Polestar n’a pas choisi la langue de bois. Ses affiches plantées dans les rues de New York évoquent une relation toxiqueentre automobilistes et essence. Mieux : elles affichent même un numéro, le 1-888-260-1596, pour appeler si vous pensez avoir un problème. À l’autre bout du fil, pas un psychologue, mais une liste d’arguments pour décrocher du sans-plomb et envisager l’électrique.
Car oui, chez Polestar, on a décidé de traiter l’addiction aux carburants fossiles comme une dépendance. Après tout, quoi de plus proche qu’un plein à 90 € et un paquet de cigarettes à 12 € ? Dans les deux cas, on tousse et on sait qu’il faudrait arrêter.
Pour incarner cette croisade, Polestar envoie sa responsable durabilité, Fredrika Klarén, sur la grande scène de la Climate Week, dans un panel sobrement intitulé : The Challenge, the Change and the Tech. Son message est limpide : pendant que certains constructeurs automobiles révisent discrètement leurs promesses climatiques, Polestar fait l’inverse. Comprenez : moins de CO₂, plus d’électrons.
Et quand Klarén parle de rupture avec le thermique, ce n’est pas pour la galerie. Polestar aligne déjà le projet Polestar 0, une tentative de produire une voiture véritablement neutre en carbone, sans passer par la case « compensation ». Le genre de défi qui ferait pâlir un comptable habitué aux bilans carbone à colonnes multiples.
Là où Polestar tape fort, c’est sur les chiffres new-yorkais. Plus d’un demi-million de voitures pénètrent chaque jour dans Manhattan. Ajoutez à cela le bruit, les gaz, les klaxons, et vous obtenez une expérience sensorielle qui donne envie d’un peu d’air frais. Pour Polestar, c’est l’exemple parfait du gain possible en qualité de vie si l’on remplaçait les moteurs thermiques par des électriques.
La marque rappelle d’ailleurs que le transport routier représente 15 % des émissions mondiales liées à l’énergie, et que l’essence et le diesel absorbent plus d’un quart de la consommation pétrolière mondiale. Autrement dit, l’automobiliste moyen est assis sur un baril.
Là où le bât blesse, c’est que la transition reste lente. En 2024, seulement 20 % des voitures neuves vendues dans le monde étaient électriques. Le reste ? Toujours du bon vieux thermique, parfois repeint en hybride pour faire passer la pilule.
Pourtant, selon l’ICCT (International Council on Clean Transportation), une voiture électrique émet en moyenne 73 % de CO₂ en moins sur tout son cycle de vie qu’une voiture à essence, à condition d’être rechargée sur le mix électrique européen prévu pour 2025-2044. Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes, mais qui ne suffisent pas toujours à convaincre ceux qui regardent encore l’électrique comme un gadget urbain.
Avec cette campagne new-yorkaise, Polestar choisit de piquer là où ça fait mal : dans la conscience du conducteur. Entre humour grinçant et chiffres chocs, la marque suédoise tente de montrer que le problème n’est pas technique, mais presque psychologique. Nous sommes attachés à nos moteurs comme à une vieille relation amoureuse : bruyante, polluante, mais rassurante.
Le pari est risqué, car il consiste à dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : continuer à rouler à l’essence, c’est persister dans une dépendance qui nous dépasse.
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