Essai Volkswagen ID.4 : L'électrique ... une histoire de flûte...

Lundi 8 mars 2021, quelque part en région Parisienne… 7 h 30, je me réveille, il fait beau. En bon père de famille, je décide d’emmener mes 2 filles et ma femme faire une virée écolo, dans ma toute nouvelle voiture électrique, jusqu’au Touquet pour y faire un déjeuner en famille. Au programme, du calme, no stress, le plaisir d’une conduite souple, mais puissante, le tout dans un joli cocon technologique. J’attrape mes clés, la porte du garage s’ouvre… En voilà une belle ID !

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Alors, oui… il s’agit en partie d’une fiction, car ce ne sont pas ma femme et mes filles qui m’accompagnent, mais le Gentleman Racer, et en cette période de COVID, les restos sont fermés. Mais que diable, on se projette un peu !

C’est en gros le rêve que Volkswagen se propose de nous vendre, en nous proposant d’essayer son nouveau SUV : l’ID.4 First Max, l’une de leurs dernières créations, issue de leur offensive électrique, qui arrive sur le marché mondial et donc en France.

Sur le papier, c’est un beau bébé : 100 % électrique, 204 chevaux, équipé d’une batterie de 77 kWh nets, pour la version que nous essayons, annonçant jusqu’à 520 km d’autonomie. SUV familial compact faisant la part belle à l’habitabilité et au confort intérieur. Une bombe technologique : Système de navigation de pointe, affichage tête haute agrémenté de la réalité augmentée, assistance à la conduite de niveau 2, voiture connectée et j’en passe et des meilleurs. Ça, c’est sur le papier… Mais dans la vraie vie, l’électrique, ça ressemble à quoi ? Vous avez une idée, non ? Eh bien, moi non plus je n’en avais pas, jusqu’à aujourd’hui. Tout commence par une petite conférence de presse au Golf de Roissy en France. N’étant pas un érudit en matière de voiture, ce n’est pas la partie que je préfère, mais il y a du café, et les viennoiseries sont bonnes…, alors je fais l’effort de tendre les oreilles.
J’en retiendrai que VW place de grands espoirs dans le marché de l’électrique, puisqu’ils anticipent une production 100 % électrique d’ici à 2040, tout en prenant soin de tendre vers la neutralité carbone avec leur programme « Way down to zero ». Ce programme s’étend depuis la chaîne d’approvisionnement jusqu’au consommateur final.

Pour ce qui est de l’ID4 en elle-même, beaucoup de détails et de chiffres, trop pour le novice automobile que je suis, mais on me fait la promesse d’un véhicule agréable à conduire, sécuritaire, technologique. Je noterai surtout, « familial » et « fait pour le voyage ».
S’il me faut retenir un chiffre, c’est le prix : 58 950 € pour la version toutes options, que nous essayons, donc un beau bébé pour le portefeuille aussi.
Maintenant que la théorie est derrière nous, j’ai hâte de récupérer les clés et de prendre possession de ce joli joujou. Sur le parking, c’est d’abord le design extérieur qui attire mon attention… Pour un véhicule dit « familial », la ligne reste résolument sportive avec des courbes latérales en X, lui conférant des allures félines, une large calandre, quasi dépourvue d’aération, mettant en valeur les optiques Matrix LED. Ces derniers se rejoignent sur un logo VW rutilant.

Un design épuré et soigné, qui n’est pas pour me déplaire… On a le droit d’être papa et de vouloir continuer à jouer aux « petites voitures ».
Avant d’explorer l’habitacle, je vais poser mon sac dans le coffre, qui s’ouvre sur une agréable surprise… Son volume permet d’accueillir généreusement l’ensemble des valises de la famille.

Véhicule pour le voyage : « Charger les bagages », je tick the box ! Une fois à bord, c’est la sensation d’espace qui prime.
Côté conducteur et passager, rien à redire. On se sent à l’aise, les sièges en cuir aux coutures piquées sont beaux et confortables, et de surcroît munis d’accoudoirs centraux très pratiques. L’espace au niveau des jambes permet une position décontractée, qui sera pleinement appréciable, lors de la conduite assistée. Enfin, tous les éléments de navigation sont à portée de main.
L’arrière n’est pas en reste avec 2 places très spacieuses où même vos grands ados de 1,80 m pourront se vautrer, sans avoir les genoux sous le menton. La troisième place centrale est elle aussi plutôt généreuse malgré le léger retrait de la console centrale.  Enfin, l’impression d’espace est amplifiée par un toit panoramique, qui se prolonge presque, jusqu’au niveau de la plage arrière et laisse pénétrer la lumière, pour toute la famille.
Un petit bémol toutefois… mon copilote aguerri me fait noter la qualité des plastiques intérieurs qui, bien que joliment moulés, restent un peu durs au toucher. Un point qui peut paraître anodin, mais qui a quand même un peu de mal à passer, compte tenu du prix du véhicule. Si on sait bien que l’électrique a un coût à l’achat, on ne veut surtout pas y sacrifier le confort. Et cela va jusqu’aux finitions ! Malgré cela, je valide le second principe du véhicule voyageur : « Le confort intérieur ».


Il est grand temps de tourner la clé, ou plutôt d’appuyer sur le « Start engine », pour prendre la route et passer aux choses sérieuses. Une fois sur la route, après avoir cherché une ou deux fois le levier de vitesse, je me sens très rapidement à l’aise au volant, comme si j’avais conduit une électrique toute ma vie !
Mieux que ça, loin de me sentir perdu, j’apprécie pleinement les plus qu’apportent cette technologie…
Le silence ! Seuls les légers bruits de roulement sont encore là, pour vous rappeler que vous êtes en mouvement. Le moteur se fait d’une discrétion absolue, pour vous laisser pleinement apprécier votre conversation avec le passager ou la qualité de la sono, qui pourra masquer de façon opportune les cris de vos enfants.

La puissance de l’électrique !

Quel que soit le mode de conduite choisi, éco ou sport, ça pousse !

On apprécie le couple de l’électrique, qui apporte de la sécurité et de l’aisance dans la conduite. Pas besoin de calculer, si vous voulez doubler, y a qu’à appuyer sur le champignon et ça passe. À noter qu’en mode sport, il faudra tout de même faire attention pour ne pas plomber trop vite l’autonomie.
Autre point très positif, malgré la largeur du véhicule, le rayon de braquage est assez court, ce qui s’est avéré vraiment pratique lorsque nous avons dû prendre des virages serrés ou faire demi-tour sur les petites routes.

Pour ce qui est des outils de navigation, j’ai vraiment apprécié l’affichage tête haute, avec l’ajout des indications de guidage en réalité augmentée, lorsqu’il s’agit de tourner ou de prendre un rond-point.

Côté assistance à la conduite, le système « Travel assist » combine régulateur de distance et maintien dans les voies. Le régulateur de distance, avec détection des véhicules environnants, fonctionne au poil. Mon avis est plus mitigé concernant l’assistant de maintien dans les voies. Celui-ci s’active quand vous êtes dans la voie et se désactive quand vous en changez. Le maintien dans les voies est signalé par l’affichage momentané de deux lignes dans la zone centrale de l’affichage tête haute, avant de disparaître. Si vous n’êtes pas attentif, il n’est parfois pas évident de savoir si celui-ci est à nouveau actif ou non. Je me suis laissé surprendre une ou deux fois. Il m’aurait peut-être fallu un peu plus de temps pour pleinement maîtriser la bête. 
Troisième volet du véhicule voyageur : « Maniabilité et sécurité »… Validé.

L’ID.4 fait le job jusque-là. Mais il reste un dernier point, et non des moindres quand il s’agit d’allier les mots « électrique » et « voyageur ».



C’est bien sûr l’autonomie dont je veux parler. Tout en faisant route vers notre destination, j’en profite pour prendre quelques informations sur le sujet auprès de mon copilote expert. La question n’est pas si simple. Bien évidemment, plus la batterie est grosse, meilleure sera l’autonomie. Notre ID.4 First Max dispose de la plus grosse batterie proposée par VW, soit 77 kWh, contre 52 kWh dans la version Pure, permettant jusqu’à 520 km d’autonomie, ce qui semble presque suffisant pour un véhicule voyageur.

Oui mais voilà, ces 520 km ne sont pas tout à fait des kilomètres de voyage. C’est une autonomie que vous pourrez atteindre, si vous conduisez principalement en milieu urbain, où vous roulerez à un régime plus modéré et où votre batterie se rechargera lors des multiples décélérations et freinages. Or, qui dit voyage dit autoroute, et là, les choses ne sont plus tout à fait les mêmes. Il faudra plutôt compter sur 300 à 350 km d’autonomie, en fonction d’une conduite plus ou moins agressive. Voilà le spectre de la panne sèche qui refait surface et le stress de trouver une borne de recharge. Là aussi, tout n’est pas évident.

Si l’un des avantages de l’électrique est de posséder une « pompe à essence » à la maison, une fois sur la route, il vous faudra trouver une borne, qui correspond à l’abonnement que vous avez souscrit. À noter que Volkswagen fonctionne en partenariat avec le réseau Ionity, et ça tombe bien… L’équipe Marketing en avait prévu une sur notre trajet. Nous sommes arrivés à la borne avec 50 km d’autonomie après un parcours de près de 270 km. Plutôt bien calibré non ? D’autant que le maillage des réseaux de recharge reste aujourd’hui un peu light, bien qu’il y ait de nombreux projets pour l’améliorer. Il conviendra donc de préparer son voyage, si on ne veut pas se faire surprendre.

Enfin, je découvre que le temps de recharge sera une combinaison du type de chargeur de la borne (plus ou moins rapide) et du type de chargeur embarqué sur votre voiture… Quésaco ? Comment dire… Même si vous avez une tireuse à bière ultra rapide, si vous n’avez qu’une flûte à champagne, il faudra verser doucement ! Vous y êtes ?



Pour l’ID.4, celui-ci est de 120 kW en charge rapide, ce qui nous permet de retrouver 80 % d’autonomie en une petite demi-heure, et nous en aurait demandé une demie de plus si nous avions voulu atteindre les 100 %. De quoi devenir accro aux cafés et aux sandwichs triangles des aires d’autoroute.
Nous utiliserons ensuite la quasi-totalité de cette recharge sur le chemin du retour, la faute à une conduite un peu trop rapide. Évidemment, ce constat s’applique à la majorité des voitures électriques aujourd’hui et pas seulement à l’ID.4. Mais pour un véhicule destiné aux longs trajets, on ne peut pas négliger l’autonomie.
C’est donc sur ce dernier point que le bât blesse un peu. Si le travail a été réalisé par Volkswagen pour créer un véhicule confortable, spacieux et agréable à conduire pour partir en vacances, il vous restera une partie du chemin à faire : vous devrez revoir votre approche du voyage. Il vous faudra planifier votre trajet, pour identifier les points de recharge, rouler de façon raisonnable et prendre le temps des pauses qui s’imposent. Ce sont les enfants qui seront contents…

Conclusion:

Après cette journée d’essai, mon bilan personnel est un peu mitigé. La voiture en elle-même m’a séduit par son design, son confort et sa maniabilité. Les bénéfices de l’électrique sur certains aspects sont indéniables et m’ont d’ailleurs sauté aux yeux au moment de reprendre mon CRV… Comme une impression de repartir au volant d’un tracteur ultra bruyant et poussif à souhait.

Malheureusement, le concept de l’électrique pour le voyage ne m’a pas encore totalement convaincu. Le problème de l’autonomie et les contraintes de recharges restant un obstacle qui m’ont empêché de me projeter, moi qui continue à vouloir voyager vite et loin. Mais par les temps qui courent, ces valeurs ne sont-elles pas en passe d’appartenir au passé ? Ne faut-il pas entrevoir le voyage autrement ?

En ce sens, Edwin H. Land, l’inventeur du Polaroid disait : « Innover ce n’est pas avoir une nouvelle idée, c’est arrêter d’en avoir des vieilles ».

Alors, l’ID.4, bonne ou mauvaise idée ? À vous d’en juger.

Texte de ©Frédéric Pfeiffer

Puissance : 204 Chevaux.
Consommation sur route moyenne 21 kW.
Consommation moyenne sur autoroute 25 kW.
Consommation moyenne urbaine 18 kW.
Autonomie réelle entre 300 et 350 KM.


Performance


Performance
3 / 5
Tenue de route
3 / 5
Habitabilité
4 / 5
Consomation
2 / 5
Prix
2 / 5
Confort
4 / 5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

  • - Confort du pilotage
  • - Facilité d'adaptation à la conduite
  • - Puissance instantanée de l'électrique
  • - Consommation d'électron
  • - Prix trop perché
  • - Qualité des matériaux pour le prix

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