Volkswagen ressuscite la Polo… en version électrique ID.

Du show-car à la série : l’ID. 2all devient ID. Polo

Souvenez-vous du concept ID. 2all présenté en grande pompe. On se doutait qu’il cacherait une version de série plus terre-à-terre. Volkswagen a tranché : la citadine compacte arrivera en 2026 sous le nom ID. Pol. Pas une pirouette marketing, mais un vrai repositionnement : donner aux voitures électriques des noms déjà connus, déjà gravés dans les mémoires des conducteurs européens.

L’argument est simple, presque enfantin : pourquoi inventer un nouveau langage quand les clients parlent déjà « Polo », « Golf » ou « Passat » couramment ? La stratégie est claire : les thermiques garderont leurs désignations actuelles et les électriques hériteront de noms qui rappellent des modèles historiques. Résultat, une gamme où tout le monde se comprend, au moins sur la carte grise.

Thomas Schäfer : « L’ID. Polo n’est qu’un début »

Le patron de la marque, Thomas Schäfer, le dit sans détour : les noms sont solidement ancrés dans l’esprit des gens. Traduction : une Polo, ça évoque des souvenirs de premiers trajets, de vacances à cinq dans une trois-portes trop petite, ou du vieux diesel familial qui refusait de mourir. Autant de chapitres que Volkswagen ne veut pas reléguer au grenier.

C’est aussi une façon d’éviter le grand éparpillement. Car à force d’empiler les « ID.3 », « ID.4 », « ID.7 » et autres, on risquait d’y voir moins clair que dans un sudoku du dimanche. L’ID. Polo, elle, parle directement au portefeuille comme à la mémoire collective.

L’ombre de la GTI plane encore

Et comme une Polo n’arrive jamais seule, voici venir l’ID. Polo GT. Oui, le badge trois lettres qui a nourri tant de rêves adolescents va entrer à son tour dans l’ère électrique. Promis pour 2026 également, le modèle de série sera issu du ID. GTI Concept. L’équation ? Dynamique de conduite + électrons + héritage GTI. Certains puristes crieront au sacrilège, mais d’autres verront l’occasion de mesurer combien le couple instantané d’un moteur électrique peut donner un nouveau sens au mot « plaisir ».

Le salon IAA Mobility de Munich (8 au 14 septembre 2025) servira de rampe de lancement, avec les premières apparitions publiques des ID. Polo et ID. Polo GTI encore en camouflage. La veille, le 7 septembre, Volkswagen ajoutera une pièce au puzzle avec l’ID. CROSS Concept, déclinaison électrifiée du T-Cross qui deviendra ID. Cross à sa sortie fin 2026.

Convergence thermique-électrique : mode d’emploi

La manœuvre n’est pas qu’un jeu de noms. Volkswagen cherche à créer une convergence entre ses modèles thermiques et électriques. Au lieu de construire deux univers parallèles, la marque veut que ses clients puissent passer d’une Polo essence à une ID. Polo sans se perdre dans les méandres de la nomenclature. La « gamme ID. » garde son préfixe, garant de l’identité électrique, et le nom historique vient coller derrière. Simple et lisible.

C’est aussi une façon de rappeler que le thermique n’est pas mort. La Polo essence restera bien au catalogue, aux côtés de l’ID. Polo branchée. Même logique demain pour d’autres modèles. Le client choisira donc l’énergie comme il choisit une finition, mais sans devoir réapprendre l’alphabet.

Quand la nostalgie rencontre les boutons physiques

L’électromobilité, on le sait, peut parfois donner un côté trop « tablette géante sur roues ». Volkswagen tente de corriger le tir : l’ID. Polo conservera des touches et boutons physiques sur le volant et le tableau de bor. Pas de disparition totale de l’analogique, mais un équilibre avec le numérique. De quoi rassurer ceux qui pestent déjà contre les écrans tactiles capricieux et les menus à rallonge.

Le poids des chiffres, l’odeur des souvenirs

Derrière les discours corporate, il y a les chiffres :

• 4,8 millions de véhicules livrés en 2024 pour la marque.

• Une présence industrielle sur 28 sites dans 12 pays.

• Et une main-d’œuvre de 170 000 personnes.

Mais le vrai pari est ailleurs : associer un futur électrique à des souvenirs thermiques. Car pour beaucoup, « Polo » ne rime pas avec usine, mais avec adolescence, indépendance, ou le premier trajet vers l’université. La manœuvre de Volkswagen joue sur cette corde sensible, en pariant que les noms sont plus durables que les moteurs.