Oubliez la traditionnelle berline trois volumes à l’allemande. La Polestar 5 opte pour une ligne de shooting brakeallongée, élégante mais surtout pratique. En clair, c’est une voiture qui ressemble davantage à un coupé familial sous stéroïdes qu’à une limousine à chauffeur. Le pavillon fuyant à l’arrière cache un hayon, détail qui paraît insignifiant jusqu’au jour où il faut charger un vélo d’ado ou un carton Ikea. Polestar a compris qu’une clientèle capable d’aligner plusieurs dizaines de milliers d’euros n’a pas forcément envie de louer un utilitaire le samedi après-midi.
L’avant, massif, reprend le langage stylistique déjà aperçu sur la Polestar 4 mais étiré, affûté, presque sculpté comme une lame. Les phares LED, minces et rectilignes, encadrent une face avant fermée, puisque la respiration mécanique n’a plus lieu d’être. L’air, ici, ne sert qu’à refroidir les batteries et les cerveaux des ingénieurs.
Polestar ne s’est pas contenté de redessiner la silhouette. La Polestar 5 débarque avec une fiche technique qui ressemble à une provocation. On parle ici d’une puissance qui grimpe jusqu’à 874 chevaux grâce à une configuration bimoteur. Autant dire que la berline familiale se retrouve avec des chiffres de supercar. À ce stade, il n’est plus question de doubler sereinement sur départementale, mais plutôt de catapulter le mobilier arrière dès qu’on effleure l’accélérateur.
Et comme si ça ne suffisait pas, le couple disponible instantanément dépasse allègrement les 900 Nm. En clair : le conducteur n’appuie pas sur une pédale, il actionne une catapulte nordique.
Évidemment, une telle débauche d’énergie réclame une infrastructure digne de ce nom. Polestar a donc intégré la technologie 800 V, déjà aperçue sur certains modèles coréens et allemands. Concrètement, cela veut dire des recharges plus courtes, des câbles moins lourds, et la possibilité de récupérer une autonomie respectable pendant que vous consultez votre téléphone pour la 200e fois de la journée.
Les chiffres annoncés donnent le vertige : la Polestar 5 serait capable de recharger de 10 à 80 % en moins de 20 minutes sur une borne rapide. En langage courant, c’est la promesse de boire un café hors de prix dans une station et de repartir avant d’avoir fini le gobelet.
Polestar sait qu’aujourd’hui, une voiture ne se vend plus seulement avec des chevaux et des volts, mais avec des écrans. La Polestar 5 aligne donc une planche de bord minimaliste bardée de surfaces tactiles. Au centre, un grand écran vertical sert de hub numérique. Les boutons physiques se comptent sur les doigts d’une main, probablement pour ne pas perturber l’image scandinave épurée que Polestar veut véhiculer.
Les matériaux suivent la même logique : tissus recyclés, aluminium brossé, cuir végétal… L’acheteur n’aura pas seulement la satisfaction de rouler vite et silencieusement, il pourra aussi se targuer d’avoir “fait un geste pour la planète”. Tant pis si les batteries, elles, nécessitent encore des mines de lithium à ciel ouvert. L’important, c’est l’image, et l’image ici est soigneusement contrôlée.
Côté autonomie, Polestar annonce environ 600 kilomètres selon le cycle WLTP. De quoi traverser la France de Paris à Marseille avec une seule pause recharge. Enfin, si vous avez le pied léger, ce qui, avec 874 chevaux sous la semelle, relève presque de l’ascèse religieuse.
Dans la vraie vie, les 600 kilomètres risquent de fondre dès qu’on titille la pédale de droite, mais peu importe. L’acheteur de Polestar 5 ne fait pas vraiment ses calculs d’amortissement au litre d’électricité. Ce qui compte, c’est de savoir qu’on peut faire Londres–Édimbourg sans avoir à négocier une rallonge dans un pub.
Polestar, jeune marque encore en quête de reconnaissance face aux mastodontes allemands, ne se contente pas de lancer une voiture. Avec la Polestar 5, elle veut imposer une nouvelle catégorie : celle de la berline électrique haut de gamme à silhouette de shooting brake, capable d’allier puissance, style et praticité.
C’est un pari risqué, car l’histoire automobile est pleine de modèles hybrides dans leur genre, tombés dans l’oubli faute de trouver leur public. Mais Polestar mise sur une clientèle lassée des SUV mastodontes et désireuse de retrouver une silhouette plus basse, plus dynamique, sans sacrifier la polyvalence.
Ne vous y trompez pas : Polestar, bien que d’origine suédoise, s’appuie sur une ingénierie mondiale, avec des usines en Chine et une stratégie de diffusion calibrée pour l’Europe et l’Amérique du Nord. La Polestar 5 n’est donc pas seulement une vitrine technique, c’est aussi un manifeste industriel.
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