Essai Renault 4 électrique : Mamie fait de la résistance !

Lisbonne, 08 h 00. Le tarmac exhale encore la tiédeur de la nuit quand l’avion se pose. Mission officielle : prendre le volant d’une Renault 4 E‑Tech Electric Techno 52 kWh, sellerie jean, et vérifier si la vieille dame sait encore dégainer plus vite que son ombre. Mission officieuse : filer le parfait amour avec un mythe sans se faire repérer par la brigade du mauvais goût. Dans la soute, mon Unique Coupe‑vent et une fiche technique longue comme un discours télévisé du Général. Tout est prêt pour l’aventure.
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R4 Electrique : Couture rétro‑futuriste

Sous le soleil levant, la « Quatre » attendait, calée devant un mur d’azulejos bleus qui sentaient la morue frite et l’histoire coloniale. Ses feux en forme de gélule clignaient comme des lorgnons de tonton Albert, prêts à jouer les yeux de chat dans la nuit. La carrosserie, taillée au cordeau, rappelait ces valises rigides qu’on emmenait à Deauville, « classe et pratique » disait la réclame d’époque. La calandre, large sourire chromé, exposait fièrement le nouveau losange, comme si elle avait décroché le pompon à la Foire du Trône.

Le pavillon, haut perché, trace une ligne d’aventurière qui n’a pas peur de quitter le bitume pour un chemin de halage. Les trois stries latérales, clin d’œil à la GTL de nos mamans, filent du bec au popotin et donnent au profil un faux‑air de rayon laser emprunté à un serial de science‑fiction 1969. Quant à la garde au sol, elle relève la jupe juste ce qu’il faut pour grimper les trottoirs de l’Alfama sans montrer la culotte.

À peine la portière ouverte, c’est un voyage dans la France de Giscard, mais passé par la case pressing. Les sièges de notre finition Techno sont couverts d’un denim solide, genre pantalon patte d’éléphant qu’on portait pour aller voir Sheila au Palais des Sports. Les surpiqûres cuivrées zigzaguent comme les notes d’un solo de Michel Fugain, tandis que le tableau de bord numérique — double écran 10 pouces qui fait plus grand que la télé Thomson de papy — affiche cartes, flux électriques et même le score écolo de votre conduite.

La version Évolution préfère la sobriété d’un textile clair, façon costume en tergal du cousin Fernand le jour de la communion. Pour les dandys du bitume, l’Iconic mélange pied‑de‑poule et ruban jaune, rappelant qu’à l’époque on n’avait pas peur de sortir la chemise à col pelle‑à‑tarte. On pourrait croire le tout un numéro de cabaret, mais l’assemblage est net, les plastiques matelassés font oublier le skaï qui collait aux cuisses l’été, et l’éclairage d’ambiance évite le néon criard des boîtes de nuit d’Avoriaz.

Pour animer cet habitacle, l’avatar Reno papote comme si c’était la speakerine de la première chaîne ; il peut conseiller un itinéraire, fermer le toit toile ou lancer Françoise Hardy sur la sono. L’interface Google, elle, affiche les bornes de recharge avec la même précision que le Télé 7 Jours annonçait « Madame, êtes‑vous libre ? ». Bref, le rétro se met au transistor numérique sans ronchonner.

Les jantes de 18 pouces, trois modèles tirés des séries spéciales d’époque, complètent le numéro : « Jogging » pour les sportifs du dimanche, « Sixties » pour les frimeurs rive gauche, « Parisienne » pour celles et ceux qui n’ont jamais quitté la rive droite. Chaque détail, du logo ElectriCity planqué dans l’aile à la diagonale de pare‑brise prolongée sur le flanc, murmure un souvenir sans s’enliser dans la naphtaline.

Au final, cette Renault 4 nouvelle cuvée joue les espions double face : charme d’antan dehors, confort et technos d’aujourd’hui dedans. Comme si mamie, sous son fichu à pois, dégainait un lecteur de cassettes Dolby et un briquet électronique. On en connaît qui en resteraient baba.


R4 Electrique : Service technique du contremaître

Derrière son sourire de veuve joyeuse, la nouvelle « Quatre » aligne trois configurations claires comme de l’eau de roche — un choix simple, presque gaullien.

R4 Evolution 40 ouvre le bal : 120 ch sous le pied droit, 40 kWh de lithium‑ion dans le plancher, et 308 km d’autonomie homologuée. Elle file à 150 km/h au bout de la ligne droite, réclame 9,2 secondes pour atteindre les 100 km/h et s’échange contre 29 990 € hors bonus. De série : jantes 18 pouces « Jogging », sellerie claire à l’accent tricolore, écran conducteur 7 pouces et chargeur bidirectionnel 11 kW.

R4 Techno 52, notre monture, muscle la fiche : 150 ch, 52 kWh de capacité, 409 km de portée théorique et un 0‑100 km/h bouclé en 8,2 secondes. Tarif :  35 490 € avant aides. Elle ajoute les jantes « Sixties », la sellerie jean surpiquée cuivre, la clim bizone, l’OpenR en double dix pouces, la planification d’itinéraire Google, sans oublier la compatibilité Plug & Charge qui dispense de badge. Côté batterie, toujours 11 kW en alternatif pour le quotidien et 100 kW sur borne rapide — 30 minutes suffisent pour passer de 15 à 80 %. Ce n’est pas la pole position sur le marché, mais personne ne restera coincé au péage de Carregado.

R4 Iconic 52 ferme la marche avec le même attelage moteur‑batterie que Techno, agrémenté d’une robe pied‑de‑poule, d’une sono Harman Kardon 410 W, d’un HUD et, si le cœur vous en dit, d’un toit toile Plein Sud. Le chèque grimpe à 37 490 €, toujours avant subventions.

Toutes embarquent le même châssis AmpR Small, la même garde au sol de 181 mm et la capacité de tracter 750 kg. Les 4,14 m de long se glissent partout, le rayon de braquage de 10,8 m fait demi‑tour dans une ruelle d’Alfama, et le coffre cube 420 litres net avant d’avaler skis ou planches grâce au siège passager qui se plie comme un espion pris sur le fait. Les 11 kW AC et 100 kW DC ne feront pas trembler les coréennes de la catégorie, mais la R4 compense par une architecture 400 V éprouvée, un chargeur bidirectionnel prêt pour le V2G et, surtout, une consommation qui flirte avec les 13 kWh/100 km en usage mixte et hors autoroute.

En clair, pas de gadgets en toc : une gamme courte, des prix lisibles, des équipements bien calibrés et la promesse d’un coût d’usage contenu. De quoi convertir curés, start‑uppers et retraités sans séance d’hypnose.


R4 Electrique : Carnet de route lisboète

8h52, quartier de la Baixa. Mission : infiltration de la ville aux pavés traîtres, aux trams jaune canari et aux habitants matinaux armés de cafés serrés. Véhicule de l’opération : Renault 4 E-Tech Techno. Enfilage du blouson, lunettes sur le nez, et en avant. L’ennemi ? Le doute. L’arme ? Le silence.

Un simple appui sur le bouton de démarrage, et la R4 s’éveille sans bruit. Pas de starter à tirer, pas de toussotement de carburateur : elle glisse hors de son stationnement comme un agent secret sortant d’un hôtel particulier. Le seul bruit, c’est celui de mes souvenirs qui se raclent la gorge à l’arrière.

L’Alfama, ses pavés en embuscade, se présente. Je m’attends à vibrer comme dans une 4L F6 chargée de cageots. Mais non. Les suspensions encaissent, les pneus amortissent, et la caisse reste aussi droite qu’un discours d’André Malraux. Elle absorbe les chaos lisboètes comme Tonton Albert sa prune du matin : sans broncher.

Direction Sintra. Les routes se font serpentines, et la R4, malgré ses origines populaires, grimpe avec agilité. Elle vire à plat, elle relance souplement. Pas un roulis de break mal chaussé, pas un flottement de caisse. Elle épouse les courbes comme si elle avait été dressée par Bébel lui-même sur le circuit du Mas du Clos. Les 150 chevaux répondent à l’accélérateur sans hystérie mais avec franchise. On croirait presque qu’elle ronronne. Mais non. Rien. Silence de cathédrale. Les oiseaux prennent le relais sonore. C’est à peine si j’ose éternuer.

Arrivé au sommet, je m’accorde une pause contemplative devant le palais de Pena. Les pins embaument, le tableau de bord affiche une consommation stable, et Reno — l’assistant vocal embarqué — me propose une méditation. Merci Reno, mais ici, c’est déjà l’extase.

Descente vers Cabo da Roca. Vent de face, virages serrés, bitume parfois douteux. Rien ne trouble la stabilité de la R4. Elle garde son cap comme un vieux général à la retraite dans son fauteuil Club. Les aides à la conduite s’activent sans faire d’esbroufe : régulateur adaptatif, maintien dans la voie, tout est fluide, presque trop bien élevé. On s’y habitue vite.

Recharge à Cascais, sur une borne rapide. La manœuvre est simple comme bonjour : j’approche, je branche, et la voiture se charge comme une bouteille de limonade sous pression. 30 minutes plus tard, j’ai récupéré 80 % de ma batterie, sans QR code, sans mot de passe, sans avoir à appeler un neveu féru de technologies. Un miracle moderne sans esbroufe, voilà ce que c’est.

Dernier détour par le pont du 25-Avril. La lumière de fin d’après-midi dore la carrosserie, les jantes « Sixties » brillent discrètement. Puis direction Belém pour une dernière mission : tester la capacité de remorquage. Une petite caravane chargée de matériel s’accroche à l’arrière, et hop, la R4 repart comme si de rien n’était. Elle tracte avec l’assurance d’une estafette de la Poste. Rien ne couine, rien ne lutte.

Et là, dans le silence retrouvé de la place du Commerce, je coupe le contact. Pas besoin de tirer le frein à main jusqu’aux amygdales. Tout se fait doucement. C’est là que je comprends. Cette voiture n’est pas un clin d’œil nostalgique. C’est une poignée de main ferme au passé, et un regard franc vers l’avenir.


Conclusion:

La Résistance continue

J’étais venu confondre un coup marketing. Je repars avec le sentiment d’avoir croisé une complice. La Renault 4 E‑Tech Electric ne se contente pas de recycler un patronyme ; elle sert un projet : voiture familiale, logeable, abordable, capable de graisser la transition sans renier un soupçon de caractère français.
La vieille dame s’offre donc une nouvelle mission : infiltrer nos parkings, convertir nos voisins, prouver que l’électrique n’est pas qu’affaire de citadins premium. Et si l’on doit retenir une équation, ce sera celle‑ci : 0 litre de carburant + 420 litres de coffre = 100 % d’usage quotidien.

Mamie résiste, et elle roule (très) bien sa bosse.

Performance


Performance
3 / 5
Tenue de route
5 / 5
Habitabilité
3 / 5
Consomation
4 / 5
Prix
2 / 5
Confort
4 / 5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

  • + Allure réussit !
  • + Habitacle bien pensé
  • + Ergonomie au top
  • + Consommation raisonnable...
  • - ... mais la recharge, médiocre
  • - Les tarifs

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