L’Aceman est la carrosserie surélevée, exclusivement électrique, de la Cooper 5 portes. Nous avons pu essayer sa version la plus sportive sur les petites routes anglaises…
Essai gamme John Cooper Works électrique épisode II.
Cet essai fait suite à
celui publié il y a un mois, de la déclinaison 3 portes. Ne cherchez pas de variante
JCW de la 5 portes, il n’y en a pas. Ce rôle est réservé à l’
Aceman.
Mais
John Cooper Works se conjugue également au thermique, et
avec succès aux 24 Heures du Nürburgring, comme vous avez pu le constater avec notre reportage sur place.
Aceman : qui es-tu ?
Si vous avez raté l’actualité récente de MINI, voici une piqûre de rappel. Il s’agit d’un nouveau modèle dévoilé en 2024. Il est censé prendre la succession du
Clubman de deuxième génération, mais en passant sur une carrosserie
crossover, plus en vogue sur le marché. Nous l’avons détaillé dans plusieurs actualités mais également à travers
notre essai de la version S de 218 chevaux.
Uniquement proposé en 5 portes, l’
Aceman dispose de sa propre identité extérieure. Il ne s’agit pas simplement d’une
Cooper 5 portes rehaussée. On retrouve une face avant marquée par une grille avant remodelée et des phares LED angulaires, spécifiques. Les feux arrière sont également propres à ce modèle même si l’appartenance à MINI saute immédiatement aux yeux. Son gabarit encore contenu est appréciable, avec une longueur de 4,08 mètres (contre 3,88 m pour la Cooper 5 portes).
L’intérieur est partagé avec la génération F66, mettant en exergue le Charismatic Simplicity. On retrouve les mêmes qualités. C’est très épuré et ça présente bien (même si le vide derrière le volant est inhabituel). À contrario, l’utilisation de l’infodivertissement demande un certain temps d’adaptation, et l’utilisation de matériaux peu nobles dénote dans un
véhicule affiché à 45 450 € TTC, hors options. Malgré tout, comme toujours désormais, les gens se focaliseront sur le montant des mensualités…
Gamme hétéroclite
La gamme élargie de
MINI est sa force. Il y en a pour absolument tous les goûts : de l’électrique, du thermique, du petit SUV, du cabriolet, de la citadine 3 portes et même encore le
Countryman. Le tout avec différents niveaux de puissance, jusqu’au graal
John Cooper Works.
Comme j’ai eu l’occasion de le récapituler dans l’actualité évoquant
le souhait de produire les électriques en Angleterre, les MINI de nouvelle génération reposent sur deux architectures distinctes entre l’électrique et la thermique. La première est une réadaptation technique à partir d’une plateforme fournie par Great Wall Motors tandis que la seconde est sur une base BMW.
Moteur et châssis
La motorisation électrique est reprise de la
Cooper 3 portes JCW. Le conducteur dispose donc de 258 chevaux et 350 Nm au bout du pied droit. Un overboost de 27 chevaux est même disponible grâce à la petite molette rouge
BOOST à gauche dans le volant. Ainsi, les performances annoncées sont plutôt excellentes avec un 0 à 100 km/h en 6,4 secondes. Cependant, ce sont les reprises, fracassantes, qui sont le plus intéressantes sur ce genre de bolide électrique. Merci à l’instantanéité de la réponse et au couple immédiat !
La batterie a une c
apacité brute de 54,2 kWh pour une nette de 49,2 kWh. Forcément, même avec une consommation inférieure à de gros SUV, une petite batterie implique une autonomie moyenne. En cycle normalisé WLTP, elle est annoncée pour un maximum de 355 km. Cette autonomie s’avère suffisante sur les axes secondaires pour l’écrasante majorité des trajets. Bien sûr, votre degré de gourmandise à jouer de l’accélérateur peut faire grandement diminuer cette valeur. Toutefois, la véritable différence se fera ressentir sur autoroute. Quant à la recharge, la petite batterie a pour avantage de recharger assez rapidement sur des bornes à 50 kW, largement suffisantes. La capacité maximale de
recharge de 95 kW est décevante si on la ramène aux tarifs du véhicule. Mais c’est dans les mêmes eaux que l’Alpine A290 qui, décidément, marque la culotte à
MINI sur plusieurs aspects. La version thermique, en moins…
Un autre point commun entre la Sino-anglaise et la Normande est l’absence de
différentiel autobloquant. Sur la
MINI, le train avant est franchement un peu livré à lui-même. Ça cherche gentiment sa route mais il paraît que ça fait partie du charme MINI. Pour un train avant plus accrocheur, il faudra patienter pour
la version GP, la seule jusqu’à maintenant à bénéficier d’un
Torsen.
L’esprit
MINI, c’est aussi de ramasser son dentier à chaque nid-de-poule. Si la version thermique s’est améliorée sur ce point grâce à la suspension à valves, l’électrique conserve un typage à l’ancienne. C’est ferme, ferme et ferme ! Cela a au moins le mérite de donner de la vie et du caractère à l’électrique, souvent taxée d’en manquer. L’
Aceman noircit le tableau par rapport à la 3 portes à cause de ses jantes en 19". Enfin, l’
Aceman doit s’acquitter d’une surcharge pondérale de 95 kg faisant qu’il dépasse allègrement les 1 750 kg sur la balance. La différence est notable et mieux vaut en avoir conscience avant de signer le bon de commande. Sur une carrosserie jouant la carte de la polyvalence, les ingénieurs anglais ont poussé loin le bouchon de l’amortissement… peu amorti.
Ils ont également revu les lois de carrossage afin de conserver le tempérament joueur, d’antan, et qui manque à l’Alpine. Une fois le mode d’emploi en main, le manque de train avant se compense en jouant sur la mobilité de l’arrière.
Au final, le comportement routier n’est pas dégradé par le format crossover de la voiture. Le centre de gravité permis par les batteries électriques demeure un atout non négligeable…