TOGG à l’IAA 2025 : Retour d’un mirage turc sur le sol allemand

À force, on ne sait plus très bien si TOGG est une marque automobile ou un personnage de conte oriental. Elle apparaît, disparaît, fait briller ses tapis volants électriques dans les salons internationaux… puis replonge dans un silence assourdissant. Les plus attentifs se souviendront même de campagnes de communication en France, fin 2023, début 2024, comme si la Turquie voulait conquérir la vieille Europe à coup de SUV branchés. Et puis plus rien. Rideau, disparition, black-out total en 2024 et 2025.

Et voilà que la marque ressurgit à Munich, à l’IAA Mobility 2025, avec des promesses qui sentent à la fois le déjà-vu et le “croyez-y, cette fois c’est la bonne”. Alors, simple apparition furtive ou véritable débarquement sur le marché européen ?

TOGG, la marque qui jouait à cache-cache

Fondée en 2018, TOGG — pour Türkiye’nin Otomobili Girişim Grubu, ce qui sonne comme une incantation plus qu’une carte grise — n’a pas chômé sur son marché domestique. Plus de 70 000 véhicules produits depuis le lancement, dont 30 000 rien qu’en 2024. Le T10X, SUV électrique maison, est devenu la voiture électrique la plus vendue en Turquie. On ne peut pas leur retirer ça : chez eux, ça roule.

Mais la conquête de l’Europe ressemble à une partie d’échecs jouée par correspondance. En 2021, ouverture d’un bureau à Stuttgart, pour montrer qu’on s’installe au cœur de l’eldorado automobile allemand. En 2022, présentation clinquante au CES de Las Vegas. En 2023, début de la production à Gemlik, au sud d’Istanbul, dans une usine flambant neuve capable de sortir 100 000 voitures par an. Puis, à mesure que l’enthousiasme montait, silence radio en France et ailleurs.

Aujourd’hui, retour en grande pompe à Munich. L’Allemagne, dit-on, sera la rampe de lancement européenne. Mais combien de fois nous a-t-on déjà fait le coup du lancement imminent ?

Le T10X et le T10F : un SUV et une berline, tous deux électriques

Concrètement, qu’a apporté TOGG dans ses valises pour séduire les visiteurs de l’IAA ? Deux modèles :

  • Le T10X SUV, déjà en circulation en Turquie, qui débarque en Europe avec trois déclinaisons. La version d’entrée V1 Standard Range avec batterie de 52,4 kWh et 314 km d’autonomie (WLTP). Les versions V1 et V2 Long Range, armées d’une batterie de 88,5 kWh, promettent 523 km. Dans les deux cas, recharge rapide de 20 à 80 % en 28 minutes si vous trouvez une borne qui tient ses promesses.

  • Le T10F Fastback, inédit, qui signe sa première mondiale. Berline allongée, profil effilé, et surtout la possibilité d’opter pour une version quatre roues motrices. Puissance identique (218 ch) mais couple doublé en version AWD (700 Nm). Autonomie comprise entre 530 et 623 km selon la batterie et la configuration.

Sur le papier, rien qui fasse trembler un constructeur européen, mais des chiffres sérieux. Dans la vraie vie, il faudra voir si ces modèles tiennent leurs promesses face aux ID.4, Tesla Model Y (oui, celle dont on ne veut pas parler), ou encore les Hyundai/Kia qui tiennent aujourd’hui la baraque électrique.

Plus qu’une voiture : un écosystème (paraît-il)

Parce qu’en 2025, il ne suffit pas de vendre une caisse avec quatre roues et une prise. TOGG le sait et aligne ses mots-clés comme des perles : plateforme digitale Trumore, bornes de recharge via Trugo, batteries maison grâce à Siro Clean Energy Solutions. L’idée est simple : le client n’achète plus seulement une voiture, il entre dans une “expérience”. Traduction : vous payez aussi pour l’appli, les services, les mises à jour OTA, et pour regarder YouTube sur un écran de 41 pouces qui recouvre tout le tableau de bord.

Le problème ? En Europe, les conducteurs sont peut-être encore attachés à des choses simples comme un réseau après-vente, un prix clair et des voitures disponibles en concession. Ce qui, jusqu’ici, manquait cruellement à TOGG.

L’usine de Gemlik : le château fort turc

Pourtant, côté industriel, tout est en place. Le campus de Gemlik, à 90 km d’Istanbul, ressemble à une version turque de Wolfsburg. Une capacité de 100 000 voitures par an, bientôt 175 000 avec cinq modèles prévus. Un atelier de peinture présenté comme le plus propre d’Europe (un titre honorifique qui mérite probablement une médaille invisible). Et une production alignée sur les standards de l’industrie 4.0, avec IA, robots et promesses de neutralité carbone d’ici 2035.

Bref, TOGG a les briques pour bâtir son château. Mais un château turc reste un peu loin pour rassurer les acheteurs allemands ou français qui veulent un atelier à deux rues de chez eux pour la révision des freins.

Faut-il y croire cette fois ?

La vraie question est là : TOGG est-il enfin prêt à jouer dans la cour européenne ou est-ce un nouvel épisode d’une longue série de teasers sans lendemain ? À Munich, on nous jure que le T10X et le T10F arriveront en Allemagne fin 2025. Que le réseau est en préparation. Que l’écosystème est solide.

Mais en attendant, difficile de ne pas garder une pointe de scepticisme. Après tout, l’Europe a déjà vu débarquer des dizaines de marques asiatiques qui promettaient monts et merveilles avant de repartir sur la pointe des pneus.

Conclusion:

Ce qu’on retiendra

TOGG revient sur le devant de la scène avec deux modèles électriques — SUV et fastback — qui, sur le papier, n’ont rien à envier aux concurrents. Le constructeur turc s’appuie sur un écosystème complet et une usine flambant neuve. L’Allemagne servira de test grandeur nature.

Reste à voir si les promesses tiendront cette fois jusqu’au bout, ou si TOGG rejoindra la longue liste des marques qu’on a vues plus souvent sur les stands des salons que dans les rues de nos villes.


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