande Chine attendait depuis des décennies. En effet, ce qui était un petit producteur de batterie pour smartphone est devenu, en quelques dizaines d’années, un géant de l’automobile planétaire qui s’est lancé à un rythme effréné dans la conception et la production de voitures électriques.
Si la marque se contentait, il y a encore 5 ans, de son marché intérieur, sachez que BYD est en train de conquérir le globe avec ses voitures. Vous trouverez désormais des BYD aussi bien en Afrique, qu’en Amérique du Sud, en passant par l’Océanie ou par la Russie.

L’Europe dans tout ça ?
Eh bien, c’est le grand projet de la firme chinoise.
Tout comme Gengis Khan, BYD a conquis l’empire du Milieu avant de pointer son dévolu sur l’Ouest. BYD, qui vient d’annoncer la construction d’une immense usine en Hongrie, afin de produire sur le Vieux Continent et ainsi passer sous les radars des taxes d’importations, commence à déployer sa nouvelle gamme « OCEAN ».
Parmi ces modèles, il y a cette SEAL U, un SUV du segment D qui promet de faire de l’ombre aux ténors du genre, comme le Peugeot e-5008, la Skoda Enyaq, la Volkswagen ID.4 et surtout la star du segment des SUV familiaux, la Tesla Model Y. Mais qu’a-t-il de si spécial, ce SUV chinois ?
Est-il vraiment à la hauteur de ses ambitions ?
C’est ce que nous allons voir dans ce premier essai sur terre lisboète.

BYD SEAL U : La rencontre

Nous sommes en plein mois de janvier 2024.
La neige a recouvert de son blanc manteau les routes de la capitale et le chaos s’organise benoîtement autour des carrefours bloqués par des automobilistes mal préparés aux températures négatives.
Sourire aux lèvres, me voilà bien aise et au chaud derrière ma porte-fenêtre en double vitrage en me disant que demain j’emprunterai le vol AF1024 d’Air France qui prendra la direction de Lisbonne.
La capitale portugaise jouit d’un climat ultra tempéré, et durant mes deux jours d’essais, je profiterai des rayons du soleil et d’une température avoisinant les 17 °C. Dur-dur métier, n’est-ce pas ?

Ceci dit, avant de produire de la vitamine D, il nous faut nous rendre à Charles de Gaulle, et avec la qualité des transports en commun francilien, c’est toujours une aventure, pour le moins déplaisante. Bien sûr, il y a toujours la solution du taxi, mais le RER reste le moyen le plus « éco-friendly » et tout comme la SEAL U, il est 100% électrique… Donc contre (in)fortune, bon cœur, me voilà enfin à Lisbonne.
Le soleil, comme prévu, chauffe l’atmosphère et les lunettes de soleil s’imposent.

Ici, un G.O. de BYD nous prend en charge avec le fameux parapluie qui sert de guide. Ça doit être quelque chose de culturel… ?
Après 7 minutes de marche, nous voilà enfin devant les fameux SUV. Les premières BYD SEAL U à poser leurs roues sur le Vieux Continent. Pour le commun des mortels, il faudra attendre avril pour pouvoir la tester dans l’une des concessions françaises. Et autant vous le dire tout de go, ce n’est pas l’allure de la BYD SEAL U qui vous fera vous déplacer.



Étrangement, cette BYD n’attire pas l’œil.

Elle est presque commune.
On pourrait la prendre pour une Japonaise ou une Sud-Coréenne.

Et c’est tant mieux pour la marque. Car les chinoises au style alambiqué, ça ne fonctionne pas. Le SUV est même en train d’affirmer le design de la marque car, de l’avant, il reprend les codes esthétiques de la berline BYD SEAL en lui ajoutant les fausses et massives écopes d’air intégrant trois bandes à LED.
Malgré son gabarit imposant (longueur de 4m78, largeur de 1m89, hauteur de 1m67 pour un empattement de 2m76), cette SEAL U est presque plus féline à regarder que la berline. C’est du moins vrai de face, car le profil et la poupe sont du genre « bien massif ».
Dans l’ensemble, cela fonctionne tout de même bien, car les Chinois semblent comprendre que l’ajout d’impatience en tout genre et le « bling-bling » ne sont pas aux goûts des Européens.

En ouvrant la porte du conducteur, on est de suite surpris par la simplicité de l’habitacle. J’entends « simplicité » par le fait que les ingénieurs ont bien heureusement effacé de leur logiciel les effets de manches ridicules des autres modèles. Comme par exemple, l’ATTO 3 qui s’inspire d'une guitare électrique pour faire ses aumônières. C’est moche, inefficace et déconcertant.
La planche de bord est rectiligne. Son dessin est conventionnel, presque d’un banal digne d’une firme teutonne. Elle s’appuie sur des matériaux de qualité et des ajustements propres. L’effet « waouh » voulu par la firme ne peut se faire qu’avec l’écran central du multimédia. Il est aussi, voire plus, grand que celui de votre ordinateur, car il mesure plus de 15 pouces de diagonale.
C’est donc un écran multimédia géant qui, de surcroît, joue des mécaniques en passant de format horizontal et vertical.
À quoi cela sert ?
Clairement à pas grand-chose, à part amuser la galerie la première fois. En effet, il n’existe pas d’application particulière avec un mode de lecture ou l’autre. Ceci étant dit, l’écran est assez réactif et, surtout, compatible avec Android Auto ou Apple Carplay qui reste votre meilleur allié dans une BYD.
Les sièges sont d’une fabrication convenable aussi bien au toucher qu’à l’assise. La position de conduite n’offre rien de spécial, mais on trouve rapidement sa position avec les commandes électriques. Par contre, l’espace à bord est étonnant. Que ce soit à l’avant ou à l’arrière, l’espace à vivre est dans le haut du panier. La soute à bagages est, elle aussi avec 552 litres (1 440 litres lorsque les deux sièges sont rabattus), dans le haut du panier.



Il est l’heure de partir à l’assaut des pavés portugais.

Mais encore faut-il faire le point sur les fiches techniques de cette BYD SEAL U.

La firme a décidé d’importer en Europe deux versions de ce SUV 100% électrique. Elles se distinguent l’une de l’autre surtout via la capacité énergétique de la batterie qui est, encore aujourd’hui, le nerf de la guerre.

Ici, tout comme la berline SEAL, la SEAL U bénéficie de la batterie « maison », la Blade. Cette conception, est selon BYD : « une révolutionne la sécurité, la durabilité, la performance et qui peut résister à la dureté du test de pénétration des clous ». Bref… sous ce galon, retenez surtout que la marque nous propose deux SEAL U. La première est équipée de la batterie Blade forte de 71,8 kWh. Alors que la seconde gagne une poignée d’électrons pour s’annoncer à 87 kWh. Les deux SEAL U se contentent au lancement d’un seul moteur synchrone à aimant permanent d'une puissance maximale de 218 chevaux pour un peu plus de 300 Nm de couple. Évidemment, la SEAL U 87 kWh dispose de la plus grande autonomie qui s’établit à un peu plus de 500 km alors que l’autre se contente de 420 km. Pour la recharge, BYD fait confiance à un chargeur embarqué de 11 kW en courant alternatif, alors que la recharge rapide se limite à un faiblard 115 kW sur la batterie 71.8 et 140 kW sur le pack d’accumulateurs le plus puissant. De quoi récupérer les fameux 30 à 80 % en 30 minutes. C’est long, trop long même, mais c’est dans la moyenne du segment.



Mon destrier sera la BYD SEAL U Excellence 87 kWh.

Si l’on ne connaît pas encore les tarifs précisément, du moins à l’heure où je vous écris mon essai, les gens du marketing de la marque nous ont fait comprendre que cette version devrait être proposée à environ 46 000€, alors que l’entrée de gamme (SEAL U Comfort 71.8 kWh) demandera un chèque de 42 000€ environ.
Pour des chinoises, c’est pas donné et ça la place en confrontation directe avec des produits européens réputés, comme la Skoda Enyaq, la nouvelle Peugeot e-3008 et la Renault Scenic E-Tech.
Avec un tel tarif pour une fiche technique pour le moins quelconque, on s’attend donc à des prestations dynamiques de haute voltige.
Hors il n’en est rien !

Les petites routes virevoltantes de la région montagneuse de Sintra ont marqué au fer rouge l’incapacité de la SEAL U à tenir le pavé. En effet, en mode pilote de Rallye WRC, le train avant a très vite rendu ses armes. Il est incapable de se souder à la route. Dans les épingles et même dans les virages serrés, la SEAL U s’affaisse de l’avant et fait porter tout son poids sur la roue extérieure. De fait, la roue intérieure au virage se balade ici et là dans un couinement de pneu criant au ravage.

Par contre à allure très modérée, la SEAL U se fait plus douce.
Ici, on profite des suspensions mollassonnes capables de gommer une bonne partie des égarements de la chaussée. De surcroît, le SUV est plutôt du genre silencieux ce qui laisse les oreilles apprécier la bonne sono à 19 haut-parleurs d’Infinity par Harman. Dans ses conditions de routes, en périurbain, la SEAL U annonce une consommation moyenne d’environ 18 kWh, alors que sur autoroutes, il vous faudra compter sur un minimum de 25 kWh aux 100 km. Un score plutôt médiocre pour un spécialiste de l’électrique, mais il est vrai que ce SUV est taillé comme une armoire normande. Pas certain que son CX soit une force, tout comme son ergonomie qui fatigue assez rapidement. Pour gérer la clim, il est nécessaire de passer par de nombreuses pages sur l’écran multimédia. Mais le plus incohérent, c’est surtout les ADAS. Les fameuses technologies d’aides à la conduite. Si elles sont nombreuses, elles sont également pénibles et mal calibrées. Elles interviennent en permanence avec des bips à foison ou des coups de volant et des freinages qui ne riment à rien. Il faut donc les désactiver !

Et là c’est la crise, car il faut passer par au moins trois pages de menus et plus de cinq clics pour calmer les ardeurs de cette électronique qui manque de finesse. Cerise sur le capot, il faut faire cette manipulation à chaque démarrage.


Conclusion:

La SEAL U est donc la dernière machine électrique chinoise venue sur le sol du vieux continent. BYD la présentait, en fin d’année dernière, comme la voiture des familles européennes en mal d’électromobilité. Et c’est vrai qu’elle a des atouts pour nous plaire. Commençons par son allure, qui a défaut d’être éclatante de beauté, se fondra facilement et sans un bruit dans notre paysage automobile. Il faut également parler de cet habitacle. Il est très spacieux, surtout aux places arrières, et la qualité des matériaux ainsi que de ses assemblages ne souffre pas de la critique. C’est du propre !
Les occupants seront également gentiment bercés par des suspensions, certes paresseuses, mais moelleuses en usage urbain. Elles s'accordent bien au profil de clients de ce genre d’engin qui cherchent du confort et du silence lors de leur aventure routière. 

Mais le problème, c’est que dès qu’ils devront affronter des petites routes virevoltantes de montagne ou de campagne, le conducteur touchera très rapidement du bout des roues, les faiblesses dynamiques de cette chinoise.
Qui pourtant a décidé de ne pas brader ses compétences, puisqu’elle se place à quelques centaines d’euros près au niveau des SUV électriques européens.
Un placement tarifaire qui nous ferait perdre notre latin.


Performance


Performance
3 / 5
Tenue de route
2 / 5
Habitabilité
4 / 5
Consomation
2 / 5
Prix
2 / 5
Confort
4 / 5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

  • + Qualité des matériaux de l'habitacle
  • + Espace à bord
  • + Amortissement souple
  • - Train avant dépassé par la puissance
  • - ADAS pénible et inefficace
  • - Consommation décevante

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