Souvenez-vous : en 1983, Fiat lance une boîte à chaussures motorisée capable d’aller là où les gros SUV n’osent plus traîner leurs jantes de 20 pouces. Cette première Panda 4x4, conçue avec l’aide de Steyr-Puch, devient rapidement une arme de montagne, un outil rural, un jouet urbain et, accessoirement, une icône. Sa recette était simple : peu de poids, un empattement de fourmi, et un vrai système de transmission intégrale mécanique. Le tout dans une coque en tôle qui sonnait creux mais tenait bon.
Quarante ans plus tard, Fiat nous ressort donc la recette, avec quelques ingrédients modernes. On garde la philosophie : compacte, maligne, pas là pour frimer. On ajoute une pincée de rétro-design — le look évoque plus un hommage stylisé qu’un copier-coller. Et surtout, on troque l’arbre de transmission pour un essieu arrière électrifié. Voilà, c’est dit. L’arrière s’active quand les conditions l’exigent, sans arbre, sans bruit, et sans fuites d’huile.
Ce choix technique n’est pas une lubie de designer. Il permet de transformer n’importe quel crossover mou du genou en pseudo-baroudeur. Mais ici, Fiat pousse le concept un cran plus loin : en intégrant un moteur électrique sur l’essieu arrière, la Grande Panda 4x4 promet de redevenir une vraie quatre roues motrices. Pas juste une traction qui s’accroche aux branches.
On ne nous donne pas encore de chiffres. Ni puissance, ni couple, ni même une estimation du poids total (sûrement par pudeur). Mais on nous parle d’un système électrifié polyvalent, capable de répondre à l’appel du bitume comme à celui du sous-bois humide. Bref, une Panda qui ne craint pas la gadoue. Si le tout est calibré intelligemment, on pourrait même retrouver cette motricité inimitable de l’ancienne génération, sans consommer comme un V8 américain à carburateur.
Visuellement, la Grande Panda 4x4 ne fait pas dans la discrétion. Sa teinte Rouge Foncé, plus proche d’un Bordeaux de fin de repas que du rouge pompier, évoque à la fois les années 80 et les toits en tuiles du Piémont. Une galerie de toit coiffée de deux projecteurs donne l’impression qu’on peut partir en bivouac sur un coup de tête, même si, en vrai, ça servira à chercher les clefs tombées entre deux sièges.
À l’intérieur ? On n’en sait rien. Fiat garde la cabine secrète comme une recette de gnocchis familiale. Mais l’extérieur donne le ton : une silhouette musclée sans ostentation, des arches de roues noires qui disent « j’ai vu des cailloux » et des accents beiges nostalgiques qui font un clin d’œil aux plastiques des années 90. Une Panda qui aurait pris des vitamines, sans pour autant virer culturiste.
Là où d’autres constructeurs se contentent de maquiller un SUV de ville en baroudeur, Fiat semble vouloir faire revivre un vrai mythe. Pas pour flatter les nostalgiques, mais parce que la Panda 4x4 a toujours eu un rôle à jouer : celui de la voiture de tous les jours qui peut aussi faire face aux pires conditions. La Panda de papa, celle qu’on ne lavait jamais mais qu’on ne vidait jamais non plus. Celle qui démarrait toujours, sauf quand il faisait vraiment trop froid. Celle qui, une fois sur deux, passait là où un Range Rover hésitait.
Avec cette Grande Panda 4x4, Fiat tente un retour aux sources en y greffant un peu de futur. Pas de luxe, pas de clinquant. Juste une idée de mobilité sobre, durable, et surtout accessible — un mot qu’on n’entend plus trop ces temps-ci, sauf quand il s’agit d’escaliers.
Le concept est clair, la vision aussi. Mais entre un joli prototype de salon et un véhicule de série qu’on peut acheter sans vendre un rein, il y a un gouffre que beaucoup n’osent plus traverser. Fiat saura-t-il garder l’esprit Panda 4x4 sans le noyer dans un océan de compromis ?
On espère qu’il n’y aura pas de tablette de 12 pouces qui beugue au premier col alpin. Pas de fausse commande de boîte tactile ou de sièges qui chauffent l’air plus que les fesses. Et surtout, pas de prix lunaire justifié par « l’héritage émotionnel de la marque ». Non, la Panda doit rester ce qu’elle a toujours été : la voiture de ceux qui veulent aller loin, avec peu.
Fiat joue une carte intéressante, dans un segment où tout le monde se regarde dans le rétroviseur à LED. Ramener la Panda 4x4, c’est faire revivre un nom chargé d’affect, sans prétention ni artifices. Mais c’est surtout rappeler à l’industrie qu’on peut encore faire des voitures utiles, malignes, et — osons le dire — marrantes.
Alors, la Panda 4x4 est-elle vraiment de retour ? Pour l’instant, c’est un concept. Mais c’est aussi une promesse. Et parfois, une promesse bien faite vaut toutes les tractions intégrales du monde.
2022 74760 km Automatique Diesel
2022 28397 km Manuelle Diesel