Le principe paraît simple : peindre une voiture dans deux couleurs différentes et les fondre au milieu. Mais quand on parle de Bentley, il n’est jamais question de simplicité. La Flying Spur Ombré passe ainsi du Topaz Blue à l’avant au Windsor Blue à l’arrière. Entre les deux, une transition progressive, censée rester parfaitement symétrique sur les flancs et le toit. Autrement dit, le côté droit doit ressembler au côté gauche, même pour un œil entraîné à la maniaquerie.
Le plus drôle, c’est qu’il ne suffit pas d’appuyer plus ou moins fort sur la gâchette du pistolet à peinture. Chaque teinte réagit différemment, certaines tirant vers des nuances inattendues. Pour éviter l’apparition d’un troisième larron au milieu (un vert disgracieux si l’on mélangeait jaune et bleu, par exemple), Bentley limite volontairement les combinaisons. Pour l’instant, seuls trois dégradés officiels sont proposés : Topaz Blue/Windsor Blue, Sunburst Gold/Orange Flame, et Tungsten/Onyx.
Le processus exige deux peintres attitrés, travaillant ensemble dans ce que Bentley appelle sa « Dream Factory » de Crewe. Leurs outils : des pistolets à peinture, des pigments mélangés à l’ancienne et, surtout, des nerfs d’acier. Car la moindre irrégularité condamne le travail à recommencer. On imagine mal un ouvrier souffler « ça ira bien comme ça » dans un atelier où chaque voiture coûte plus cher qu’un appartement londonien.
Au total, 60 heures sont nécessaires pour recouvrir intégralement la Flying Spur. Soit presque une semaine et demie de travail à temps plein. Une prouesse qui confère à chaque exemplaire un caractère légèrement unique, tout en respectant la règle non écrite : à l’œil nu, tout doit sembler parfaitement homogène.
Bentley insiste sur le fait que chaque Flying Spur Ombré est une œuvre d’art roulante. Mais derrière le discours, une évidence : cette approche sert surtout à distinguer la marque dans un univers où les berlines de grand luxe doivent désormais rivaliser avec des SUV tout aussi chers. À défaut de battre un Urus ou un Cullinan en volume de coffre, Bentley mise sur une robe peinte à la main.
Ce choix peut sembler futile, mais il s’adresse à une clientèle qui a déjà tout. Quand on possède une collection de yachts, de montres et de villas, la seule manière de se différencier est de rouler dans une voiture dont la peinture demande plus de temps qu’un épisode entier de téléréalité britannique.
La première apparition publique de cette Flying Spur Ombré aura lieu au Southampton International Boat Show. Une place logique : les amateurs de yachts sont précisément ceux qui pourraient être séduits par une berline assortie à leur coque. Pour mémoire, la toute première application de la technique Ombré avait eu lieu plus tôt dans l’année, sur une Continental GT dévoilée à Monterey, lors du très sélect « The Quail, A Motorsports Gathering ».
Bentley prévoit déjà de décliner de nouvelles combinaisons chromatiques dans les mois à venir. De quoi alimenter un marché où la personnalisation est devenue l’arme ultime pour flatter l’ego des collectionneurs.
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