Opel Mokka GSE : quand le rallye sort du parc fermé

Présenté cet été dans le cadre de l’ADAC Opel Electric Rally Cup – un championnat où les watts remplacent l’essence et où les copilotes doivent réapprendre à hurler sur fond de silence électrique – le Mokka GSE Rally a fait son entrée comme une grenade fluo dans un buffet à volonté.

Trois lettres, une promesse de sueur

« GSE », trois lettres censées incarner vitesse, sensations et euphorie. L’acronyme n’a pas été trouvé au fond d’un PowerPoint corporate, mais il colle bien à l’engin. Parce que sous la carrosserie badgée « OMG! GSE », le Mokka Rally cache un moteur électrique de 207 kW, soit 280 chevaux, et 345 Nm de couple. Des chiffres qui, sur le papier, ne disent pas grand-chose, mais qui sur une spéciale de rallye se traduisent par un 0 à 100 km/h en 5,9 secondes. Oui, une citadine haute sur pattes qui bondit comme un vieux coupé turbo des années 1990.

Ajoutez-y une vitesse maximale de 200 km/h – probablement inutile sur les petites routes forestières allemandes mais rassurante pour humilier un SUV bavarois sur autoroute – et vous obtenez le SUV électrique le plus rapide jamais produit par Opel.

Le rallye, version lithium-ion

Le Mokka GSE Rally, ce n’est pas seulement une question de chiffres. Opel y a collé des technologies directement issues de la compétition. Différentiel Torsen multi-disques à glissement limité pour garder la trajectoire, châssis renforcé, essieux solidifiés comme s’ils allaient encaisser les pavés de Roubaix, et suspensions à doubles amortisseurs hydrauliques pour absorber tout ce que la route – ou le champ – peut balancer.

Côté look, le jaune Opel se mélange au noir mat du capot, les étriers de frein hurlent leur couleur fluo, et les stickers « OMG! » rappellent que le marketing a aussi droit à sa spéciale. Bref, difficile de rater l’engin, même dans un paddock déjà rempli de prototypes bariolés.

Quand l’auto de course s’invite sur route

La bonne nouvelle, c’est que ce Mokka GSE Rally n’est pas seulement une bête de salon ou de spéciale chronométrée. Opel a décidé d’en extraire une version civile : le Mokka GSE de série. Même moteur, même couple, mêmes chiffres : 207 kW, 345 Nm, 0 à 100 km/h en 5,9 secondes. Ce qui change ? L’absence de copilote hurlant « gauche 3, attention corde » à l’oreille, et peut-être un peu plus de confort dans les sièges.

Pour le reste, la recette est la même : un différentiel Torsen pour éviter de transformer chaque rond-point en numéro de drift, un châssis réglé comme une caisse de rallye mais censé rester tolérant en ville, et des freins capables d’arrêter les 1,8 tonne d’un SUV électrifié lancé à pleine charge.

Entre folklore et stratégie

Pourquoi un tel modèle ? Parce que dans un marché où tout le monde sort un SUV électrique interchangeable, Opel a trouvé plus malin : ramener l’esprit du sport auto dans une carrosserie de Mokka. L’équivalent automobile de mettre un survêtement fluo à un comptable et de l’envoyer courir un marathon. Résultat : un SUV qui tape les 200 km/h mais qui revendique ses gènes de rallye, histoire de rappeler que l’électrique, ce n’est pas que du silence et des tablettes tactiles.

Et puis, il faut bien occuper la scène du salon de Munich autrement qu’avec des batteries. Le Mokka GSE sera exposé à l’IAA Summit, tandis que son frère Rally se donnera en spectacle à l’Odeonsplatz et à Königsplatz, sous l’œil amusé d’un public partagé entre curiosité et scepticisme.