Dit comme ça, on s’imagine presque un tapis rouge devant la concession, avec un vendeur qui applaudit l’arrivée de votre vieille Clio, avant de vous remettre les clés d’un SUV tout neuf. La réalité est un peu moins festive : il s’agit d’un montage de remises, additionnées pour vous faire croire que l’affaire est exceptionnelle.
Toyota affiche ses cartes :
Toyota Yaris HEV : 2 500 € de remise + 750 € de bonus reprise → 3 250 €
Toyota Yaris Cross HEV : idem, 3 250 €
Toyota C-HR HEV : 5 000 € + 1 000 € → 6 000 €
Toyota C-HR PHEV : 5 000 € + 1 000 € → 6 000 €
Toyota Corolla HEV : 4 000 € + 1 000 € → 5 000 €
Toyota RAV4 HEV : 4 000 € + 1 000 € → 5 000 €
Toyota RAV4 PHEV : 4 000 € + 1 000 € → 5 000 €
En clair : plus le modèle est gros et cher, plus la remise est massive. Le C-HR décroche la palme avec 6 000 € de rabais, de quoi réduire sensiblement la facture d’un SUV compact.
Toyota joue une carte pragmatique. Ses hybrides simples (HEV) et rechargeables (PHEV) forment l’essentiel de ses ventes en Europe. Or, entre les ZFE qui interdisent bientôt les vieilles diesels, et les clients qui hésitent encore à passer au 100 % électrique, la marque propose une passerelle rassurante. On échange une voiture vieillissante contre une hybride plus récente, moins gourmande, et officiellement plus « propre ».
C’est aussi une manière de donner un coup de fouet commercial à la rentrée. Septembre est le mois des bilans, et une bonne opération promo permet de faire grimper les chiffres avant la clôture trimestrielle.
Sur le papier, l’offre paraît généreuse. Mais posons la question autrement : combien aurait proposé Toyota pour la reprise de votre voiture sans cette opération ? Car si le vieux monospace diesel qui traîne au fond du garage ne vaut plus que le prix de sa prime à la casse, les 1 000 € de « reprise fantastique » ressemblent surtout à un coup de polish marketing.
Et puis, rappelons-le : ces remises s’appliquent sur des modèles dont le prix catalogue reste élevé. Une Corolla hybridedépasse déjà les 30 000 €. Même avec 5 000 € de rabais, l’addition pique plus qu’un plein de sans-plomb.
Pour un automobiliste dont la voiture actuelle est proche de l’obsolescence réglementaire – celle qui sera bientôt bannie des centres-villes – l’offre peut avoir du sens. Elle permet de repartir sur un modèle plus moderne, capable de circuler partout, avec une consommation réduite et une valeur résiduelle correcte.
En revanche, pour celui qui espérait un miracle économique, la désillusion pourrait être rapide. La « reprise fantastique » ne transforme pas une Yaris en voiture low-cost, ni un RAV4 en bonne affaire. Elle adoucit simplement la facture, comme une réduction de 10 % chez un caviste : utile, mais pas suffisante pour se sentir gagnant.
2024 25701 km Automatique Diesel
2023 20100 km Automatique Diesel