Essai Mercedes EQC : un road trip pour juger ce SUV électrique

La voilà enfin. La vraie première Mercedes électrique de très grande série est prête. La Mercedes EQC annonce aujourd’hui ses armes pour conquérir les automobilistes audacieux capables de changer leur mode de déplacement pour le « limiter son impact carbone ».

Pour vous rendre notre jugement implacable, Mercedes France nous a conviés à en prendre le volant sur 2 jours et plus de 8 heures de route. Un road trip qui débute dans l’aéroport de la capitale de la mode italienne, Milan, et qui prend la direction du lieu de villégiature de la haute bourgeoisie allemande et autrichienne : Zurich.

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Mercedes EQC : première électrique, mais en mode SUV

Si vous avez l’habitude de nous lire, vous connaissez certainement la rengaine. Notre « essai » commence toujours par un lever très matinal (5 heures) afin de récupérer un train (électrique) de banlieue. Lui, il nous emmène vers l’aéroport Charles de Gaulle. Téléphone en main et application ouverte sur la compagnie nationale, nous passons bon an, mal an, les portiques de sécurité afin de nous rendre vers la porte F52.

L’embarquement est annoncé. La cohue commence. Les coudes s’échauffent, comme si la vie de certains était en jeu. Nous laissons passer, avec mon comparse Julien, la foudre et attendons que la masse rentre comme le bétail bien sagement dans son enclos. J’aurai cette fois un siège dans le couloir juste à côté d’un confrère travaillant pour un autre média automobile. L’occasion pour nous d’échanger et de potasser les éléments techniques fournis par Mercedes 5 minutes auparavant.

Cette Mercedes EQC est construite à Brême sur les chaînes de montage du GLC coupé. En même temps, quoi de plus normal, puisque l’engin lui reprend son châssis. D’où des dimensions presque équivalentes avec 4,77 m de longueur, 1,88 m de largeur et 1,66 m de hauteur.

Un choix bien réfléchi, car la marque à l’étoile ne pouvait s’affranchir des goûts des consommateurs. Mercedes doit vendre cette EQC. C’est une nécessité réglementaire pour permettre à la firme de faire descendre le CO2 de sa gamme. L’EQC électrique prend donc les codes des derniers SUV à l’étoile.

Son, ou plutôt, ses moteurs fournissent 408 chevaux en crête pour 760 Nm de couple. Comme la structure compte 2 moteurs, un sur chaque essieu, cela fait de l’EQC une 4 roues motrices. Pour alimenter en courant les moteurs, les ingénieurs ont placé dans un caisson étanche une batterie au lithium-ion de 90 kW. Avec une consommation normée de 22 kWh pour 100 km, l’EQC annonce une autonomie d’un peu plus de 410 km. Pour la recharger, le plus rapide est évidemment une borne à très haute tension. Ici, la Mercedes accepte du 110 kWh. Soit un plein en 45 minutes.

Le commandant de l’Airbus entame la descente, nous allons, enfin, voir la chose.


Mercedes EQC : premier contact

Une dizaine d’EQC nous attendait depuis la veille à l’aéroport milanais. L’édition spéciale 1886, qui célèbre l’anniversaire de la marque et est vendue à un peu moins de 100 exemplaires en France, nous a été réservée.

Julien commence son petit tour d’inspection, pour repérer les lignes et les points d’ombres potentiels du SUV. Il n’en trouvera pas beaucoup. La carrosserie est globalement lisse. Ceci lui donne un air très moderne. D’autant que notre version dispose de jantes exclusives de deux fois 5 branches très sportives.

Le profil ne révolutionnera pas le design automobile tant il est proche d’un GLC. Par contre, sa face avant est bien plus en rupture avec une calandre à fines lamelles recouverte d’une robe noir profond. D’ailleurs, cette teinte est reprise sur le contour de la grille et continue son chemin jusque dans les optiques à LED. Leur dessin original est accentué par de fines signatures bleues et une bande blanche court sur la partie supérieure. En poupe, le style est plus sage avec des feux fins se rejoignant grâce à une LED.

Clé en main, nous passons à l’intérieur. Si la Tesla Model X se la joue ultra haute technologie avec un énorme écran central, Mercedes voit les choses plus simplement. Le dessin du mobilier est nouveau, mais on y retrouve tous ses repères et l’ergonomie du constructeur à l’étoile avec la grande dalle noire trônant sur la planche de bord. Elle accueille, comme ses sœurs thermiques, deux écrans de 26 cm de diagonale. Les sièges bicolores de l’Edition 1886, sont électriques, chauffants et même massants.

En route, avec la Mercedes EQC

J’appuie sur le bouton-poussoir de droite pour lancer la machinerie et… elle ne dit mot. Les écrans sont bien allumés. Le GPS paré pour notre aventure. Mais… rien. Pas un bruit ne sort de l’EQC. J’enclenche le mode « drive » de la boîte de vitesse, frôle la pédale de droite. Le SUV se meut, mais toujours pas un bruit. C’est déroutant et sensationnel.

La direction est souple, tout comme les suspensions contrôlées par l’électronique. L’EQC se joue des routes milanaises alors que l’autoroute pointe le bout de son bitume. Nous avons 150 kilomètres à faire avant de nous rendre dans une station de recharge au pied des cols que nous allons devoir affronter. En effet, notre parcours du jour fait plus de 450 km, et l’EQC ne peut les réaliser sans un passage à la pompe… électrique. L’autoroute est en même temps l’endroit idéal pour tester ses ADAS. Vous savez, ces équipements électroniques qui transforment votre engin en automobile du futur, presque autonome.

Il faut dire ici que Mercedes a mis les petits plats dans les grands. C’est simple, tout y est. Cette Mercedes lit les panneaux de signalisation, garde la voiture bien au centre de sa voie en tournant d’elle-même le volant, régule la vitesse selon la route et selon le trafic. À tel point que lors d’un petit bouchon, je ne m’occupais de rien. La voiture gère parfaitement ses distances et sa place dans la file. Un délice ! Sauf que le temps de la recharge arrive.


Mercedes EQC, on a le temps d’attendre.

La recharge, c’est le premier frein pour le développement de la voiture électrique. C’est pourquoi la firme propose sa carte « Mercedes me Charge » qui ouvre accès à 16 000 points de recharge en France et même plusieurs dizaines de milliers en Europe. Si l’on croit le discours marketing, c’est même une prise à disposition tous les 50 km sur autoroutes.

Notre road book nous emmène sur une station-service pourvue d’un gros coquillage. À la différence de « monsieur tout le monde », nous ne nous arrêterons malheureusement pas sur l’une de ses pompes, mais quelques dizaines de mètres plus loin, sur les bornes du réseau IONITY. Ce fournisseur a la particularité de proposer des stations de recharge ultra puissante, jusqu’à 150 kWh, et même bientôt 300 kWh. Une solution qui devrait expédier notre recharge en moins de 10 minutes. Ça, c’est la théorie.

Car cette opération presse a envoyé une douzaine de véhicules sur le même site. Et nous étions les derniers. Il nous fallait donc attendre que la compagnie fasse le plein avant d’espérer brancher notre Mercedes. Au bout de 15 minutes d’attente, et faisant le point avec nos confrères. Nous nous sommes décidés à partir sur un autre site. Pour réussir cette opération, qui semble périlleuse, il nous fallait l’aide du GPS. Celui connecté au réseau Mercedes, en seulement trois clics, nous indiqua les lieux et les prix de chaque recharge. Nous en choisîmes un.

Il nous faut tout de même sortir de l’autoroute pour atteindre cette charge « GoFast ». Après avoir ouvert la trappe, comme on peut le faire pour de l’essence, il me faut récupérer la prise DC (la plus rapide), pour la plugger sur l’EQC. Maintenant, il nous faut attendre encore 20 minutes. De quoi refaire le monde avec Julien…

Le coût « temps » est plutôt corsé malgré la recharge rapide. Au final, nous avons mis plus d’une heure et quart. Les pleins faits, nous repartons, l’esprit tranquille, pour l’aventure avec une autonomie d’un peu plus de 400 km alors qu’il nous reste à faire les 280.


Mercedes EQC et les cols suisses

Tremola, Furka, Grimsel et Susten. Ces noms sont bien connus des épicuriens amateurs de voyages offrant un spectacle naturel aussi fascinant et des cadres aussi époustouflants de beauté. Au menu : montées, descentes, virages en épingle, tunnels, vues impressionnantes, vertes prairies, lacs aux eaux cristallines et glaciers grandioses.

Pour profiter de ces merveilles, nous avons fait la traversée du premier col en mode « Eco » et avec le pied léger. Malgré tout, l’autonomie chute à grande vitesse durant la montée. Bien heureusement, en descente, l’EQC se charge de récupérer de l’énergie. L’opération semble, en fin de compte, proche du kilométrage parcouru. Soulagé, je décide enfin d’actionner le mode « Sport » pour le dernier col.

Ici, l’EQC rigidifie les suspensions, la direction et le couple moteur/boîte est porté à son maximum de performance. La Mercedes se transforme littéralement. À chaque pied au plancher, l’étoile devient filante et vive comme l’éclair. Le 0 à 100 km/h ne demande que 5,1 secondes et vous plaque comme une supercar au fond de votre siège. Les pneus couinent, le roulis est maintenant maîtrisé et permet de prendre les virages un peu à la mode d’une voiture de rallye. C’est jubilatoire. Je joue avec le couple de camion pour ressortir comme une balle de chaque épingle. C’est tellement intense que je suis obligé de lever le pied bien avant de trouver le point culminant.

Et c’est tant mieux, car l’autonomie a fondu comme neige au soleil. L’ordinateur va même m’indiquer une autonomie de 75 km, alors qu’il nous faut faire 145 km pour atteindre la borne de notre hôtel.

Plus le choix ! Je vais devoir la jouer super écolo sur la longue dernière descente. Ici, je pense en mode « Maximum Range » qui optimise la consommation d’énergie à son maximum. En plus de ceci, j’utilise les palettes derrière le volant. Elles ne sont pas là pour changer les vitesses. Sur une électrique, il n’y en a pas ! Les manettes actionnent l’intensité de la récupération d’énergie. C’est simple, plus la pente est forte, plus je récupère du jus grâce au système. À tel point que, me prenant au jeu, je finis par rejoindre la prise avec encore 107 km d’autonomie.

Conclusion:

Pour une première, Mercedes vise juste avec l’EQC. Le châssis gère parfaitement l’embonpoint des batteries et offre un mordant de route très convenable, tout en distillant un confort de roulement de premier ordre. N’oublions pas qu’en plus du calme ambiant, l’EQC s’offre une palanquée d’aides à la conduite qui en font l’une des meilleures voitures semi-autonomes.

Le HIC ?


Tout d’abord, Mercedes ne fait pas dans la demi-mesure question tarif. Il faudra débourser presque 93 000 € pour en prendre possession. Et puis, bien que parfaitement conçue, elle n’est qu’une voiture électrique. Il faudra donc se contenter d’une autonomie ridicule d’environ 360 km. S’accoutumer à chercher des stations de recharge… et aimer perdre son temps devant une prise de courant.

Photos© de Julien Fautrat pour LRA


Performance


Performance
4 / 5
Tenue de route
3 / 5
Habitabilité
4 / 5
Consomation
3 / 5
Prix
2 / 5
Confort
4 / 5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

  • - Le confort global
  • - Les sensations de conduites
  • - L’électronique de haut niveau
  • Elle reste une voiture électrique avec
  • - Un tarif perché
  • - Une recharge compliquée
  • - Un rayon d’action faible

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