Esteve, 42 ans, n’est pas tombé dans l’automobile par hasard. Il commence, comme beaucoup, dans le réseau Renault, en vendeur de terrain, celui qui serre des mains et tente de convaincre que la Twingo « a de la gueule ». Puis il gravit les échelons : chef des ventes, responsable régional, spécialiste VO, bref, un parcours où la sueur des concessions finit par se mêler à l’air climatisé des sièges sociaux.
En 2009, il franchit la frontière symbolique pour rejoindre Volkswagen Group France. Passage obligé chez Škoda, avant d’intégrer Audi en 2016 comme directeur régional. Là, il s’occupe de la moitié de la France – l’autre moitié n’a qu’à bien se tenir – avec pour mission d’augmenter parts de marché et satisfaction client. Le genre de double objectif qui rappelle qu’on ne fait pas que vendre des voitures, on vend aussi des sourires… ou du moins, on essaye.
Depuis 2020, Jean-Baptiste Esteve roulait pour Mobility Solutions, une sorte de tour de contrôle des ventes entreprises pour l’ensemble du groupe (Volkswagen, Audi, VW Utilitaires, SEAT, Cupra et Škoda). Autant dire que les flottes n’ont plus de secret pour lui : il connaît les appels d’offres comme un chef connaît sa carte des vins. Un atout pour une France où les sociétés achètent plus de voitures que les particuliers, et où chaque contrat peut se jouer sur le prix d’une option GPS.
Le voici donc de retour chez Audi France, cette fois non plus pour piloter une moitié, mais l’ensemble du commerce national. Mission : faire en sorte que les anneaux brillent toujours dans un marché où les concurrents, allemands comme chinois, se multiplient à la vitesse des bornes de recharge en centre-ville.
Les défis ne manquent pas : l’électrification à marche forcée, les clients qui hésitent entre acheter une voiture ou louer leur trottinette électrique, et un réseau de concessions qui doit rester compétitif sans se transformer en musée. Esteve devra jongler entre marges, quotas CO₂ et attentes de consommateurs qui veulent des SUV premium mais à prix de Clio.
À cela s’ajoute un contexte où chaque constructeur doit démontrer qu’il sait vendre autre chose que des chevaux fiscaux. Services connectés, offres de mobilité, abonnements… Audi France attend de son nouveau patron commercial qu’il sache lire les courbes, mais aussi les nouvelles habitudes de conducteurs de plus en plus volatils.
Le Directeur Général d’Audi France, Robert Breschkow, assume son casting : « Jean-Baptiste Esteve a toujours démontré sa passion et un dévouement pour notre marque. » Traduction : quand il faut négocier, il garde le sourire ; quand il faut signer, il a déjà préparé le stylo. Breschkow mise sur ce mélange de connaissance du terrain et d’expérience siège pour maintenir Audi France dans la course, au moment où le marché se fragmente comme une tablette de chocolat sous la chaleur.
Car la direction du commerce, c’est un peu comme un volant avec plusieurs pédales : il faut accélérer les ventes, freiner les pertes de part de marché, et garder l’équilibre dans les virages technologiques. Un exercice d’équilibriste où chaque mauvais geste peut coûter cher. Heureusement pour Audi France, Esteve n’a plus besoin d’apprentissage : son parcours a déjà couvert l’essentiel des scénarios.
2023 26496 km Automatique Diesel
2024 22495 km Automatique Diesel