Renault Vision 4rescue : Une 4L d'intervention

Une silhouette qui rassure

Dès le premier regard, la Vision 4rescue affirme ses intentions. La carrosserie trapue repose sur un châssis rehaussé, avec 15 mm de garde au sol supplémentaire et une transmission intégrale assurée par l’ajout d’un second moteur électrique à l’arrière. De quoi quitter le bitume sans trembler, et surtout arriver là où les secours ne vont pas toujours en premier.

Le rouge flamme de la carrosserie n’a rien d’un caprice chromatique : c’est une couleur pensée pour se voir, rehaussée de marquages fluo jaune-vert. Les boucliers massifs sont renforcés, les extensions d’ailes protègent efficacement la carrosserie en tout-terrain, et une capsule de toit dissimule un drone de reconnaissance, prêt à décoller pour évaluer une situation sans risquer des vies humaines. Même les motifs imprimés en 3D sur les pare-chocs rendent hommage à la sirène des véhicules de secours avec un discret "PinPon" intégré. Oui, c’est un clin d’œil. Et oui, il est assumé.

Un habitacle sur-mesure

À l’intérieur, le sérieux prend le pas sur le spectaculaire. La planche de bord reprend celle de la Renault 4 E-Tech, à quelques détails près. Devant le passager, une barre métallique gravée "Je te reçois 4 sur 4" sert à la fois de poignée et de support pour les talkies-walkies. C’est fonctionnel, identifiable, et probablement plus utile qu’un écran OLED tactile de 38 pouces affichant la météo d’Abu Dhabi.

Les sièges ont reçu une attention toute particulière. Revêtement spécifique, motifs "PinPon", logos "Sapeur-Pompier", et même mousses issues du recyclage des combinaisons de pompiers, déjà ignifugées. Ce n’est pas un coup marketing sur les matériaux écoresponsables, c’est simplement une bonne idée qui coche plusieurs cases à la fois : sécurité, durabilité, et respect du savoir-faire terrain.

Un bureau qui roule

L’arrière du véhicule transforme la Vision 4rescue en véritable cellule de coordination mobile. Le hayon s’ouvre sur un double compartiment. En haut, une tablette coulissante et deux écrans connectés à un ordinateur surpuissant permettent de piloter le drone, communiquer avec les secours, analyser une situation. En bas, deux caissons sur-mesure accueillent les équipements des pompiers : sacs, casques, tablettes, radios. Le tout rechargeable à bord, histoire de ne jamais tomber en panne au mauvais moment.

Le coffre, plat et rectangulaire, facilite l’accès au matériel, pendant que le long hayon protège les opérateurs des intempéries lorsqu’ils travaillent à l’extérieur. Pas besoin de parapluie, ni de tente de fortune. Ici, chaque élément est pensé pour agir vite, sans se perdre dans les détails.

Du style au service de l’action

Il serait tentant de voir dans la Vision 4rescue une Renault 4 tunée pour la parade. Mais ce serait passer à côté de l’essentiel : le design ici est dicté par la mission. Les flancs portent les mentions “RESCUE” et “SAPEURS POMPIERS” en grandes lettres, tandis que les numéros d’urgence (112 et 18) s’affichent sur les vitres arrière comme sur une affiche de service public. Le toit supporte une capsule peinte dans le même rouge flamme, dotée d’antennes et d’une rampe LED bleue. Un signal clair, visible et lisible.

Même les motifs en chevrons sur le capot et le toit sont inspirés de la signalétique opérationnelle. Ce n’est pas de la déco, c’est du code. Un langage visuel pensé pour les situations où chaque seconde compte.

Un écosystème interconnecté

Mais la vraie force de la Vision 4rescue ne réside pas uniquement dans son style ou ses compartiments de rangement. Elle repose sur un écosystème technologique complet, développé par la Software République. Composée de sept entreprises françaises (dont Thales, Dassault Systèmes, Orange, STMicroelectronics, etc.), cette alliance met en commun ses expertises pour uniformiser les technologies d’intervention, jusque-là éparpillées.

L’objectif ? Rendre les services de secours plus rapides, mieux coordonnés, et capables d’intervenir dans des zones mal couvertes ou difficiles d’accès. Grâce à la capsule sur le toit et ses antennes spécifiques, le véhicule peut même recréer un réseau de communication local lorsque les réseaux classiques font défaut. De quoi transformer une voiture électrique en relais d’urgence autonome. On est loin de la simple voiture connectée.