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Essai BYD ATTO 3 : prétention n'est pas raison…

Le petit monde de l’automobile est ainsi fait. La vérité d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui. Et il faut dire que nous, Européens, étions très fiers, voire orgueilleux, avec notre industrie automobile, qui était de loin la plus performante du globe. Nous nous gaussions des pâles copies chinoises de Peugeot 208 flanquées d’un dragon ou des BMW X5 propulsées par des moteurs de 100 chevaux. Eh bien, la revanche de l’empire du Milieu a bien commencé grâce à sa supériorité industrielle sur la voiture électrique.
Le fleuron de ce renouveau est BYD.
Build Your Dreams, tout d’abord fabricant de petites batteries, s’est mué en une poignée d’années en numéro 1 de la voiture électrique à travers le globe. Mais son succès est surtout dû à son marché intérieur. Il était donc temps pour la firme d’aiguiser ses couteaux et de franchir les frontières. Après un long moment de gestation, BYD arrive chez nous.
Le premier modèle à figurer dans son catalogue est cette BYD ATTO 3.
Mais que vaut ce nouveau SUV compact électrique ?
C’est ce que nous allons tenter de savoir lors de cette première prise en main.

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Un essai d’une nouvelle voiture chinoise ne se refuse pas.
La population française le sait : l’empire du Milieu veut prendre sa revanche et envahir le Vieux Continent avec ses guimbardes n’émettant aucun gaz à l’échappement. La France est toujours pour lui un terrain prestigieux. C’est donc pour cela que la maison mère européenne s’est entourée d’un spécialiste de la presse pour nous convier au premier test grandeur nature dans l’arrière-pays d’Aix-en-Provence.

Faisant partie des médias référents, nous voilà dans le TGV INOUI 6101 fermant ses portes à 6 h 36, en direction du sud.
Trois bonnes heures après, il était temps d’ouvrir les paupières avec un monte-charge. Un lever à 5 heures du matin, ça pique un chouia !
Mais le jeu en valait la chandelle. Les premières BYD ATTO 3 immatriculées chez nous nous attendaient. Comme de coutume, le constructeur nous offre le choix entre la finition haut de gamme et… la finition haut de gamme. Et comme l’ATTO 3 ne propose qu’un seul groupe motopropulseur, le choix va s’orienter vers la couleur.
Ce sera donc la « blouge ».


BYD ATTO 3, c’est quoi ?

La première BYD à poser ses roues sur notre macadam est donc cette ATTO 3. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne détonnera pas du parc roulant. Son allure générale est pour le moins « conventionnelle ». Son gabarit de SUV compact est tout à fait classique. Cela dit, elle offre tout de même quelques éléments de style valorisants comme la signature LED courant sur toute la largeur de la malle, et le regard effilé des optiques avant semble provenir d’un autre constructeur.

Par contre, dès que l’on ouvre une porte, on se rend bien compte que l’on est dans une voiture chinoise. Ce n’est pas que les matériaux soient de mauvaise qualité ou les ajustements des plastiques médiocres… Non, bien au contraire : le travail des ouvriers chinois ne souffre d’aucune critique majeure. C’est plutôt le côté « m’as-tu-vu » du dessin et des couleurs qui dévoile ses origines asiatiques. Par exemple, les poignées de porte sont des sortes de manches tarabiscotés qui intègrent un tweeter de la sono. Que dire du levier de vitesses tout droit tiré de l’aviation, ou des cordes sur les portières censées reproduire une guitare… ?



Il n’y a pas à dire, à l’intérieur, on a les yeux qui piquent. Par contre, l’espace à vivre, grâce à son empattement de 2,72 m, est vraiment agréable. Une performance, au vu de son faible encombrement de 4,45 m de long. Une belle habitabilité qui se retrouve aussi bien devant qu’aux places arrière ainsi qu’au niveau du coffre évoluant de 440 à 1 338 l.

Là où BYD fera mouche, c’est avec sa pièce maîtresse.
Elle, elle trône en plein centre de la planche de bord.
Elle peut mesurer jusqu’à 15,6 pouces et est capable de pivoter à 90°.
Vous l’aurez compris, je parle de l’écran multimédia qui peut passer d’un affichage en portrait à un affichage en paysage. Celui-ci est un « véritable écran d’iPad ». Il est réactif, lumineux, et son OS singe celui du géant des smartphones flanqués de la pomme.
D’ailleurs, heureusement qu’il est bien foutu celui-là, car, à l’exception de quelques raccourcis présents sur la console centrale, tous les réglages passent par ce fameux écran. Même la climatisation, malheureusement ! Cette tablette de pilotage est secondée par un petit écran fixé au-dessus du volant. Il affiche les traditionnelles informations de conduite, telles que la vitesse, les consommations, le niveau d’énergie… Sous le capot de cette ATTO 3, BYD ne nous propose qu’un seul et unique moteur. Il cumule 204 chevaux et 310 Nm de couple. La cavalerie passe sur le train avant et lui permet de grimper de 0 à 100 km/h en 7,3 secondes. Les électrons proviennent d’une batterie de 60,5 kWh. Elle fait son plein via un chargeur embarqué de 11 kW en AC ou 88 kW en DC. Dans ce cas, l’ATTO 3 remet ses accus à 80 % en moins d’une demi-heure si, et seulement si, vous avez commencé votre charge à 30 %. Enfin, sachez qu’en cycle WLTP, l’ATTO 3 a été homologuée avec une autonomie de 420 km.

BYD ATTO 3, pas pour le WRC !

Dès les premiers tours de roue, l’ATTO 3 montre son caractère. Elle ne veut pas jouer la brute, ni le truand, mais plutôt le bon. Les suspensions sont assez souples pour ne pas rendre les passages sur nos superbes routes, remodelées par plusieurs interventions de la DDE, trop pénibles. Le système de propulsion électrique est ici assez délicat pour ne pas secouer à outrance les passagers, sans pour autant manquer de puissance. Bien au contraire ! Les canassons sont bien là, et le couple est capable de pousser vigoureusement le SUV, largement assez pour s’extraire en une fraction de seconde d’un mauvais pas. Sur route dégagée, et encore plus sur le macadam sinueux de l’arrière-pays, l’ATTO 3 est capable de vous plaquer au siège. Attention, cependant, sa direction légère est un brin artificielle, ne permettant pas de jouer les Sébastien Loeb. Surtout que la motricité est facilement prise à défaut. La faute aux amortisseurs qui ont parfois du mal à juguler la succession de compressions et de détentes nécessaires pour faire coller les pneumatiques au sol. Quelques défauts imperceptibles si l’on ne se prend pas pour le nonuple champion du monde des rallyes.

En reprenant son calme et des routes plus « conventionnelles », on peut apprécier un habitacle bien insonorisé, un toit panoramique ouvrant, une sono disposant de multiples enceintes et, pour améliorer encore son excellent niveau de confort, des ADAS.
Vous savez… ses fameuses aides électroniques à la conduite. Bon, ici, elles sont un peu trop présentes et occasionnent des freinages trop anticipés et des coups de volant vraiment pénibles, sans oublier les multiples « bips » qui vous gâchent la vie de conducteur.


Conclusion:

L’ATTO 3 ne manque pas de qualités pour tenter de convaincre les conducteurs européens. Ce SUV est correctement fini. Son allure est dans la tendance du moment. Son gabarit ouvre la voie aux besoins du plus grand nombre, et les petites familles profiteront d’un coffre au volume honorable et d’un espace à vivre digne du segment supérieur. Son comportement est assez neutre, sans pour autant être anémique.

Pour un début, c’est donc un bon début !
BYD démontre avec cette ATTO 3 qu’il est capable de construire des produits dans le coup grâce à un véritable savoir-faire technique et industriel dans la voiture électrique. Le plus gros problème, c’est que la marque chinoise semble bien prétentieuse… pécuniairement parlant.

En effet, si, jusqu’à présent, les nouveaux arrivants de l’empire du Milieu nous venaient avec des produits globalement moyens, tout comme cette BYD ATTO 3, ils défonçaient la concurrence par la grille tarifaire. BYD fait apparemment le pari de rouler à contre-courant en nous demandant un chèque de 46 990 € pour ma version haut de gamme ou 43 690 € pour l’entrée de gamme.

Un positionnement présomptueux qui devrait limiter le nombre d’acquéreurs, car le produit est certes correct, mais n’innove en rien. La marque doit en plus construire son image, à la différence des marques européennes et américaines bien établies. Qui plus est, elles peuvent en proposer plus pour autant, voire moins.

Bref… il ne suffit pas de se dire premium pour l’être. On le devient par la qualité de ses produits. Et ça... les Chinois doivent l’apprendre.


Performance


Performance
3 / 5
Tenue de route
2 / 5
Habitabilité
4 / 5
Consomation
2 / 5
Prix
1 / 5
Confort
3 / 5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

  • + Habitabilité
  • + Équipement
  • + Écran central réactif
  • + Performances appréciables
  • - Prix
  • - Image à construire
  • - Amortissement parfois brouillon
  • - La recharge est trop lente

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