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Essai Mitsubishi ASX : la Captur aux 3 losanges

Il y a un peu plus de deux ans, Mitsubishi nous annonçait vouloir abandonner notre marché. La clientèle du Vieux Continent est difficile à satisfaire et les nouvelles normes antipollution semblaient trop restrictives pour la firme nippone. De fait, et alors que Mitsubishi présentait des flamboyants concept-cars en Asie et aux USA, la marque s’était tue chez nous. Du moins, jusqu’à la fin 2022 et l’annonce de son retour en force chez nous grâce à l’appui de son actionnaire Renault.
L’année 2023 marque le grand retour de la marque aux trois diamants avec, en guise de nouveauté, ce premier nouveau modèle : l’ASX.
Privilégié que je suis, me voilà parti en plein hiver à Malaga. C’est ici que Mitsubishi a convié une poignée de journalistes automobiles à venir prendre en main le tout premier modèle sorti des usines de Renault à Valladolid.

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Le jeu des 7 erreurs…

Le nouvel ASX de Mitsubishi est en fait une réinterprétation de la Renault Captur. En même temps, la firme ne pouvait pas le cacher tellement le style de l’ASX est identique à celui du SUV urbain français.
Je sais que certains s’attendaient à voir deux modèles à la personnalité esthétique différente mais aux dessous communs. Un peu comme le sont les Renault Captur et Nissan Juke. Eh bien, ce n’est pas le cas.
L’ASX ressemble comme deux gouttes d’eau au SUV urbain de la firme de Boulogne-Billancourt. L’avantage d’une telle opération, à l’exception de minimiser les coûts et de maximiser la vitesse de production, c’est que l’on peut se mettre à jouer au jeu des 7 erreurs.

Il y a la grille de calandre noire qui abandonne le losange Renault au profit des trois losanges… euh, pardon… des trois diamants nippons.
La poupe est ici flanquée d’un gros lettrage « Mitsubishi ». Il s’accompagne du monogramme « ASX » et d’un autre annonçant la « qualité » du moteur. De profil, sur les portières avant, les stylistes nous offrent un marquage spécifique pour chaque moteur, alors que plus bas, au niveau des jantes, les diamants prennent la place du losange.
Bien heureusement, l’intérieur et son mobilier de bonne facture ne changent pas d’un iota. Les concepteurs se sont contentés de disposer le logo de la marque japonaise au centre du volant.


Les bonnes et les mauvaises…

L’ASX reprend donc l’habitacle de la Captur. On retrouve la fameuse banquette coulissante de 19 cm du SUV urbain. On peut ainsi faire osciller le volume de coffre entre 395 l et 536 l à l’occasion. C’est très généreux et pratique lorsque l’on doit aller chercher une armoire Kiqenbluck chez le spécialiste suédois du meuble en kit. Mais il y a un problème, car cela implique de perdre en espace aux genoux. En effet, si l’ASX conserve les bonnes choses, elle reprend également les défauts, comme la banquette monobloc. On ne peut pas faire avancer seulement 2/3 de la banquette pour conserver une « vraie » place à l’arrière. Avancer la banquette implique l’amputation des jambes des passagers arrière.

Cependant, l’ASX reprend aussi les nouveaux équipements modernes pour l’aider à se mettre à la page face aux concurrents plus récents. En guise de point d’orgue, on notera la présence d’un système d’aide à la conduite automatisé pour les embouteillages, combinant la correction active du cap et le régulateur de vitesse adaptatif.
De plus, et c’est peut-être bien la meilleure raison de s’arrêter sur ce nouveau Mitsubishi ASX, le SUV nippon reprend la plateforme technique et la gamme de motorisations ultra complète de la marque française.


L’embarras du choix…

Pour animer sa Captur, Renault a développé une palette mécanique ultra complète. Mitsubishi n’y va pas avec le dos de la cuillère et reprend tout.

Ainsi, l’ASX de « base » dispose d’un nouveau 3 cylindres essence turbocompressé de 1,0 l. Il cumule 90 chevaux pour 160 Nm de couple et transmet la puissance sur le tarmac via une boîte de vitesse manuelle. Le cœur de gamme est composé, quant à lui, du 4 cylindres 1,3 l turbo élaboré en partenariat avec Mercedes. On le retrouve sur les dernières Classe A, par exemple. Ici, sur l’ASX, Mitsubishi nous propose 2 variantes. La première de 130 chevaux, alors que la seconde passe à 160 et est mue par une boîte automatique à double embrayage de 7 rapports. Dans tous les cas, ce bloc-moteur est aidé dans sa tâche par un système de récupération d’énergie à 12 V, ce qui en fait un microhybride.
Ce n’est pas fini, le meilleur reste à venir avec 2 groupes motopropulseurs hybrides. L’ASX HEV est ce que l’on appelle dans le jargon un full hybrid. Il dispose d’une batterie de 1,3 kWh qui alimente 2 moteurs électriques et une boîte automatique multimode. Ils sont associés à un moteur atmosphérique de 4 cylindres cubant 1,6 l. Ensemble, ils sont capables de produire l’équivalent de 145 chevaux.
Le haut de gamme va encore plus loin, puisqu’il s’agit du même système, mais celui-ci cache une batterie plus puissante. Elle est capable de stocker 10,5 kWh. Avec ses électrons, l’ASX est annoncé à presque 50 km sans émissions de gaz, et même 62 km en ville. Cerise sur le capot, l’énergie fournie aux moteurs étant plus conséquente, la puissance de cet ASX PHEV grimpe à 160 canassons. Eh bien, ce sont ces deux modèles hybrides que nous avons pu prendre en main.


On ne change pas une équipe qui gagne…

La Renault Captur est reconnue pour son compromis entre confort de marche et dynamisme, qui est certainement l’un des meilleurs du segment des SUV urbains. Certes, le SUV n’atteint pas le filtrage d’une Citroën C3 Aircross ni la nervosité d’une Peugeot 2008. Mais il se montre assez agile dans tous les cas de figure. La bonne nouvelle, c’est qu’en passant de Renault à Mitsubishi, on ne sera pas décontenancé. Les concepteurs de l’ASX ont eu la bonne idée de ne rien changer sur le châssis et les liaisons au sol.

On dispose donc d’un SUV urbain très polyvalent. Bien que j’aurais apprécié un toucher de route un chouia plus moelleux sur les routes escarpées et défoncées du parc naturel Montes. En effet, sur ces revêtements « dégradés », et avec des longues séquences de détente et compression, les amortisseurs ont eu tendance à se figer. D’ailleurs, ici, les consommations de carburant ont été généreuses avec 12,5 l pour l’ASX HEV et 14,3 l pour l’ASX PHEV.
Il faut dire que l’on conduisait en mode pilote sur le Rallye d’Andalousie.

Par contre, une fois que nous sommes sortis de ces superbes collines et du macadam serpentant entre les oliviers et les arbres fruitiers, tout est rentré dans l’ordre. Entre le mode « Sport » et le mode « Eco », nous sommes passés de la surconsommation à un raisonnable 5,3 l de moyenne pour l’ASX HEV, contre 5,5 l pour la motorisation hybride rechargeable. Il faut dire que sur les routes secondaires, ces ASX hybrides usent un maximum de la fée électricité pour minimiser l’intervention du moteur à essence. L’agrément est bien meilleur sur ce genre de route et la boîte de vitesses, qui rechignait à la tâche en montagne, s’est littéralement fait oublier ici. Les passages de rapport sont imperceptibles pour nous laisser apprécier les paysages dessinés par les crêtes des collines avoisinantes.

Dans les avenues et les ruelles de Malaga, la Captur… euh, pardon… l’ASX se faufile facilement grâce à sa taille contenue de 4,23 m. Légèrement haut perchés, on domine la route, et la visibilité est globalement bonne. Si besoin, on peut activer les caméras pour prendre un passage étroit sans pour autant sacrifier ses jantes en alliage.
Batterie presque pleine, l’ASX PHEV est capable de se mouvoir sans consommer une goutte d’essence. Ainsi, sur les 23 km de balade sur les bords de mer et au centre-ville, la moyenne annoncée par l’ordinateur de bord était de 1,6 l. Il aurait même pu être de 0 si j’avais forcé le système en actionnant le mode 100 % électrique « EV ».
Si l’ASX HEV ne dispose que d’une petite batterie (1,3 contre plus de 10 pour la PHEV), les ingénieurs ont réussi à optimiser son fonctionnement. Le nombre de mètres faits sur l’unique moteur électrique est impressionnant. Assez en tout cas pour se contenter de 4,5 l aux 100 km.

Conclusion:

Pourquoi choisir ce Mitsubishi ASX ?

La meilleure des raisons est que ce SUV propose un panel de moteurs extrêmement vaste. En fer de lance de la gamme, il y a ces 2 moteurs hybrides.
Le PHEV (hybride rechargeable) peut rouler sur une trentaine de kilomètres avec sa batterie, et ainsi se transformer en voiture électrique du quotidien. Mais il demande de le brancher. L’ASX HEV (full hybrid) n’a pas cette contrainte. Pourtant, il se contente de très peu d’essence pour se déplacer. Du moins, si vous avez le pied léger. En même temps, que ce soit le PHEV ou l’HEV, sachez que s’ils annoncent de belles cavaleries, il est en réalité plutôt question de bourricots que de pur-sang. L’ASX excellera surtout dans une conduite cool et en zone urbaine.

Et par rapport à la Captur, alors ?
Si vous aimez la Captur, vous aimerez également l’ASX.
Ce sont les mêmes !
Ce n’est pas la calandre façon Mitsubishi qui fera véritablement la différence entre ces jumeaux. Par contre, sachez que la firme nippone propose 5 ans de garantie, alors que Renault se contente de 3 ans. La contrepartie est que Mitsubishi vend son ASX plus cher que la version française. Un fait qu’il convient de pondérer, car à équipement équivalent, les tarifs redeviennent identiques.


Performance


Performance
2 / 5
Tenue de route
4 / 5
Habitabilité
3 / 5
Consomation
4 / 5
Prix
2 / 5
Confort
3 / 5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

  • + La gamme de moteurs
  • + Finition et mobilier
  • + Comportement routier
  • - Identique à la Captur
  • - Tarif haut de gamme

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