ESSAI Honda Insight : Petit tour dans le passé hybride sur route enneigée

Honda Insight : Le premier coup d’éclat hybride de Honda

Retour en 1999. Le bug de l’an 2000 est sur toutes les lèvres, les Spice Girls dominent les charts, et Honda décide qu’il est temps d’en finir avec les voitures gourmandes en carburant. Leur solution ? Une étrange capsule à deux places appelée Insight.
Honda ne s’est pas contenté d’ajouter quelques batteries à une citadine existante ; ils ont tout repensé. La carrosserie en aluminium, inspirée de la NSX, est conçue pour être aussi légère que possible. L’aérodynamisme a été poussé à l’extrême : un nez pointu, une voie arrière plus étroite, et des jupes de roues qui donnent à la voiture un look de soucoupe volante. Avec un coefficient de traînée de 0,25, cette voiture coupait l’air mieux qu’un rasoir Gilette dernier cri.
Sous le capot se trouvait un moteur 3 cylindres de 1,0 litre, accompagné d’un petit moteur électrique qui jouait à la fois les rôles d’assistant et de générateur. Ce duo propulsait la voiture avec une puissance combinée de 76 chevaux, soit à peine plus qu’un cheval de trait, mais suffisant pour propulser les 835 kg de l’Insight à 180 km/h sur autoroute.

Honda Insight : Une capsule temporelle sur roues

Extérieur : Vu de l’extérieur, l’Insight pourrait être le fruit d’une collaboration entre Honda et un designer de science-fiction des années 70. Ses lignes sont taillées pour fendre l’air, mais elles ont aussi ce charme désuet qui rappelle les prototypes des salons automobiles. Les jupes arrière, en particulier, divisent : certains y voient une élégance technique, d’autres une faute de goût. Mais à l’époque, chaque détail avait un but précis : l’efficacité.

Intérieur : À l’intérieur, c’est un mélange de pragmatisme japonais et de minimalisme. Les sièges sont fermes mais confortables, et le tableau de bord affiche des données sur la consommation d’énergie en temps réel, vous rappelant à chaque instant que cette voiture a été conçue pour économiser, pas pour épater. L’espace est limité, mais l’Insight n’a jamais prétendu être une familiale. C’est un cocon pour deux personnes qui aiment conduire avec légèreté, au sens propre comme au figuré.

Honda Insight : Danse sur glace

Me voici au volant de l’Insight, prêt à affronter une vingtaine de kilomètres de route enneigée. Dès que je tourne la clé, le moteur thermique démarre avec un bourdonnement timide, comme s’il s’excusait de consommer de l’essence. Le moteur électrique reste en embuscade, prêt à intervenir pour booster les performances.

Sur route, la légèreté de la voiture est flagrante. Les 835 kg lui donnent une agilité qui tranche avec les hybrides modernes, souvent bien plus lourdes. Dans les virages enneigés, l’Insight se révèle maniable, bien qu’un peu nerveuse. Ce n’est pas une voiture conçue pour la neige, mais elle s’en sort mieux que prévu grâce à son centre de gravité bas et sa direction précise.

Ce qui surprend le plus, c’est le confort de roulement. Malgré des suspensions rigides pour maximiser l’efficacité énergétique, l’Insight absorbe plutôt bien les irrégularités de la route. Et bien qu’elle soit conçue pour l’économie, elle ne donne pas l’impression d’être spartiate.

Honda Insight : L’avenir, 25 ans plus tard

Le système IMA (Integrated Motor Assist) est l’ancêtre des technologies hybrides modernes. À l’accélération, le moteur électrique assiste le thermique, donnant à la voiture un coup de pouce bienvenu. Lors des freinages, l’Insight récupère de l’énergie pour recharger sa petite batterie Ni-MH, située sous le plancher du coffre. Ce système est efficace, mais il nécessite une conduite anticipative pour en tirer le meilleur parti.

L’arrêt-démarrage automatique est également présent, coupant le moteur thermique lorsque la voiture est à l’arrêt et le redémarrant en douceur dès qu’on engage la première vitesse. Aujourd’hui, cela semble banal, mais à l’époque, c’était une prouesse technique.

Honda Insight : Étonnamment polyvalente

Sur cette route enneigée, je ne dépasse jamais les 60 km/h, mais cela suffit pour apprécier le caractère de l’Insight. Elle n’est pas rapide, mais elle est vivante. Chaque montée en régime du petit 3 cylindres est accompagnée d’une note mécanique rauque, tandis que le moteur électrique siffle discrètement en arrière-plan.

Sur les portions dégagées, je teste légèrement l’accélération. Ce n’est pas une fusée, mais le couple électrique compense la faible puissance thermique, offrant des reprises suffisantes pour doubler avec assurance.