Il y a des voitures qui changent de couleur comme un caméléon, et puis il y a le Duster, qui préfère changer de moteurs. Pas d’effet pyrotechnique, pas de slogan prétendant révolutionner la mobilité humaine : juste une mise à jour sérieuse de la gamme mécanique, avec un zeste d’électricité et une pincée de gaz.
Le SUV urbain le plus vendu de la marque rebat ses cartes : l’hybride 140 passe à 155 chevaux, le mild hybrid grimpe de 130 à 140, et même le bon vieux bloc GPL gagne 20 chevaux au compteur. Résultat : un menu de quatre motorisations, comme dans une brasserie de quartier où chacun trouve son plat, sauf que là, la carte est calibrée pour la norme EU6e bis – autrement dit la dernière règle du jeu imposée par Bruxelles.
Dans la famille, c’est le nouveau chouchou. Le Duster Hybrid 155, c’est une sorte de Bigster en miniature : un 4 cylindres essence de 109 chevaux épaulé par deux électromén… pardon, moteurs électriques, dont l’un fait 50 chevaux et l’autre se contente d’être démarreur-générateur. Tout ça alimenté par une batterie de 1,4 kWh, soit à peu près l’équivalent de ce que votre vieux PC portable tirait en pleine charge, mais suffisant pour faire démarrer le Duster en silence et rouler 80 % du temps en ville en mode électrique.
La boîte de vitesses, elle, est une curiosité : 4 rapports thermiques, 2 électriques, pas d’embrayage. Comme si l’ingénieur responsable avait perdu une pièce en chemin et avait décidé que finalement, ce serait très bien comme ça. Résultat : 4,6 l/100 km en cycle mixte, soit 8 % de moins que la version 140, et 105 g de CO₂/km. Une petite cure minceur qui fait du bien sur la fiche technique.
Le second moteur s’appelle Mild Hybrid, ce qui est un peu comme dire « jogging du dimanche matin » par opposition au marathon. On retrouve ici un 3 cylindres 1,2 litre turbo basé sur le cycle Miller. Pour faire simple : moins de pertes, plus de rendement, mais toujours un petit moulin qui aime tourner vite.
Un alterno-démarreur 48 V vient l’épauler discrètement au démarrage et à l’accélération, ce qui permet de gratter environ 10 % de consommation. Comptez 5,4 l/100 km et 122 g de CO₂/km. Pas de miracle, mais de quoi passer la caisse sans trop grimacer. Le freinage récupératif recharge la batterie de 0,8 kWh, l’air de rien, sans que le conducteur n’ait à se transformer en gestionnaire d’énergie.
Là, c’est la version bistrot : franche, économique et endurante. Le Duster Eco-G passe de 100 à 120 chevaux, ce qui lui donne enfin les moyens de dépasser un poids lourd sans réciter un chapelet. Avec ses deux réservoirs (50 litres d’essence + 50 litres de GPL), l’autonomie grimpe à 1 380 km. C’est l’équivalent d’un Paris–Rome sans pause pipi, ou presque.
Le petit bonus, c’est la baisse moyenne de 10 % de CO₂ quand il roule au GPL. Et comme Dacia reste le seul constructeur à jouer sérieusement la carte du bi-carburation sur toute sa gamme thermique, le Duster conserve son titre de champion du gaz en Europe. Le basculement essence/GPL se fait via un bouton intégré au tableau de bord, aussi discret que la touche « mute » de votre télécommande.
Dans la vitrine, il y a aussi un Duster qui ne veut pas perdre son ADN de baroudeur. L’Hybrid-G 150 4x4 reste disponible pour ceux qui pensent qu’un SUV doit encore avoir de quoi s’aventurer hors du bitume. Parce qu’après tout, il serait dommage de chausser des bottes de randonnée pour finir à piétiner sur le carrelage d’un centre commercial.
Parce qu’une mise à jour moteur sans retouche esthétique, c’est comme un café sans croissant, Dacia a profité de l’occasion pour apporter deux ou trois bricoles. La finition Journey gagne une sellerie exclusive et un siège conducteur avec réglage lombaire – votre dos dira merci lors des bouchons estivaux. La finition Extreme, de son côté, enfile de nouvelles jantes noires, histoire de se donner un air ténébreux.
Et puisque même le Duster doit s’adapter à la circulation moderne, le régulateur de vitesse adaptatif débarque : de série sur Journey, en option sur Extreme. Un gadget qui, dans le quotidien, permet de garder ses distances sans transformer chaque trajet en séance de yoga.
En résumé, le Duster affine son offre et muscle sa fiche technique sans changer de philosophie : un SUV accessible, qui propose désormais quatre moteurs couvrant à peu près toutes les envies : électrique léger, hybride complet, gaz de pétrole liquéfié ou 4x4 essence.
Pas de révolution, pas de feux d’artifice : juste une gamme resserrée et mieux calibrée, qui permettra au Duster de rester dans la course sans se ruiner ni ruiner ses clients. Après tout, tout le monde ne cherche pas à faire 0 à 100 en 3 secondes. Certains veulent juste rouler longtemps, payer moins, et parfois sortir des sentiers battus sans que ça coûte un rein. Le Duster a compris la leçon.
2022 29045 km Manuelle Diesel
2021 52098 km Manuelle Diesel