Sous le capot, la pièce maîtresse reste un trois-cylindres 1,2 l de 140 chevaux, accompagné de son inséparable système mild-hybrid 48V. Mais Dacia n’en est pas resté là. Comme dans un vieux film de cambriolage où l’on découvre un complice inattendu, un moteur électrique s’est glissé à l’arrière. Il délivre jusqu’à 31 chevaux et 87 Nm, suffisant pour transformer le Bigster en vrai 4x4 électrique quand la chaussée se met à ressembler à une patinoire.
Au total, l’équipage annonce 154 chevaux combinés. Rien pour décrocher la mâchoire des amateurs de dragstrips, mais assez pour emmener la famille, le chien et le coffre plein de valises sur les routes de montagne, avec ce petit sourire intérieur quand la transmission arrière se réveille pour remettre les choses en ordre.
Les puristes de mécanique vont lever un sourcil : le Bigster ne se contente pas d’une simple boîte automatique. À l’avant, on trouve une double embrayage à 6 rapports, réactive, équipée de palettes au volant. Oui, des palettes, sur un Dacia. De quoi faire croire à votre voisin que vous partez disputer un rallye, alors que vous allez juste faire le plein de courses chez Carrefour.
Mais la vraie trouvaille est à l’arrière : une boîte à deux rapports pour le moteur électrique. À bas régime, le premier rapport sert à envoyer du couple comme un mulet dans une montée boueuse. À haute vitesse, le second garde le moteur électrique dans sa zone de confort jusqu’à 140 km/h. Et si vous voulez rouler en simple traction avant, hop, débrayage du moteur arrière, zéro frottement, consommation réduite. Ingénieux, voire rusé.
Qui aurait cru qu’un Dacia 4x4 servirait de taxi silencieux dans les rues embouteillées ? Et pourtant, grâce à la petite batterie lithium-ion de 0,84 kWh, le Bigster roule jusqu’à 60 % du temps en électrique en ville. Pas de câble à brancher, la batterie se recharge en décélérant ou en freinant. Résultat : des trajets quotidiens où le bruit du moteur se fait oublier, mais où le GPL reste à disposition dès que vous quittez le périphérique.
Le GPL, on le croyait relégué aux archives automobiles, coincé entre la BX break et la R25 Baccara. Mais voilà qu’il revient par la petite porte, et Dacia s’en fait le défenseur. Avec un litre autour de 0,97 € (septembre 2025), il permet d’économiser environ 30 % sur les pleins. Ajoutez à cela des émissions de CO2 réduites d’une vingtaine de grammes par rapport au Duster mild-hybrid 130 4x4, et vous obtenez un argument qui parle autant au portefeuille qu’au contrôleur technique.
Deux réservoirs de 50 litres, c’est un peu comme partir en vacances avec deux glacières pleines de provisions. On peut tenir la route longtemps. Sur le cycle WLTP, le Duster et le Bigster annoncent jusqu’à 1 500 km avant de réclamer un plein. Cela signifie qu’un Paris-Marseille-Paris peut se faire sans escale carburant, à condition de ne pas se laisser tenter par les aires d’autoroute.
Côté consommation, le GPL tourne à 7,1–7,2 l/100 km, l’essence à 5,5–5,6 l/100 km. Des chiffres qui feraient presque croire que le Bigster est devenu moine, si l’on oublie son poids et ses capacités de franchissement.
Le Bigster propose six modes de conduite. En langage simple, c’est un peu comme si le SUV avait plusieurs personnalités.
Auto : il décide pour vous, parfait si vous n’aimez pas réfléchir.
Eco : il fait le radin, mais garde la sécurité du 4x4 quand ça glisse.
Snow : à sortir quand votre rue ressemble à une piste de curling.
Mud/Sand : idéal pour les plages, les champs, ou les parkings de festivals.
Lock : pour jouer aux explorateurs dans les chemins escarpés.
Hill Descent Control : la main invisible qui évite de dévaler la pente comme une luge incontrôlable.
Un SUV schizophrène, mais assumé.
Le tout-terrain est souvent perçu comme une affaire de baroudeurs barbus et de leviers mécaniques récalcitrants. Ici, le Bigster hybride simplifie tout. La boîte automatique fait le sale boulot, le moteur électrique se déclenche en silence, et les modes de conduite se sélectionnent du bout du doigt. De quoi transformer monsieur Tout-le-Monde en aventurier du dimanche, sans avoir besoin de savoir démonter un différentiel central.
Le Bigster hybrid-G 150 4x4 arrivera en concession d’ici la fin de l’année. Il inaugure une combinaison inédite sur le marché : hybride, bicarburation essence/GPL et transmission intégrale électrique. Certains crieront au bricolage. D’autres y verront une réponse pragmatique aux besoins quotidiens : consommer peu, payer moins, tout en gardant la possibilité de grimper une côte enneigée.
Quoi qu’il en soit, Dacia réussit un coup : rappeler qu’il n’est pas toujours nécessaire d’avoir une batterie de 100 kWh pour revendiquer de l’électrique. Et qu’avec un réservoir de GPL, on peut faire de la route sans passer ses week-ends dans les stations-service.
2022 29045 km Manuelle Diesel
2021 52098 km Manuelle Diesel