Maintenant, imaginez sa réaction ainsi que celle des autres journalistes lors de la conférence de presse où ces derniers ont découvert en avant-première le spot publicitaire du Kia Niro, mettant en scène le célébrissime acteur de Hollywood : Robert de Niro himself. La surprise était générale et le risque était réel, mais au-delà de cet effet, l’acteur a réellement séduit l’audience. Car sa sympathie, sa bonhomie et sa bienveillance, pour ne pas dire sa notoriété, ont immédiatement gommé l’aspect de la star qui se serait soudainement reconvertie dans le télé-achat.
L’on découvre ainsi Robert de
Niro assis au volant d’une
e-Niro, dans un studio blanc, s’empressant de sortir de la
Kia pour se diriger vers la poupe afin d’y pointer son nom. Forcément, il n’y a rien de plus chaleureux que d’entendre une voix amicale vous inviter à bord d’une familiale, effectuer un running gag et ensuite pousser la comédie en le faisant remettre en question le script légèrement douteux de la pub. Ne pas se prendre au sérieux, tout en restant bon esprit, voilà comment, en une publicité, Kia a réussi à affirmer son audace, prenant cependant quelques risques dans le dessein de « surprendre ». Eh bien, force est de constater que cela marche !

AMBIANCE HOLLYWOOD GARANTIE
D’abord il y a cette mélodie glaçante, comme dans cette fameuse scène du film Scream où la victime appréhende de croiser le tueur. Un son qui s’enclenche lorsque vous roulez à très faible allure pour prévenir les piétons aux alentours de votre proximité.
Quand on la voit s’approcher, on remarque sa calandre en deux parties. En haut, des motifs losanges et une trappe en trompe l’œil où l’on distingue le symbole d’une prise ou d’un «
E » surplombant un très discret «
NIRO » gravé dans la même couleur Moss Grey.
Et pour cause, la calandre haute est pleine et affiche du côté droit un symbole de prise électrique. Une pression dessus et la trappe s’ouvre automatiquement. L’on peut y lire un message inscrit sur un autocollant : « utilisez le câble d’alimentation spécifique, fermez la trappe de chargement lorsque la charge est terminée ».
Une lapalissade qui est également traduite en anglais, français, turc et chinois.
Des inserts bleus – il semblerait que ce soit une obsession chez tous les constructeurs, ce besoin d’user et abuser de bleu lorsqu’on a affaire à de l’électrique – qui soulignent cette calandre basse où se devine un gros radar. Puis des aérations latérales qui font penser à celles d’une ancienne Porsche Panamera.
La frénésie bleue ne s’arrête pas en si bon chemin. À l’intérieur, les surpiqûres et les inserts d’aération ainsi que les sièges arrière, car ventilés, prolongent cette sensation de soucoupe volante tout en restant assez sobres : « Ça reste assez raisonnable » dixit Julien, mon photographe, qui porte une chemise assortie à cette teinte bleu pétrole.
Mais le plus étonnant reste cet écran « vérification du système » avec ce rayon laser comme dans Resident Evil, qui, au démarrage de l’auto, scanne toute l’automobile sur un fond de jingle qui fait penser aux mélodies des Jetsons. À gauche, l’autonomie affiche 375 km avec foison de symboles incompréhensibles au premier abord. Puis, à droite, mal séparé par un volet séparateur, un autre écran qui, lui, affiche power, charge et votre type de conduite. À droite, un compteur bleu, blanc, rouge indique la vitesse au-dessus d’un logo « éco/electric », nous rappelant bien que nous nous trouvons dans une voiture électrique.

TROP D’INFO TUE L’INFO
L’ambiance à l’intérieur est plutôt cosy avec ces inserts noirs laqués, le volant en cuir et les poignées extérieures chromées. Sauf qu’on n’est toujours pas parti, et pour cause, nous devons, après avoir présenté deux fois les permis de conduire, suivre une préformation, presque une mise en main, de 15 minutes aux prérequis nécessaires à la conduite de l’engin. Rien que ça… Et c’est un ingénieur qui vient nous expliquer comment procéder pour conduire. Nous perdant un petit peu dans tout un tas d’options servant à régénérer l’autonomie de la batterie pendant la conduite…
La palette de droite c’est pour augmenter, non diminuer ? Ça y est, on est déjà perdu ! La Kia e-Niro « c’est un véhicule bourré de technologies » admet Frédéric Chouraqui, chef de service Véhicules électriques Kia France.
On était loin d’imaginer que prendre le volant pouvait devenir aussi contraignant… Tout ce qu’on voulait, c’était la conduire. Heureusement, l’ouverture d’esprit règne chez Kia. En effet, Marc Hedrich, directeur général de Kia France se veut rassurant et reconnaît qu’« il y a des gens qui n’aiment pas la régénération, ça se respecte, ils peuvent la désactiver. » Ça tombe bien, c’est mon cas !
Ça y est, on peut enfin rouler. Et tout le baratin d’avant… eh bien, promis, on révisera, mais là, on veut juste s’évader !
Clic, clac, vzzzzzzzzz… Ce sont les seuls bruits que vous entendrez. À savoir, le passage des rapports grâce à la discrète molette sur la console centrale dont le centre affiche en rouge le « P » de parking, qui n’a rien à voir avec le P du frein à main électrique juste en dessous.
Les passages se font agréablement via la molette. Ainsi les manœuvres sont d’autant plus rapides grâce à la caméra de recul. Le rayon de braquage quant à lui reste relativement restreint, dommage !
Quand on roule, l’on perçoit les bruits de roulis, des pneus et parfois à l’arrêt de la direction. On a cette impression de conduire une voiture sans âme, en effet son silence est des plus morbides. À l’arrière, on est agréablement surpris de la place, surtout pour un gabarit d’un mètre 86, l’espace aux jambes est irréprochable et deux prises USB sont disponibles. De surcroît, bien lovés et allongés dans les sièges, l’on n’a pas cette sensation désagréable de roulis dans le vide que l’on a dans les autres voitures électriques. Autre détail, et non des moindres, les sièges sont chauffants, ce qui mérite d’être souligné !
Un message s’inscrit sur le tableau de bord. Il s’agit d’une statistique sur votre « type de conduite ». Ainsi, un ordinateur évalue sur 100 votre type de conduite. Pour mon cas, il s’agit de 88 % économique, 12 % normale et 0 % sport ! Si vous essayez l’accélération fulgurante du 0 à 100 km/h en moins de 7 secondes, vous gagnerez 1 % en conduite sport.
Pour la recharge, sur une prise domestique, le « plein » s’effectue en 24 heures pour 100 pour cent de la batterie pour une autonomie de, plus ou moins, 450 km. Comptez 5 h 45 pour recharger l’équivalent de 100 km.
Niveau consommation, pour une conduite très raisonnable, la voiture indique une moyenne de consommation de 16,9 kWh. Un chiffre qui ne nous parle absolument pas, mais donne plutôt l’envie d’appeler son conseiller EDF.